Par Camille Loty Malebranche
Toute créature passe par une phase d’inexistence due au non être particulier d’avant sa création. Mais c’est un abus de langage maladroit que de dire que quiconque ou quoi que ce soit, vient du néant! Le néant, par essence, ne crée rien. C’est l’empire du rien n’engendrant strictement rien. De Dieu pour les croyants et les déterministes, ou de la masse de matières indescriptible qui allait générer l’univers, pour les matérialistes, l’être global (le cosmos) ou particulier (tel élément donné de la nature du cosmos) est fils de l’Être, pas du Néant. C’est là, la circularité indéfinissable du mystère ontologique. Le néant, comme non être total, absence absolue, conçu pour nommer ce qui ne nous est point révélé des origines, n’existe pas en réalité! Par contre, l’inexistence frappant des entités ou faits imaginaires, est un néant spécifique, un véritable néant de ces ombres fictives inexistantes. La démocratie évoquée par les ploutocrates, comme la gorgone ou la licorne sont de vrais néants.
Il y a donc, pour ainsi dire, des néants particuliers mais pas un Néant! En littérature, la désignation imagée de l’absence à soi d’un homme ou d’une société, le détournement total de sa nature ou vocation, confère un sens figuré à ce lemme qui n’a pas de sens propre, et qui devrait être toujours prédiqué, puisqu'il s'agit toujours du néant d'un étant, néant de quelque entité hallucinée dans le mirage des fictions humaines. Néant et absence sont donc interchangeables - là, l'appellation pertinente, par adéquation de langage, c'est le non-être. Car l'absence, nous l'avons vu, est toujours relative, c'est-à-dire absence d'un étant (être spécifique) réel ou fictif qu'il faille expressément indiquer vu que le rien n'est point la vérité du monde (de l'univers) éminemment rempli où nous vivons et cotoyons toutes sortes d'êtres et de présences.
La Présence est donc un fait vivant et vécu incontournable et sous toutes les formes imaginables et inimaginables qui sont autant de présences sous-tendues par la Présence Originaire et Globale appelée l'Être, donc le Fait d'être, ce phénomène du "il y a" constitué par toutes les présences singulières que l'Être détermine, qui confine le "Il n'y a pas" (le rien, la vacuité) à l'orée de nos constats. Alors que l'absence n'est que privation particulière d'étants - c'est-à-dire d'êtres spécifiques - qui ne se révèle à nous que par sa rareté, son irrégularité dans l'ordre général de la Présence, la norme de l'Être, car il n'y a pas d'Absence Absolue, pas de Néant Global ou Originaire. Le non être réfère précisément à l'inexistence étantitaire, au néant singulier et temporel d'un étant considéré mais jamais au vide ontologique, car l'Être est atemporel.
Le néant est donc essentiellement relatif.
L’Être Absolu, quant à Lui, est, en tant qu’il entraîne avec Lui tout le Fait d’être et l’infinité innombrable des êtres créés que l’on constate et dont nous relevons.
CAMILLE LOTY MALEBRANCHE
Copyright © CAMILLE LOTY MALEBRANCHE - Blog INTELLECTION - 2016
Politique de Reproduction
Les textes du Blog INTELLECTION peuvent être reproduits, en tout ou en partie, gratuitement, à condition d'indiquer clairement la source http://intellection.over-blog.com/, avec lien actif vers notre site. Dans le cas de la reproduction sur un support autre qu'Internet, la mention de l'adresse du Blog INTELLECTION (http://intellection.over-blog.com/) est exigée.