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Par Camille Loty Malebranche

 

Le défi commence quand il faut se battre pour défaire ce qui fait obstacle, et sépare un homme de l’objet de sa volition supérieure qu’il est déterminé à conquérir. Le plus grand défi consiste donc en l’assumation de la valeur ontologique du soi envers et contre tous les pièges d’un monde déviant. Un monde où l’homme doit gérer sa double appartenance à la chair et à l’esprit, à l’individualisme égoïste et à l’humanisme altruiste.

 

En sens général, le défi est cet obstacle qui décuple sinon le génie humain, à tout le moins, l’ardeur de l’effort d’un homme dans sa projection vers les conquêtes qu’il se fixe et juge sublimes, dignes dudit effort. Impétueuse pugnacité du vainqueur en devenir et lumineuse appétence des cimes à gravir pour les esprits supérieurs en manifestation de leur sens du sublime, le défi est néanmoins descente aux abîmes de la veulerie pour les défaitistes inaptes à l’assumer et les pervers qui le corrompent!

 

Le défi est la chose au monde la plus convoitée par les forces ennemies de l’homme qui voudraient dénaturer et dominer sa conscience de lui-même. Car la voie du défi, une fois déviée, dévie à son tour toute la marche humaine dans la dynamique de l’entéléchie en action.

 

Rêve et défi, Pureté du bon défi.

 

Si le rêve comme fin poursuivie par un homme, le révèle, comme je l’ai dit ailleurs; le défi en montre les valeurs logiques et morales en tant que conquérant. Si le rêve doit être digne de l’humanité du rêveur, le défi doit être honorable de la gloire du rêve projeté. La manière morale ou immorale, juste ou injuste adoptée par un homme endossant tel défi qu’il identifie et se choisit, est un drame vivant sur la scène de son existence, un film grandeur nature de sa prestation sur l’écran de ses projections de soi. Il y va de la dignité de coureur qu’est l’homme sur la route des obstacles; et la prestance adoptée et assumée nous apprend beaucoup sur cet homme, puisque le défi mobilise toute son énergie, toutes les ressources de sa mentalité, toute sa conscience de soi tandis qu’il fonce vers son rêve. Courir pour aboutir, met constamment à l’épreuve l’être humain qui y dévoile ses limites et ses grandeurs dans la capacité de toujours aller au-delà de l’obstacle sans trahir les valeurs ou au contraire son laxisme voire son cynisme à se compromettre sous prétexte immonde  de « la fin justifie les moyens ». Le défi comme affrontement aux obstacles du rêve, peut tout aussi être le chemin de la fine passion vers la finalité respectueuse des principes de la justice, qu’infâme parcours d’un monstre obsédé par son but. Il y est entièrement question de niveau de conscience du releveur de défi. On comprend ici deux choses sur le défi. Premièrement le défi tient de la nature qualitative du rêve projeté : par exemple, le rêve de l’humaniste voulant aider les hommes à s’humaniser par l’éducation dans un monde déshumanisant, s’oppose à celui du nationaliste primitif qui entend ravager des nations entières par les armes et la finance pour faire régner un establishment où il est roi!

 

Deuxièmement, le défi en soi, dans sa procession, se déroule selon ses propres règles telles que les lui instille le rêveur en train de conquérir, en route vers sa conquête. 

 

Le défi est l’auto-épreuve d’une conscience humaine pour se donner la preuve de son propre courage sur la voie de l’affirmation du soi conquérant son but rêvé voire la fin qu’il éprouve comme eschaton de l’échiquier même de l’être, son être tel qu’il le perçoit, tel qu’il se perçoit.

 

Le Défi n’est pas Utopie.

 

Le défi grand et sain vogue vers l’idéal, le rêve, mais n’est pas de l’utopie car le défi reste un champ de combat pour ce qui est possible dans le monde alors que l’utopie est le lieu intrahumain sans espace effectif dans les faits (la réalité) du monde; l'utopie vise la création si possible de son objet. Le défi est donc pragmatique c'est-à-dire engendrant une praxis comme action et activité visant la conquête de son rêve bien présent (bien réel) dans la factualité du monde. Le défi est pugnacité du rêve en train de se réaliser et d’accomplir l’idéal par l’affrontement victorieux des écueils au combat conquérant du rêveur. Car il est essentiel de se rappeler que pour constituer un idéal, le but visé doit être sain et élevé. L’idéal véritable est exaltation du sommet inhérent à la nature humaine portée vers les pinacles du possible de sa perfectibilité…

 

Pureté et Hauteur sont les caractéristiques de l’idéal sinon, ce n’est que rêve ordinaire voire pervers tel qu’on en rencontre tellement dans notre monde vulgairement matérialiste, où, par exemple, certains mufles, n’ont pour seuls buts que leurs envies mesquines, les perversions à assouvir comme ces Pdg de compagnies pharmaceutiques qui ne fixent que leur profit exponentiel, quitte à provoquer l’assuétude voire la maladie et la mort de milliers de gens par des médicaments dangereux, nous avons comme illustration d’addiction orchestrée par ces charognards, le cas des opioïdes et leur ravage sur des malades, alors que dans le même temps ils privent d’autres malades de certains médicaments qui pourraient les guérir et ainsi interrompre la prise de palliatifs enrichissant leur industrie.

 

Anthropologie du Défi, (Défi et Humanité.)

 

Pour revenir proprement au concept de défi, disons que le défi commence dès que l’homme s’affronte à une difficulté où il doit déployer les stratégies d’un effort spécial approprié pour parvenir à un but difficile qu’il vise et tient à saisir. Le défi peut néanmoins être sordide voire criminel. Quelques grands banquiers mondiaux ont levé le défi de soumettre l’économie planétaire et quasi l’humanité aux horreurs de leur haute finance où règnent le crédit et l’endettement permanent paupérisant d’innombrables majorités des Nations et des États. Défi, soit, mais défi ponctué de la crapulerie prédatrice et du crime de vénalité, selon leur sordidité méchante manifestée à travers les misères infligées aux multitudes des masses laborieuses rendues marchepieds de quelques criminels prédateurs économiques.

 

Le défi bien conçu est chose de la dimension d’un dépassement digne pour la conquête de ce qui fait grandir dans l’être. Ce qui implique que tout défi et donc toute conquête qui s’avérerait contre la croissance intérieure, l’ascension ontologique de l’homme doit être honni et perçu méprisable par toute conscience saine.

 

Le défi suprême est avant tout conatus d’humanité contre les faiblesses intérieures et forces néfastes extérieures, toutes deux, monstres dénaturants de l’homme. Conatus d’humanité à travers la pensée et l’action spirituellement, intellectuellement et moralement orientées selon la saisie métaphysique idoine de la vérité de l’homme perçu dans son essence. Défi donc de vaincre nos faiblesses par la transcendance et d’expédier sans complaisance ni mollesse les ignominies idéologiques, impostures criminelles déshumanisantes d’un ordre du monde infect qui veut à tout prix réifier l’humain en lui assignant de vils rêves avec de morbides défis.

 

Le défi est père de créativité et d’inventivité pour maîtriser la voie possible devant l’obstacle. C’est le musagète de la création, ce schème de l’idéation parturiente; et le héraut de l’intellection esquissant l’expression de la réaction pertinente. C’est la motivation de l’invention intellective et pratique, c'est-à-dire espace de la productivité active des stratégies de victoire face aux obstacles.

 

La foi en Dieu et en soi vainc les obstacles qui font défi, en tant qu’elle constitue la puissance d’affirmation de soi et donc en même temps une formidable force de négation de l’empêchement par l’implacable démolition mentale des murs très souvent intellectuels et imaginaires qui font que des situations d’obstacle deviennent des murailles infranchissables par déficience cogitationnelle et idéelle. La Foi spirituelle armée de la force suggestive appuyée sur la confiance en Dieu est gage de la victoire imparable de l’homme. Tremplin du succès inexpugnable contre les blocages, car les murailles situationnelles et les freinages se nourrissent des bornes mentales auto-imposées, orchestrant le défaitisme dans l’intelligence et l’émotion au point de devenir une sinistre sensibilité de la défaite programmée. 

 

Le défi est l’appel des sommets que constituent les cieux de l’effort de l’homme contre les abysses qui sévissent dans un monde où la pesanteur de la mollesse et la pression des empêcheurs peut facilement retenir l’humain loin des hauteurs en le poussant à l’abandon. Il faut toute la pugnacité du conquérant spirituel et intellectuel à l’œuvre contre la facilité des banalités, pour refuser la couardise mentale et le découragement global générés par la horde des minables tentant toutes sortes de méfaits pour faire échouer la juste ascension des vrais hommes.

 

CAMILLE LOTY MALEBRANCHE

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