Par Camille Loty Malebranche
Un complexe de déréliction hante, ravage la civilisation malade de la vacuité des principes de son humanité pourtant proclamée partout dans les chartes et discours. Humanité constamment anéantie par son effondrement dans l’incohérence félonne de ses valeurs par les institutions de ladite civilisation.
La déréliction, abandon métaphysique prétendu de l’homme sans Dieu ni destin dans un monde soi disant vide, après avoir sévi parmi les pleurnicheurs du scepticisme, ombre niaise de l’impiété et du doute, malades de leur propre cécité spirituelle, mentalement inaptes à voir les manifestations de Dieu et de ses grâces, est devenue au plan profane, le tripalium de la torture des hommes dans notre civilisation de la consommation.
L’homme est un être de convertissement qui imprime orientation et signification aux innombrables choses et situations de son être insolite. Abstraction-symbolisation, concrétisation-somatisation, axiologisation constituent l’essentiel de ce convertissement où le trope vivant qu’est la conscience humaine en son attribut duel de pensée-action, imprime direction, sens et mouvement aux faits, évènements et contextes.
Quand le vide intérieur et son gouffre ne lui laisse rien que ses abysses intimes, l’homme se rabat sur la cupidité et l’arrogance du pouvoir social afin de se laisser croire grand, malgré sa misérosité ontologique, en utilisant autrui comme marchepied pour se hausser artificiellement. Ainsi, comme nous le révèle l’Écriture sur lucifer déchu en satan, tout pourrir - se parer d’apparat de puissance factice en réifiant autrui tout en jouant les supérieurs au moment même où il se sait et se sent moins que néant, dévoré de vacuité - est une appétence naturelle des esprits déchus, qu’ils soient le diable ou les méchants de toutes sortes!
L’on comprend alors la société livide et truande qui sourd d’une telle humanité!
Un système économique d’oligarques qui ne poursuivent que le profit accumulé et sa maximisation. Système qui fait des individus de vrais rejets anthropomorphes parmi les déchets industriels de consommation, tellement il crée tout pour faire consommer, n’ayant nulle autre valeur dominante que la consommation avec son univers de frénésie du paraître par les objets et services consommés. Univers macabre de reflets impétueux charriant ses affluents et confluents démographiques, structurels; univers de réflexes afférents programmés et de comportements efférents conditionnés selon son critérium impitoyable, ses déterminations du pouvoir social façonnant l’interaction humaine dans la société et les décisions politiques.
Qu’on décrie la consommation excessive et en appelle à la conscience écologique pour combattre la pollution, qu’aussitôt, les charognards industriels s’empressent de s’enrichir encore plus en taxant le simple consommateur pour des sacs de plastic en prétexte de protection de l’environnement! Après l’avoir grugé avec des prix exorbitants pour les produits achetés à emporter, le producteur, maître du mode même de consommation, se moque du consommateur à qui, il fait porter le nouveau fardeau du système de production qu’il a créé. Car ce sont les mêmes qui produisent les terriblement polluants sacs de plastic, qui s’enrichissent encore plus par l’opportunité de surtaxer et de faire acheter des sacs pour sanctionner le consommateur, ce dernier maillon, maillon faible et fragile de la chaîne industrielle de production pour qui, finalement, les individus consommant, vivent et travaillent toute leur vie sous la houlette d’un mode financier impitoyable endettant par l’imposition du crédit!
Accumuler tel un boulimique du pécuniaire - la pathologie de la vénalité, la rage de l’accumulation, rage de faire de l'argent pour de l'argent comme une quête avide de substance par un monde vide de toute valeur vraie - voilà la face hypocritement moralisatrice et procédurière du mode socioéconomique derrière le système de droit à la solde des nantis qui font consommer en réinventant un nouvel homme réduit à ce qu’il consomme et peut acheter.
Faire croire à autre chose, autre valeur et de la hauteur en se retroussant le nez avec discrimination de classe, là où ravage la vacuité totale, où il n'est que des monstres, tel est le modus operandi de la vulgaire société matérialiste qui collectionne les reflets et fantômes qu'elle a faits du grand nombre. Hommes faits ombres de choses que certains prennent encore pour des humains! Et tout cela surplombé par l’effigie des déshumanisés de l’establishment de l’ordre mondial, dits élites planétaires. Establishment qui règne par ses institutions financières, militaires, ses agents serviles, ses larbins sagouins sans recul, sans respect d’aucun sens de la valeur dans leur axiologie qui dit humanité, environnement, justice pour mentir et manipuler, sachant pertinemment que dès que vient le profit à faire et l’appel irrépressible de l’argent, tout sera sacrifié. Car est facticité et singerie: leur pudeur affectée, l’arrogance de leurs prostitués maniérés, le discours social épistémique de leurs spécialistes soudoyés, leur pathos pseudo-humaniste, leur faconde juridique sur les droits de l’homme… Oui, tout peut disparaître et de fait, tout est impitoyablement banni, égrugé, car leur seul dieu, leur seule valeur, leur seule vérité supérieure de rejets mouvants, résidus arrogants et méchants de leur propre géhenne, la géhenne qu’ils font du monde, sous-produits qu’ils sont de tous leurs crimes, de ceux de la finance à celui des bombardements à l’uranium appauvri quand leurs « intérêts » systémiques sont menacés. Car quand vient l’attraction de l’argent et ses pulsions de cupidité sauvage, tous: rois, maîtres et valets se dénudent, baissent leur froc et se vautrent dans toutes les ignominies.
Vive, donc, la civilisation des géants de l’horreur envers toute l’espèce humaine prise en otage et toute la planète faite gouffre infernal et abyssal du profit!
La déréliction monstrueuse, spectrale, sévit par la religion vénale et cupide du pécuniaire qui la nourrit en amont et en aval ne laissant à la plupart de ces dépouilles, sauf les marginaux assumés, que l’intenable déchéance camouflée par toutes sortes de fuites, d’hédonismes et de drogues.
CAMILLE LOTY MALEBRANCHE
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