De la militance politique des ânes...

12 Janvier 2012

Par Camille Loty Malebranche

Dans la réalité politique standardisée du capitalisme contemporain, la gauche au pouvoir pratique l'impudence du déni, proclamant simiesquement et populistement une respectabilité alors qu'elle se vautre dans le mépris total de toute éthique socialiste. Hélas! Seule la droite est vraie, car au moins, elle ose dire son nom! Voilà pourquoi, il faut que les volontaires d'une république au service des citoyens et non des empires financiers, combattent inlassablement pour l'avènement d'un vrai socialisme au pouvoir sans toutefois jamais se laisser berner ni par des gauchistes ni par des "socialeux" histrions de palais ni des journaleux militants ou "alter".

La congruence logique de toute militance avec sa prise de position contre un système jugé mauvais, est avant tout la capacité de bien cerner l'implication de l'action engagée qu'elle sous-tend. Cela se traduit dans la finesse du militant à juger et avoir conscience en agissant afin de n'être pas noyé dans les bas-fonds du système ambiant sans le savoir. Puisque de toute façon, il vit dans le système, le militant éclairé sait qu'il y participe malgré lui, mais le fait consciemment sans basculer dans l'extrémisme bête et sans conséquence sur le système à combattre. Il s'agit de compter intelligemment avec l'ordre systémique en cours et non de proférer voire d'imposer et de s'imposer des interdits insensés.

La militance politique est idéelle discursive et active, elle ne peut se réduire à l’abstention symbolique individuelle, elle est combat livré au système décrié par le militant politique. On ne milite pas contre le capitalisme en refusant de boire du coca-cola, tout en fonctionnant débilement en travailleur inconscient du système que l'on propulse ingénument dans la prospérité encore et encore, consommant grassement voire compulsivement, sans discernement selon les diktats publicitaires, hanté par les valeurs factices et toxiques du capitalisme. On combat les excès du capitalisme, en refusant sciemment de penser et d'agir via les réflexes de définition de soi et du monde selon la consommation, la déification de la propriété privée à accumuler sans cesse et l'argent qui prime tout, surtout l'humain. On combat le capitalisme en évitant de vivre selon son mode mental et comportemental qui dresse des murs de discriminations et foncent des abîmes imaginaires à travers une vision de clivage social basé sur la condition matérielle des humains.

C'est un système qu'il faut chambarder dans l'idéel, et non un maniérisme à arborer dans les détails. C'est le rejet de la logique socioéconomique et non un entretien inepte d'exceptions farfelues entre produits et producteurs quelques symbolisateurs, fussent-ils du capitalisme. La chaîne d'épicerie d'en face rêvant d'être Walmart, à moins qu'elle relève d'un ordre économique vraiment alter et spécifiquement différent permettant un développement communautaire particulier, pourquoi j'achèterais chez elle plus cher?

La petite ou moyenne compagnie d'à côté, inscrite dans le mode de production et de rentabilité capitaliste, rêve exactement d'être comme coca-cola qui, d'ailleurs, produit discrètement des pizzas et breuvages dont ces militants se gavent parfois sans même s'en rendre compte vu la multiplication des noms d'étiquetage. Pire encore, avec le cannibalisme industriel pratiqué par les grandes compagnies se diversifiant par logo multiple, qui dit que la boisson de marque plus ou moins "modeste" que l'on achète, ne relève pas du groupe commercial industriel que l'acheteur ordinaire, boycotteur primaire de marques déposées jugées trop capitalistes, abomine!

À un gesticulateur de l'antiaméricanisme primaire qui reprochait au voisin traducteur de textes, le fait d'évaluer ses contrats de traduction en dollars étasuniens - sous prétexte que cela entrait en conflit avec les positions dudit voisin qui généralement critique l'impérialisme étasunien dans le monde - j'ai déjà eu à dire qu'il lui fallait, lui, le pur, l'objecteur de conscience, cesser d'utiliser les ordinateurs dont il se sert pour écrire ses facondes immondes, parce qu'ils ont des logiciels windows ou mac-intosch et sont des fleurons capitalistes, emblèmes du symbolisme systémique capitaliste des États-Unis.

Bref, en nous rappelant tous les arrogants gauchistes zélateurs, atteints jusque dans la flamme poissarde, poissée de leur factice militance, jusqu'à la putréfaction mentale, vénale de leur militantisme sauvage, leur zèle aveugle d'avares de gauche anticapitalistes, de propagandistes farouches, féroces à l'occasion, et vu l'évidence frappante de leur "maladie infantile du communisme" que déjà dénonçait Lénine ironisant, nous crions:

Vive les âneries gauchistes, puisqu'elles miment le "progressisme anticapitaliste"!

Vive la militance des ânes politisés, conscientisés seulement en braiements d’interdits!

Vive les plus minables excentricités, les plus viles balourdises insulteuses du sens, pourvu qu'elles soient militantes gauchisantes!...

CAMILLE LOTY MALEBRANCHE

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