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Par Camille Loty Malebranche

 

La neutralité n’existe même pas dans la nature qui fait tout sous influences et pour un but. Et pourquoi, quand ses fins sont contrariées, elle se transforme en dégénérescence sous-tendant de graves malformations avérées chez ses créés ainsi dégénérés! Chez l’homme, être de conscience et de volonté, la neutralité est soit lâcheté, soit prétexte de manipulation conçu par le sujet agissant qui manifeste dans sa sphère d’activité, son implication en action ou réaction à l’humanité entière.

La neutralité est alibi, et l’alibi de la neutralité constitue le faux-fuyant habituel des bourgeois et petits-bourgeois qui réduisent leur propre action ou réaction, en simples pratiques amorales, qui, sitôt perpétrées, sont justifiées parce que fondues, métamorphosées dans l’impersonnalité de l’institutionnel et en praxis et hexis de classe ou de groupe pour éviter de se juger eux-mêmes en jugeant tous. 

L’action sociale des establishments peaufine le pouvoir en finalisant la programmation structurelle des réactions collectives où les sociétés et les populations - sauf certains marginaux souverains assumés - sont comme suspendues aux basques de la rection systémique des régisseurs structurants du comportement.  

Les réactions néfastes de chacun sont jugeables et justiciables mais a posteriori de l’action globale induite par le système selon le vœu de ses responsables humains cachés derrière les structures sous la kunée institutionnelle qui les engendre et les impose en mode d’existence sociale...

Il n’y a pas de neutralité, tout ce que fait un homme est impliqué et engagé à un niveau ou à un autre selon sa vision de soi. Mais hélas, souvent, l’acte posé est noyé dans le manque de conscience où le sujet s’implique, s’engage pulsionnellement et passionnellement sans les clartés d’esprit de la juste perception qui fait agir dans la justice. Toutefois, sauf en cas de graves déficiences telles l’aboulie et des psychoses comme la schizophrénie, qui déresponsabilisent l’agissant, l’action prend sens dans un engagement assumé ou nié. L’action est donc généralement communication ontologique de l’être humain à tout autrui et à l’univers entier. 

Quand je dis action, naturellement, je vois d’abord tout acte choisi comme décision humaine. Il existe cependant, une infinité de conditions où les actes ne sont point action car programmés de manière coercitive pour forcer l’individu en situation, comme par compulsion de réponse. Là, l’action individuelle reste jugeable et justiciable mais ne le saurait sans un jugement adéquat visant les conditions d’existence pour les transformer en enrayant les forces du mal qui les entretient au détriment des humains. Sachant que les réflexes sont des réactions et non de l’action, les puissants expérimentent chaque jour les désastres du behaviorisme social où quelques-uns recréent les caractères et refaçonnent l’humain selon leurs intérêts de classe et de pouvoir sans état d’âme en se riant du monde entier et en conspuant leurs victimes qu’ils accusent. En notre monde de grands chenapans cossus cravatés avec leur légion de supplétifs politicards bruyants faisant le chef, d’exécutants arrogants et de moralisateurs du dimanche, corrompus corrupteurs jouant les juges, les mouleurs de l’action sociale sont des saints alors que les réagissants programmés, sont le diable selon la manichéisme convenu de l’ordre établi. 

Du haut de leur farauderie paralogique et paramorale où le bien et le mal sont sélectivité de classe, les oligarques se targuent d’honnêteté en attaquant tous les exinscrits de l’ordre. Les profiteurs immondes du statu quo infâme jugent et condamnent tout non embringué à leur norme d’anormaux autorisés. Ainsi sont suspects de méchanceté et d’indignité tous ceux qui ne sont de leur classe ou de leur fief. Les quartiers des villes, faits poubelles humaines grandeur nature, où se tassent les abandonnés, les paupérisés, les ostracisés sont pour eux, cloaques de la canaille, déchetteries d’une racaille parallèle, essentiellement mauvaise…

Quand toute une société choisit de créer le mal comme mode d’être et d’en tirer ensuite conséquence pour se justifier en normalisant l’injustice la plus crasse et la plus mesquine, il n’y a que barbaries et crimes de facto masqués par la légalité, accoutrés par le légalisme et ses facondes de démocratisme.

L’action demeure une denrée rare parce que volée aux hommes par quelques monstres les faisant réagissants prévisibles dans leur quasi-totalité. Quand l’autorité est strictement le bras séculier des corrupteurs autorisés de la cité, c’est la justice qui a des allures d’impiété et ce sont les lois qui puent l’injustice. 

Lorsque la mesquinerie est une religion, l'imbécillité prétentieuse de classe, un credo bigotement ressassé par des chiens de service confortables et serfs moralistes en leur larbinisme insidieux contre l’homme; lorsque la haine souriante hypocrite, constitue un idéal inlassablement poursuivi, l’horizon de l’humanité est au diable vauvert des instincts collectifs et la bête puante primitive égruge impudemment la dignité humaine pulvérisant sordidement tout véritable idéal. 

Face à l’abomination d’un ordre social, nul n’est neutre, la chose fonctionnelle qui se croit personne humaine fière de bien fonctionner, devrait questionner ses mérites consacrés tout comme le marginal doit interroger la vérité de sa marginalité. Car tant de faux marginaux, tellement de marginalités désaxées sans se rendre compte de dénaturations multiples, sont au service de l’ordre sans le savoir. 

Rejeter l’alibi de la neutralité et avoir conscience d’être impliqué pour choisir, ou à tout le moins, orienter l’implication de fait à ces moules agressifs et dictatoriaux que sont les sociétés humaines, voilà une voie sereine de libération, un chemin d’engagement envers sa propre humanité que tout individu s’assumant personne devrait envisager. 

L'action en général, en deçà et par delà tout contexte, est en soi un engagement anticipant ou responsif, une implication selon les valeurs d'un homme ou de la société qui agit. L'indifférentisme, le nihilisme moral ne sont que grimaces d'une prétendue neutralité axiologique qui n'existe que dans les mots la tissant dans la fiction via l'imaginaire argumentaire de ceux qui voudraient s'octroyer du pouvoir sans limite, une liberté agressive, absurde et anomique!

Pour autant que nulle liberté n'est sans loi, aucune action ou réaction exprimée dans un acte d'homme, d'institution ou de groupe, n'est neutre... 

CAMILLE LOTY MALEBRANCHE

Copyright © CAMILLE LOTY MALEBRANCHE - Blog INTELLECTION -  2016

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Tag(s) : #Monde du Concept
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