Le gynophage

Par Camille Loty Malebranche 

Les danses de l’éclair

À l’orée des montagnes

Appellent tes tours sciatiques

Au giratoire des valses d’alcôve

Les morceaux épars des glaces brisées

Recollent et se rassemblent 

Pour mirer nos ivresses fascinatoires  

Gestation bachique de nos tours 

La décoloration de la nuit aux stries de l’aube  

Nous instille ses émoustillements,

Irrépressibles essors somatiques!

Les cloisons nocturnes affaiblies en l’ombre ténue de l’aube 

Attisent les forces attractives de nos corps,

Attirent, arriment nos zones de frictions 

Ô! Indicibles frottements aux fracas sensoriels 

Lasciveté frissonnante, lubrifiante de mortaise coulante

Fébrilité fléchée, fouinarde de tenon jaillissant! 

Cette aurore, les moindres formes et contours 

De nos temples organiques solliciteront

La sonorité sensuelle matinière des dévorations

Que nos bouches ardentes jettent dans le silence de l’avant-jour.   

Tes mâchonnements de mots escamotés

Soufflés comme un concert ravi de cris intercalés

À tes incisives geignantes 

Célèbreront à tes lèvres ouvertes, haletantes,  

Comme par une souffrance heureuse, l’emblème audible du jouir,

Aux assauts du plaisir qui t’imprègne.

Ah! Douleur et plaisir font gémir hommes et femmes

Heureusement que l’émanation odorante de ta case, indique la jouissance,

Distingue la signification des gémissements semblables!

Cette aurore encore, je serai gynophage qui te mange 

Insatiable savoureur matinal, de ton sushi rose et frais.

Mon agilité linguale à tes sanguinolents sillons,

Insatiable, goulue, dévorante

T’arrachera une nouvelle fois, souffles et spasmes exsudants   

Où nos frissons gémissants, 

Ravis en nos crises joyeuses, itératives 

Ressembleront encore et encore à des chuchotements de souffrances heureuses!

Ô! Assouvissement de mes transes gustatives,

Ô! Crudité de tes entrailles comestibles

Qui apaisent mes fringales de toi! 

CAMILLE LOTY MALEBRANCHE