Identité, culture et moisson axiologique de ses propres richesses.

Par Camille Loty Malebranche

Les postulats didactiques de l’orientation sociale, tant qu’ils restent dans les idées de construction pleinement humanisante des membres de la société, viseront toujours à élever les richesses propres à celles-ci tout en en corrigeant les faiblesses.     

L’éducation identitaire - bien envisagée au stade social - consiste à élever les actifs de l’identité en soi-même, c’est donc façonner mentalement et culturellement l’identité en son ipséité collective sans projeter d’agresser autrui au nom d’une quelconque prépondérance identitaire. C’est par la puissance et la justesse humaniste des valeurs érigées en actifs culturels forts que l’identité doit vivre, et s’il le faut influencer sans violence la différence. Car l’identité est avant tout la posture du soi collectif en rapport à lui-même et se donnant à voir à autrui dans ses grandeurs propres bien affinées. De sorte que toute identité cherchant à asservir ne fait que dévoiler ses faiblesses, sa frilosité dans sa propre affirmation qui, au lieu d’être affirmatrice selon un effort intrinsèque dont ses principes forts émaneraient, se dévie par l’effacement de l’autre. 

Tant que l’autre ne représente un danger effectif de corruption ou de destruction d’une identité collective, il faut que cet autre ait, dans les limites du privé grégaire communautaire ou de l’individuel, le droit de s’exprimer dans son altérité.    

L’homme ou la société doit toujours cultiver la bienveillance envers son semblable différent, l’autre humain en son altérité, tout en établissant les bonnes balises de la saine distance. Car toute vraie proximité avec l’humanité exige de la juste distance et des limites idoines pour rester dignes et saines; la promiscuité étant une porte ouverte à toutes sortes d’agressions, une pente glissant vers toutes formes de corruption, une invitation à la dénaturation. Nous devons toujours établir une modalité que je dirais « ortho-relationnelle » pour éviter et prévenir les débordements indus voire malsains et irrespectueux.  

L’identité, une fois bien pesée spirituellement et moralement grâce aux acquis des différents champs du savoir, peut, et même, doit s’enrichir, s’améliorer en pleine lumière de ses choix mélioratifs sans céder à aucun chantage d’ouverture à l’autre sous prétexte de bien paraître à ses yeux ou encore d’être généreux par reniement de soi-même. La bonne éducation est le conatus par excellence de la culture sans cesse améliorée et humanisée, s’expurgeant de ses propres tares et scories, qui fait l'identité sociale digne.

L’identité bien assumée est ouverture lucide d’une essence naturelle ou culturelle qui sait se bonifier, croître en ses qualités en bannissant ses propres manques sans jamais se corrompre par reddition à la différence, sans se soumettre à l’altération par respect déviant voire servile de l’altérité. 
 

CAMILLE LOTY MALEBRANCHE

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Comments

[Luce ETIENNE]

Vous utilisez, sur bien des thématiques nous concernant, les mots justes.

[CLM.]

Merci de votre commentaire!

[Lobev]

L'identité est la signature unique laissée par une créature imparfaite.

L'élevation en esprit entraîne l'effacement progressif des frontières marquant la différence par le biais de la convergence des modalités d'être, de pensée et d'agir.

De fait la convergence des jugements portés caractérise par exemple des esprits accomplis même si l'observation d'une forme de convergence chez des esprits en voie d'ennoblissement peut trahir une forme de soumission aux préjugés de classe.

Ainsi, autre illustration, à un seuil de convergence majoritairement atteint, le beau s'illumine et emporte l'adhésion collective car ses traits transcendent la marque de fabrique pour toucher directement au patrimoine commun des âmes.

Le respect de l'identité ne consiste finalement en mon sens qu'à compatir avec un stade d'évolution donné des consciences.

Plus la civilisation se développe plus des pratiques ou des traits identitaires marquants tombent aux oubliettes, plus des particularismes locaux s'effacent dans un patrimoine commun par l'abolition des frontières érigées à un stade d'évolution donné.

La crise des sociétés traditionnelles locales pourrait être ainsi comprise ...

[Lobev]

oui l'identité reste intacte au niveau de la génétique de l'âme. Il s'agit de l'identité fondamentale voulue par le Créateur.

Toutefois, le caractère se forge à l'aune des expériences différentes d'un individu à l'autre.

En ce sens il n'est que la résultante d'un parcours, simple possibilité parmi tous les possibles.

C'est notre incapacité à pouvoir embrasser l'absolu du fait de notre position toute relative qui créée la particularité.

Mais au fil de l'ennoblissement par la sagesse et la connaissance, cette capacité à pouvoir embrasser le tout se développe et efface les différences marquantes.

Mais rien n'est enlevé à cette frontière indéfinissable car d'un autre plan, qui fait de vous vous et de moi moi.

[CLM.]

Je vous répondrai, oui et non car l'identité est plurielle. Il est effectivement des stades qui surclassent les particularismes, ce sont ce que j'appellerais les grands universaux de l'humanité comme la beauté artistique d'une oeuvre, la grandeur d'un caractère d'homme dans sa dignité; par contre, l'identité que je définis comme "cette altérité absolue parmi toutes les altérités possibles", existe et elle est ce qui fait que notre échange, par exemple, ait lieu, vous être différente de moi et moi de vous, alors on échange on marque nos accords et désaccords. En génétique, l'identité est claire, en caractérologie aussi. En matière culturelle, si la civilisation mécanicienne puis cybernétique à l'ère de l'automation standardise tout, il reste des traits culturels qui font que chaque peuple est différent, autre. Et au stade transcendant, l'identité demeure, sinon ni le bien ni le mal n'existeraient en métaphysique. Dans le cosmos, l'identité est encore là, une étoile comme le soleil est différente d'un satellite comme la lune! Le point où je vous rejoindrais, c'est qu'un stade mental avancé de deux humains différents peut favoriser une symbiose équilibrée de leur identité plutôt que le heurt! Voici un lien intéressant sur le sujet au niveau socio-national:http://intellection.over-blog.com/2015/03/autour-de-la-question-de-l-identite-collective.html