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Par Camille Loty Malebranche

 

 

Adam, c’est l’Imago Dei qui, par son péché devient une chute consciente, une quête de relèvement de la dénaturation que la rédemption divine rachète sous condition.

 

Adam est, de par sa vérité du premier Homme, le visage allégorique de la vérité de l’homme comme être, un être à la fois charnel et supracharnel, organique et psychique, somatique et métaphysique; ce qui confère une supériorité d’espèce à l’humanité. Car le niveau supracharnel est schème de la transcendance sous-tendant des ressources de conscience et des attributs ontologiques formidablement expressifs par delà la chair et le sang. L’homme, de par son statut spirituel, est le seul être de chair de sang capable de transcendance.

 

Par sa fonction de patriarche originel de l’humanité ayant la mission de régner sur la terre et ses créatures placées par le Créateur sous sa domination, Adam est d’une condition unique faisant de l’homme un sujet-objet de l’agir dont il est protagoniste et juge en ce monde, le porteur exclusif de gérant de la planète par la pensée et l’action. Patriarchie mythique de la nature humaine en son exceptionnalité en tant qu’espèce dotée de raison pour comprendre le sensible, d’intuition pour éprouver le sens caché immatériel de l’être, apte à la transcendance métaphysique par l’esprit qu’il est par delà la chair et le sang de sa dimension organique!

 

Ensuite, Adam ou plutôt l’adamisme, car il s’agit moins du personnage que de sa posture de conscience faible dont la veulerie est la patibulaire, terrifiante faiblesse de l’homme charnel à trahir Dieu et à se trahir comme esprit se complaisant aux attractions séductrices du monde sensible au lasso du serpent originel dont l’emblème ophidien annonce sa propre reptation! Adam péchant, est le type même de l’esclave du monde de l’inessentiel et du mortel par la chute spirituelle, un esclave terrifié car damné, qui ne pouvait revivre sans la rédemption et la pitié clémente de Dieu. Adam est, en effet, devenu reptilien en suivant le tentateur maudit, la voix du péché et l’accueil du mal qui ont fait de lui l’archétype de la chute espécielle, prototype de la déchéance pécheresse l’assimilant à la souillure et au vieil homme, c'est-à-dire l’homme dégénéré et indigne de son humanité. La vieillesse ontologique comme évocation de la décrépitude du vieilli, de la descente vers l’extinction et la mort est l’autre nom de la veulerie charnelle de l’esprit abandonnant sa force et sa primauté en se soumettant aux faiblesses de la chair.

 

Ayant cédé au mal, par faiblesse et manque de foi, malgré l’instruction divine, Adam, pour avoir entendu la voix étrangère du méchant originel auquel il a accordé son attention, plutôt qu’à la vérité divine en son propre tréfonds, pour avoir fixé le factice plutôt que la Vérité ineffable de Dieu qui l’a créé et façonné à son image divine, est devenu le vieil homme inapte à rester dans l’énergie divine du renouveau permanent de la vie de l’esprit éternellement jeune puisque se renouvelant sans cesse en Dieu.

 

Une jeunesse éternelle, une vie permanente perdue que le Christ restituera en expédiant à jamais le vieil homme par la nouvelle alliance faisant de chaque croyant chrétien, la face du nouvel homme accompli. Force est ici d’appréhender que la création est expression de l’amour absolu de Dieu. Et que parmi la Création, Adam, l’Homme en tant qu’être, est la seule entité spirituelle habitant la matière. Une entité dont la démiurgie de Dieu fut tellement éprise en la façonnant, qu’il lui a transmis sa propre nature d’esprit en en faisant avec les puissances immatérielles dits anges, une créature supérieure et apte à devenir ce que l’apôtre Jean appelle « enfant de Dieu », c’est-à-dire une créature intégrable dans l’environnement divin, le milieu divin parmi les grandeurs célestes en ce que le langage évangélique nomme le Royaume de Dieu. Jésus dira plus tard : « le royaume de Dieu est en vous », rappel fondamental et ontologique que l’être de l’homme est le lieu spécifique du règne de Dieu, lorsque l’homme accepte l’appel divin à l’esprit qu’il est, au missionnaire céleste qu’il est ici-bas.

 

Pour se réapproprier sa vérité de substance, le vieil homme, Adam, doit être rédemptorisé, racheté de la dégradation de l’humanité, sauvé de son effondrement mortel dans le charnel psychologique où il s’est rendu coupable de sa propre déchéance par trahison de la vérité essentielle de sa nature qui est esprit. Car en choisissant les bassesses du minéral animal plutôt que la parole sacrée et divine de son origine céleste en tant qu’esprit, l’homme est devenu comme rampant, d’où le figure imaginale et imaginaire du serpent originel de la damnation. L’homme péchant, est rendu étranger à soi, aliéné de sa propre étantité espécielle, incapable d’être dans la posture debout, posture de verticalité qui est un des signes physiques de la vocation d’ascension de l’homme. Car la tête en direction du ciel de l’homme debout évoque la face sa vocation aux sommets et au ciel différente de la condition des êtres exclusivement somatiques organiques nés uniquement pour la terre et la poussière. Voilà précisément pourquoi le Christ nous apprendra à nous purifier de l’adamisme, le vieil homme pécheur, déchu en son humanité déroutée, pour accueillir en nous l’ascension vers le nouvel homme christique par la foi en la rédemption offerte par Dieu comme deuxième chance à l’homme pour retrouver la voie de sa vocation de seule créature terrestre appelée à devenir fils de Dieu, c'est-à-dire esprit destiné à se déifier en Dieu. Adam, c’est d’abord le destinataire de la gloire de Dieu puis le disgracieux parce que autodéchu, indigne de son essence par son abandon de la grâce créationnelle, disgracieux au point d’avoir honte de se montrer à Dieu vu la nudité de substance de son être vidé de sa nature véritable, nu de sa vocation humaine de gloire et de déification en Dieu.

 

Une autodéchéance que la descendance d’Adam, entachée de cette ignominie espécielle, manifestera dans le déni de l’altruisme normal entre humains, par l’altruicide de Caïn agressant et tuant son propre frère, lequel Caïn perpétrera l’infamie de son altruicide comme marque du suicide de l’humanité à travers le meurtre d’Abel! Ainsi Caïn est le fils maudit du péché d’Adam; et, comme toute malédiction d’impiété, le maudit finit toujours dans la haine de soi! Et, c’est cette haine de soi qui l’a porté jusqu’à l’hubris mortelle du fratricide. Ainsi, la salissure de Caïn, son état maculé, ainsi terni et sans gloire et sans rémission, lui qui préféra garder le mal, le renvoie au stade archétypique du « vieil homme ». Lorsque Christ se sera révélé comme rédempteur, nouvel Homme sur la ruine définitive de l’adamisme, symbole de la vieillesse c’est - à - dire de la déliquescence antispirituelle qui dénature l’humain originel plein de sa puissance spirituelle à sa création par Dieu, l’adamisme prendra fin. L’homme sans Dieu, le pécheur non repentant, est celui qui choisit de mépriser l’esprit et de se vautrer dans l’animalité, le péché, le meurtre, où il se confond avec la poussière de la matière dont la vocation est finitude et temporalité. Heureusement que le Christ mort et ressuscité nous redonne, à nous qui croyons, la vie infinie, la verdeur de l’esprit et sa jeunesse éternelle.

 

CAMILLE LOTY MALEBRANCHE

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