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Par Camille Loty Malebranche

 

Tout néant étant néant de quelque étant en sa singularité et jamais de la grande configuration matérielle et immatérielle de l’être en général, l’entendement humain ne peut que regarder de près l’impossibilité de l’absence dans cet ordre de la Présence qu’est l’Être. Présence qui évoque le monde dans tous ses schèmes possibles : matériel, immatériel, physique et métaphysique, connu et inconnu, connaissable et inconnaissable...

 

À ce stade de notre réflexion, il faut saisir que l’Être est Nature qui - malgré ses conditions et spécificités matérielle ou immatérielle, tangible ou intangible - reste perceptible. L’Être est Nature, c'est-à-dire présence constituée comprise d’une manière telle, que même quand elle est indéfinie voire indéfinissable, on peut quand même préciser ce qu’elle n’est pas, par pressentiment et éprouvement de ce qu’elle est, de ce qu’elle inspire.
   

Nous savons que tout ce qui est, constitue une présence et est donc impossibilité pour le postulat même d’un néant comme antithèse ontologique. Le néant devient donc absence d’un étant spécifique, un non-être étantitaire et non une antithèse ontologique. Le néant ne peut et ne saurait s’imposer à l’être qui le renvoie au néant, à l’impossible. Le néant n’existe pas, puisque, comme je l’ai dit ailleurs, il devrait pour avoir provision ontologique, être exclusif, régner comme absence absolue, ce qui impliquerait que ni vous qui me lisez ni moi qui écris, n’existerions. Toutefois, s’il n’affecte point l’être, le néant existe, ainsi que nous l’avons toujours soutenu, et, il est légion; car comme nous le disons souvent, il est autant de néants possibles que d’étants, puisqu’à  l’échelle des étants, le néant de tel étant donné réfère à son absence et est donc logique et constatable dans le cours ordinaire des choses.

      

Épilogue didactique

 

À l’échelle de l’être, le seul néant qui soit, est le vide auquel réfère ce lemme sans contenu car le signifié du néant est un pur néant, une fiction de la vacuité que la langue humaine ne sait pas nommer et que l’indolence langagière du locuteur évoque sans prendre garde à l’impossibilité logique et l’inexistence factuelle, sorte de bourde sémantique radicale de l’absence absolue que serait le néant! Un néant particulier d’un non-être, d’une absence non constatée, reste plausible mais ce n’est pas le néant car le référent est bien circonscrit. Ainsi, les néants circonscrits particuliers pullulent au monde sans rien à voir avec le néant des chimériques du rien, des philosophistes de la vacuité ou des scientistes du vide qui voudraient croire que le monde, l’univers, bref, la sphère de l’être, ait surgi du rien, du néant...

 

L’aberration, la confusion et l’hallucination du vide et de l’absurde participent de l’obsession du néant, cette illusion poignante de ceux qui ne se fixent que sur le tangible et s’écrasent au heurtoir livide de leurs ratiocinations rationalistes, se heurtent et se brisent aux murs de leur bête rationalité dénaturée parce qu’ignorant que la raison pour rester rationnelle doit arrêter la raison en reconnaissant ses propres limites...

 

La présence, cette posture caractéristique et substantielle de l’être, ce caractère originel de toute entité existante, tout être particulier qui ponctue la désignation de ce qui existe; l’étant étant tout élément de cette totalité qu’évoque l’être, sorte d’entité ultérieure de la factualité de l’être en lui-même dont l’effectivité, la vérité irréfragable s’impose par les multitudes incommensurables de ses éléments particuliers, ne tolère aucun vide car l’être est en soi implacablement contraire de la vacuité par son immensité.

 

Le néant au sens absolu est donc néantisé, anéanti dès qu’intronisé dans le langage indolent et abusif exprimant les conjectures oiseuses des hommes; car détrôné par la multitude des présences de la grande Présence qu’est l’Être configurant l’immensité, si immense que d’aucuns l’appellent Infini. Bien entendu, pour nous, croyants, l’être tangible des éléments, ces étants cosmiques, n’est qu’une manifestation matérielle de l’Être - puisque œuvres manifestant le Démiurge - cet Être qui est Personne Créatrice, Autogène, Causa sui, et qui a tiré de soi, de sa parole et de sa démiurgie, en Créateur omniscient et omnipotent, tout ce qui est...

 

Ainsi donc le néant, sauf évoquant l’absence particulière de quelque entité considérée comme inexistante, est au plan absolu et global, stricto sensu, néant. Néant auquel l’imaginaire de l’homme prête existence par inaptitude de l’entendement humain à déceler l’omniprésence ubiquitaire de l’Être.

 

CAMILLE LOTY MALEBRANCHE

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