Temporalité :
Dimension de la durée sous-tendue par l’impermanence dans le cours du temps.
La temporalité n’est pas juste la quiddité de l’appartenance au temps d’un être ou d’un fait de condition temporelle, non, la temporalité est la face caractéristique de tout ce - étant, fait ou situation - qui dure et par les stigmates de cette durée finit par être effacé à travers le cours linéaire du temps c'est-à-dire de cette sorte de statu quo qui fait s’éteindre toute chose de ce monde sensible, matérielle ou immatérielle (je vois ici certains éléments de la culture comme la langue, la mode). La temporalité est l’état d’un moment actuel, d’une occurrence actuelle qui passe et dont les autres moments sont l’antériorité et l’avenir. Ainsi, si le présent est la dimension ontologique par excellence, étant le lieu de l’être comme ici et maintenant en pleine factualité et statu quo, la temporalité, par son englobement du passé et du futur, est l’espace fermé au passé, à l’échu mais ouvert à l’avenir, au devenir.
L’Intemporalité :
Fascination par un moment mémorable gravé dans l’affectivité que le cours du temps ne flétrit point.
L’intemporel appartient entièrement au temps, mais défie la flétrissure de la durée. C’est la marque d’une exceptionnalité imprégnée au temps psychologique d’un individu ou d’un groupe. Le moment d’une grande extase amoureuse vécue avec une femme exceptionnelle; le but de la victoire à la finale d’un championnat grâce à l’action collective d’une équipe, sont des moments intemporels, moments qui fascinent à vie l’individu ou le groupe qui l’a vécu.
L’extratemporalité :
Condition d’un être ou situation dont la nature reste pérenne invariable malgré les temps qui la traversent.
L’extratemporalité, c’est un attribut de l’essence, de toute essence par rapport au phénomène. C’est l’état de la substance qui demeure même malgré les métamorphoses de l’étendue. C’est la pérennité du substratum impassible face aux formes et aux manipulations. Cela, toutefois, n’est pas l’éternité.
L’atemporalité :
Visage de l’éternité, situation d’une essence ignorant le temps comme fait et ne relevant point de la temporalité.
C’est la condition exclusive de Dieu, dimension de l’Éternel. Les conditions requises pour être éternel sont hors de portée de toute créature, de tout être généré, déterminé, et ne se remplissent qu’en la personne de l’Éternel qui a été, est et sera, et qui trône immuablement l’Être avant le surgissement du temps, hors de toute temporalité. Car le temps de durée d’un étant découle de la dégradation de la matière physique de sa constitution, alors que le temps chronologique est déterminé par les interactions astrales des planètes autant en rotation sur elle-même et en révolution autour de l’étoile de leur système stellaire. C’est donc pourquoi les jours et années sont inégaux pour les différentes planètes du système solaire. Par exemple, le jour jupitérien est différent du jour terrestre par la durée.
Sur le plan purement métaphysique, le temps est une conséquence de la Démiurgie qui ne saurait impliquer l’Être du Démiurge. Seul le Créateur incréé, incommencé et sans fin est atemporel, pas la Création. Pour le Créateur, le temps est un pur néant que ne connaissent que les créatures finies, prises aux liens de leur finité, bornées par la finitude de l’avant et de l’après! C’est pourquoi, en bonne et due forme, comme je l’ai spécifié ailleurs, le croyant que je suis refuse de dire « éternel » en évoquant la vie infinie sans limite temporelle - selon la promesse sotériologique de Dieu - que l’homme atteindra grâce au Christ mort et ressuscité, puisque nulle créature, parce qu’elle est créée et donc commencée ne peut être éternelle.
Il faut dire supradurable pour qualifier cette infinitude au-dessus et hors toute durée que l’homme racheté peut intégrer par la grâce imméritée de Dieu! Dimension donc de l’atemporel hors de toute durée mais pas éternité puisque l’homme ne fera que prendre le train de l’atemporalité sans avoir connu le non commencement, l’anoriginalité (la condition de l’Être sans origine et autogène) de l’Éternel. Car, en fait, c’est le fait d’être dans la durée qui fait passer, qui consomme l’étant pris au lasso du chronométrique c'est-à-dire du temps compté, comptable au champ fini de sa durée. Oui, comme je l’ai déjà évoqué ailleurs, l’homme rédemptorisé, sauvé en Christ selon la volonté rédemptrice décisionnelle de Dieu - le Père comme le Seigneur Jésus nous incite à l’appeler - sera supradurable, au-dessus et au-delà du schème de la temporalité, cette horreur du temps comptable qui évalue le compte de la présence dans l’être de tout ce qui est en son carcan de présent et de futur pour finalement effacer l’être d’avant métamorphosé en passé, dépassé, disparu.
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