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Par Camille Loty Malebranche

 

La mission du Christ a été principalement la Rédemption de l’humanité promise par Dieu, telle que prophétisée. Une mission qu’en tant que Messie promis, Jésus, dans sa nature de Verbe divin incarné, a exhaustivement, parfaitement accomplie jusques en ses moindres détails d’exigence.

 

L’évangile du salut que Christ nous apporte n’est pas un débat théorique sur le devenir de l’homme mais l’action divine pour la rédemption de l’homme, la gloire d’une fin dernière humaine qui aboutit à l’accomplissement en Dieu par l’effacement final de la mort selon le ministère sacrificiel de Jésus, notre Sauveur, le Messie de l’humanité. Et, il n’y a aucun lien génératif entre le christianisme et ce que les idéologues du social en font pour leur prépondérance politique et pseudomorale.

 

La Rédemption christique, ce don divin pour le salut de l’homme, constitue fondamentalement, essentiellement une action spirituelle; action si substantiellement spirituelle que tout ce qui peut y être rattaché, est subordonné à la spiritualité. Cela implique que, même si la mission christique comporte une forte part d’action sociale pour l’évangélisation et le partage du culte de la vérité que le Christ a prêché, c'est-à-dire la vraie voie du salut de l’homme, en aucun cas, la quiddité de cette mission strictement, substantiellement spirituelle de rédemption de chaque humain qui daigne la recevoir par la foi, ne souffre d’être réduite en idéologie sociale de classe et de pouvoir sans être plus ou moins galvaudée par le profane, déviée dans l’usage.

 

Il n’est pas inutile de se rappeler que - c’est en partie, pour avoir été déçus dans leur exaltation idéologique, leur orgueil nationaliste de voir Jésus prendre la tête d’un mouvement politique pour rétablir la grandeur étatique et nationale d’Israël - des juifs l’ont refusé, lui et sa mission! Preuve que Jésus n’a jamais transigé sur sa mission et ses modalités pour plaire aux foules!

 

La spiritualité, si elle s’exprime et doit s’exprimer dans le social, en aucun cas, elle ne souffre d’être subvertie pour les visées idéologiques de classe ou de société, d’État ou de conglomérat supraétatique. Elle ne demeure vraie que si elle reste le coryphée qui gouverne l’orchestration métaphysique et morale de la vie qu’elle préconise. Elle ne se conserve juste et digne de soi que si des corrupteurs érigés en tenants officiels n’en usent pour leurs propres programmes temporels dénaturants. Elle ne se maintient dans la Vérité qu’elle est que si ceux qui en usent la placent hors de tout artifice institutionnel et de tout subterfuge de pouvoir ou de quelque autre intérêt qu’elle-même, lesquels la subvertiraient, la dénatureraient pour en faire arme idéologique de la domination et de l’aliénation de l’homme par l’homme.

 

Le christianisme, cette métaphysique du salut, cette révélation divine des voies de la Rédemption humaine, partie du Moyen-Orient, est plus qu’une doctrine spirituelle, étant ministère christique que Jésus, Fils de Dieu et Fils de l’Homme selon ses propres nominations de lui-même, a mené en faveur de l'humanité, et qui appelle à notre foi, notre accueil. Ministère atypique et exclusif à Jésus, seul homme spécialement conçu, envoyé en tant qu’Incarnation du Verbe Éternel de Dieu pour accomplir la mission de Rédempteur de l’humanité. Son message est celui du salut spirituel par la foi, en aucun cas il ne peut et ne saurait être complice ni d'empires ni de civilisations purement temporels ni d’organisations religieuses défendant leur propres enseignement selon une vision bassement sectaire pour paraître plus sainte et plus angélique que même les anges de Dieu. Ni d'empires et civilisations d’ailleurs protagonistes d’innombrables crimes et iniquités sur la face de cette planète terre, ni de sectes imbéciles qui abrutissent le mental de leurs membres par une théologie bête, inexorable et asservisseuse. Tout ce qui nie cette primauté spirituelle de la Foi chrétienne ne peut être que mésusage de la spiritualité pour les hideurs et insanités de l'asservissement impérial ou civilisationnel de l'homme par l'homme. 

 

L’asservissement sous toutes ses formes est antagonique à l’essence de l’esprit et donc antonymique du concept même de rédemption qui est libération plénière et totale de l’homme comme être. L’esprit libéré par l’action rédemptrice du Christ ne porte plus aucun fardeau spirituel ni temporel et tous les maux des affects toxiques et des faix sociaux et culturels dont le monde est surchargé, disparaissent. Toutes les  misères que la salissure mentale manifestée dans les méchancetés des hommes et de leurs sociétés et cultures, s’anéantissent. Et même, dans un monde d’égoïsme impitoyable où l’identité sous-tendue par les civilisations est mise à contribution pour ostraciser et torturer la différence, la Rédemption est une négation préliminaire de tous les vices identitaires constitués pour faire souffrir l’altérité. À ce titre, la parabole du bon samaritain, est en soi une mine de richesse révélatrice apportée par Jésus sur les bêtises inhumaines de l’identité dès que celle-ci dérive en cruauté envers l’autre.

 

Le christianisme authentique des origines, est la doctrine vivante, la foi active et la praxis morale qu'a prôné Jésus à travers son logos homilétique mais aussi son ministère christique global de guérison des malades, de résurrection des morts, d'exorcisme des démons, de fustigation de la posture formaliste institutionnelle et ritualiste en religion, de vitupération de l'hypocrisie pharisaïque, de refus de la violence punitive comme le montre l'épisode de la femme adultère, de fraternisation des hommes indiquant au chrétien de se faire le prochain de l'autre lointain par la charité malgré l'altérité, une altérité qui n'empêche pas autrui d'être part de la grande ipséité espécielle. Un tel christianisme est loin des pathologies répressives des sectes tyranniques qui s'en réclament!

 

Le christianisme est au-dessus des mesquineries humaines que les églises institutionnelles lui appliquent, lui qui dirime toute tendance à la bassesse, lui qui abat les murailles fictives que dressent les sociétés, même si de soi disant églises ou sectes dites chrétiennes cultivent chez elles des manières haineuses entre leurs membres, du clanisme imbécile et autres inepties de claustrations propres au comportement de leurs membres qui vont s’y faire voir! La conception évangélique du salut par la foi est loin, au-delà des mesquineries idéologiques synthétisées en monstruosités ethniques, car strictement spirituelle c'est-à-dire doctrinalement tournée vers un théocentrisme anthropocentrique, sacré, intégral, fondé entièrement dans la spiritualité comme expression de la foi et de l'amour de Dieu exigeant de respecter l'humain comme hypostase spirituelle par delà la chair et le sang, faite à l'image de l’Esprit qu’est Dieu. Alors, nous comprenons que certains traits indus des épîtres soi disant apostoliques n’ont été canonisés que pour servir les immondes intérêts patriarcaux impériaux et sociaux de Rome, de ses empereurs, ses pontifes, ses patriciens et de la société esclavagiste, belliciste, colonialiste de l’époque. D’autres sont carrément falsifiés au gré des traductions par des mots ambigus pour servir l’herméneutique manipulatrice des actuels empires et de leurs classes du pouvoir.

 

L’amenuisement mytho-théologique des femmes, la justification de l’esclavagisme, la soumission aux maîtres esclavagistes, le soutien aveugle de l'autorité, notamment romaine, de l'époque qui était idolâtre et exterminatrice des chrétiens ne sont point chrétiens mais civilisationnels. Toutes ces tares sont aujourd’hui transposées dans les cultes officiels de partout au monde par les dirigeants du monde qui savent que la plus grande garantie de leur pouvoir, c’est la religion qui fait croire aux gouvernés broyés de l’ordre injuste que l’obéissance aux tyrans est l’obéissance à un prétendu dieu qui a placé les individus et les oligarchies tyranniques où ils sont, un dieu falsifié, dénaturé, taillé sur mesure - selon ce que j’appellerais une « théométrie » perverse pour servir les saletés de la religion institutionnelle, à l’image de ces despotes formalistes - qui punit les contrevenants afin de garantir l’injustice et la crapulerie criminelle mais légale des despotes et des oligarques.

 

Dire, par exemple, que toute autorité vient de Dieu, pour obtenir l'obéissance des hommes - sans préciser que c'est juste en tant que modèle premier de l'exercice du pouvoir et non pas cette autorité que la perversion des mauvais esprits et des hommes indignes au pouvoir a dénaturé, car il n'y a pas de filiation de cette autorité immonde et inique par rapport à celle de Dieu - entre en conflit avec la déclaration de Jésus qui met en garde ses apôtres à ne pas ressembler aux chefs du monde qui, eux, tyrannisent leurs gouvernés, mais d'être des serviteurs de leurs gouvernés; établissant le pouvoir comme sacerdoce et l’autorité comme ministère de justice et de bonté exercé au profit des humains, loin de la cupidité et de la duplicité sordide quasi générale des chefs du monde. 

 

CAMILLE LOTY MALEBRANCHE

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