Entre la chose et l’objet, le poids de la conscience humaine.

Par Camille Loty Malebranche

                   CHOSÉITÉ ET OBJECTITÉ

La chose réfère à la conscience passive ou utilisatrice de l’homme alors que l’objet amène à une conscience interrogatrice exigeant de comprendre la présence à laquelle il a rapport. Au stade gnoséologique, nous pouvons dire que la chose est en soi alors que l’objet est pour l’homme.

La chose, catégorie de toute présence non consciente c’est-à-dire sans rapport à soi ou à quiconque, est avant tout dans la connotation, ce qui existe, perçu ou non et, si perçu, peut - dépendamment de sa nature - être utilisable ou non par l’homme. La choséité est donc le stade premier, naturel de toute présence donnée dont l’être humain peut choisir au besoin, si possible, de se servir.

L’objet qui, au premier degré, est couramment confondu à la chose, renvoie en seconde acception, dans un contexte de cognition, à ce qui est posé pour étude.

Ainsi, l’objet est toute présence visée par la posture critique, la volonté analytique de l’homme voulant l’étudier et la comprendre. En quelque sorte, la chose se retrouve chose une deuxième fois, par la réification objectivante. Elle est littéralement la « res » de l’interrogateur de sa substance, interprète de son sens qui l’objective, lui confère un statut objectal, là où elle est très loin d’être juste une chose, c’est-à-dire, une présence figée dans l’inertie et le silence face à des consciences amorphes...

La chose devient objet par l’introduction de l’action interrogeante de l’homme devant telle présence donnée. Seul l’amorphisme idéel de l’homme face à une présence, laisse celle-ci dans son essence de chose, sa choséité.

CAMILLE LOTY MALEBRANCHE

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Comments

[Sébastien]

La chose est un golem, une pensée lui à donnée vie et elle se situe dans les premiers degrés de l'émergence alors que l'objet est indépendant et suffisant à sa condition. L'objet, par sa représentation inerte, est catalogué au rang d'outil contrôlable alors que la chose intrigue par son mouvement évolutif donc indéfini ce qui amène intrigue, méfiance mais aussi respect.La chose souffre de sa condition comme l'homme de la sienne.

[CLM.]

La métaphore est belle, sauf que la chose n'a pas conscience de sa condition, elle est tout entière en soi sans pour soi et n'est pas non plus pour l'homme qui l'ignore et ainsi l'assigne à la choséité, c'est-à-dire sa non prise en compte par la conscience humaine qui l'objectiverait.

[Lobev]

L'objet est une chose chosifiée

[Sébastien]

Merci de votre réponse et de vos textes, je pense qu'en effet, dans notre monde matériel, les choses ne sont que si nous en avons conscience, c'est alors que notre imagination les créés et donc nos yeux les voient.. Alors oui, ce ne sont plus des choses mais des objets... Mais il y a d'autres sens de l' inconscient ou la chose à une vie, ou elle n'a nullement besoin de corps pour interagir et insuffler une direction.

[CLM.]

Tout à fait.