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Par Camille Loty Malebranche

 

La paix est enracinement dans la vérité spirituelle car nul ne vit serein et sans tourment en s'assumant en étranger à soi-même, contre sa nature ignorée. C'est par l'ancrage dans sa vérité supérieure que l'homme vainc les forces traumatiques et calamiteuses de ce monde.

 

Il faut être ferme et sans mollesse pour expédier tout importun, fût-il un parent, si sa présence s'avère haineuse, véhiculant de la nuisance déstabilisatrice, comme cette tare des familles, véritables vampires de conscience, de vouloir imposer les aberrations idéologiques et culturelles du social à leurs proches. La famille d'un homme est l'ensemble de ceux qui l'aiment et savent apprécier ses valeurs, tout en l'aidant à s'améliorer dans le plus strict respect de sa souveraineté, sans vouloir l'ajuster au correct selon le grand nombre.  Face au mal, la sujétion est toujours coupable-complice et le refus, humanisant, c'est-à-dire libérateur. 

 

Ni asservir ni être asservi, car quiconque accepte l’asservissement, sert les criminels esclavagistes, et, l’asservi qui se soumet et élude de se révolter, est tout aussi coupable d’entretenir la servitude que son bourreau. Coupable de contribuer à la domination prédatrice de l’homme par l’homme, qui est par essence contraire à la paix intérieure et extérieure vu le contrôle nécessairement tyrannique des uns par les autres, qui en découle. Le pire ennemi de la paix sociale et interhumaine, est l’instinct de domination et d’asservissement sous une forme ou sous une autre, se donnant libre cours dans les rapports entre classes sociales et entre États.  

 

La paix est d’abord d’essence métaphysique, c’est dans le rapport à soi et à l’être qu’il faut avant tout être pacifié. La paix intérieure doit nous prémunir contre l’adversité d’autrui quand la bêtise ambiante d’une société de perversion et de troubles avec des individus brutaux et inhumains voudrait nous ravager intérieurement et déstabiliser notre conscience, notre vie… Impossible d’être pacifique face à la bêtise mais il faut à tout prix, par les grâces de Dieu, demeurer pacifié, éviter autant que possible la présence des foules agressives qui peuplent cet agresseur idéologique appelé société. Car tant que l’ordre social sera basé sur la conquête compulsive de l’avoir qui y définit la place de l’homme; tant que la compétition sera l’effigie de la vie en société en ses multitudes perdues et conditionnées pour la perdition, la paix demeurera une exception vécue par les esprits transcendants vivant leur propre code spirituel au-dessus des tourments subjectifs systémiquement entretenus, et malgré les bouleversements objectifs qui sévissent dans lenvironnement social. 

 

La paix, une fois que l’homme ait atteint la maturité d’adulte, loin des soumissions enfantines où il ne répondait point de lui-même, relève de la projection de soi dans la vie spirituelle, aninstitutionnelle envers et contre l’ordre social qui impose sans cesse ses pathologies et souffrances psychologiques à l’individu. La paix commence donc, nous le redisons, à l’intérieur de l’homme, en son esprit qui doit lui-même constamment se pacifier soi-même ayant ancré la vérité ferme de son essence. Transcender les turpitudes des pulsions à défaut de les maîtriser, obtenir par la discipline spirituelle, la juste orientation du mental dans cette dimension où le vivant fait face à toutes les angoisses de la vie, c’est précisément la voie divine celle que le Paraclet, le Défenseur divin, nous permet de trouver. Sans l’assistance supérieure de Dieu, nul être habitant la chair, ne peut atteindre la libération intérieure qui procure la paix. Le monde hors de la spiritualité est servilité. Servilité de la pulsion prédatrice, de l’instinct tyrannique de domination qui transforme l’homme en prédateur pour l’homme au stade micro-institutionnel, comme dans la famille où certains parents vampirisent leurs enfants à qui ils imposent la reproduction de leurs bévues; mais aussi et surtout au stade méga-institutionnel comme dans l’État où les rages de prépondérance intérieure des classes sociales et la frénésie des conquêtes extérieures sont la base insidieuse des nouvelles formes d'empires inavoués, sévissant par la finance et les institutions mondiales. Mais aussi des empires non étatiques que constituent certaines compagnies transnationales de toutes sortes de tous domaines de spécialisation et certaines banques multinationales. Ces empires nouveaux sont essentiellement la marque de la tyrannie prédatrice émanant de l’instinct de domination transféré sous les nouvelles apparences et modalités de la justification identitaire collective de classe ou d’État. Car entre les classes, c’est l’essentialisation et la violence autant "symbolique" comme dirait Bourdieu, que répressive  par le chantage idéologique, l'intimidation institutionnelle et la pression et globalement sociale qui consacre l’empire des riches alors qu’entre les États, la force continue de primer le droit et d’éclipser le respect. Tant que le terrorisme économique des forts et nantis, justifié par l’idéologie, aura droit de cité dans la société et à l’échelle planétaire, la réponse violente, et parmi elle, le terrorisme proprement dit, trouvera lui aussi sa justification idéologique. La paix ne saurait exister sans un travail d’orientation de la force de vie vers le bien, sans un refus de l’appel du thanatos dans laction personnelle, sociale ou internationale.

 

Le diable, ici, c’est l’idéologie qui charrie la mentalité prédatrice avec ses méthodes d’infériorisation de classe, d’ethnie; la stigmatisation de l’altérité, le délire mégalomane du « supérieur » par ses origines, qui doit conquérir et dominer en le pillant, le colonisant, l’asservissant, « l’inférieur ». 

 

Le Christ nous appelle à briser et transcender les chaînes serviles de la tyrannie du pouvoir social, du pouvoir pour le pouvoir, mu par l’orgueil et l’assouvissement de l’autoritarisme instinctif. Le Christ exige la consécration serviable du plus grand au plus petit « Que celui qui veut être le plus grand parmi vous, soit le serviteur de tous » dit-il. Serviabilité vertueuse contre la servilité maléfiquement immorale, génératrice de toutes les servitudes, autant celle des proies que celle des prédateurs. La paix ne se peut que si cessent les pulsions qui entretiennent la sanglante dialectique du maître et de l’esclave, mettant fin à l’antagonisme sanguinaire du prédateur et de la proie au sein d’une humanité chasseresse prédatrice de ses propres membres au milieu de sa propre espèce via les plus terribles et meurtriers jeux de rôle.

 

Enfin, l’homme doit désapprendre les conditionnements violents pour apprendre à être en paix au-dessus des manipulations systémiques, loin de la servitude bouleversante de ceux qui crânent de bonheur dans le monde alors qu’ils sont partout et en tout asservis; comme ces exhibitionnistes du crédit, ces acteurs de la richesse postiche, suspendue aux chaînes de l’endettement. Ces magnats consommateurs qui se trémoussent d’exténuation et d’inquiétudes sur leurs biens dus, eux qui doivent jusqu’aux moindres poils de leur corps. Il faut aussi être en paix à l’écart des grands pillards se faisant maîtres indignes des biens communs de l’humanité, qu’ils monopolisent avec la complicité de l’État, par la spéculation financière, l’exploitation économique et politique des hommes et des biens en laissant croire à travers leur presse débilitante aux masses serviles aliénées qui peuplent l’écoumène, que c’est le normal des choses. Car nul dominateur économique ou politique ne connaît vraiment la paix puisqu’il doit constamment mentir idéologiquement et se prémunir par les armes des États et les institutions politiques où il utilise les politiciens pour maintenir son pouvoir.

 

Pour l’homme spirituel, c’est la foi qui puise en Dieu la paix totale pourtant assidûment combative contre les forces néfastes du charnel psychologique; paix totale, ontologique qui entraîne, dénude, possède et transfigure l’homme qui se travaille spirituellement… C’est cette paix vécue par la personne assumée comme potentiellement accomplie parce que projetée de tous ses voeux et de toute son énergie; paix téléologiquement mise à contribution dans notre transcendance active contre les ébranlements sociaux accablant une espèce où les multitudes peinent à vivre l’essence pacifiante d’esprit, que je nous souhaite en ce monde de toutes les déchirures, de toutes les calamités de l’aliénation ontologique desprits qui s’ignorent et se perdent en leur incarnation!

 

CAMILLE LOTY MALEBRANCHE

Copyright © CAMILLE LOTY MALEBRANCHE - Blog INTELLECTION -  2016

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Tag(s) : #Monde du Concept
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