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Par Camille Loty Malebranche
La seule morale interhumaine qui soit à la fois sociale et sacrée, dont la violation entraîne la déchéance ici-bas et la perdition éternelle selon la morale sacrée du Christianisme : c’est la justice. Une justice bien fustigatrice des empires et nations de la chrétienté dont le comportement pharisaïque s'est avéré et s'avère encore prédateur et criminel de colonialisme et d'impérialisme derrière la soi disant évangélisation et civilisation du monde. La justice véritable et plénière du Christ est aux antipodes extrêmes de la justice formaliste inique, justice cyniquement légaliste où les lois et le droit consacrent les pires crimes et injustices, le genre de justice crapuleuse et inhumaine que Jésus appelle "justice de pharisiens et de scribes", laquelle, toujours selon le Christ, "doit être impérativement surpassée par quiconque veut intégrer le royaume de Dieu".
En aucun cas, l’homme n’est autorisé à violer la justice véritable et plénière essentiellement sans désir de domination égoïste d'individus, de clans ou de classes; justice donc fondatrice du bien car spirituelle, qui exclut les tares prédatrices sous-tendues par les frénésies de prépondérance systémique ou personnelle. Ainsi, dans la logique saine de la justice, tout pouvoir religieux ou politique qui permet à l’homme d’utiliser l’homme et de le ravaler pour le règne de quelques-uns ou le fonctionnement des modes économiques à la gloire de minorités profiteuses, est abominable.
Toutes les fois que quelque chose ou l’amour-propre de quelques-uns prime la liberté, la suprématie de l’Homme, l’asservit plutôt que de le servir, le pouvoir qui l’impose, est abominable et devrait être proscrit de la face de la terre, car l’injustice est abomination.
Ravaler autrui par l’argent et mesurer sa vie par le travail et la production, n’est pas que réification de la victime mais négation totale de l’humanité, ce que j’appelle anthropocide, ce meurtre des valeurs où se perçoit la nature humaine, ce meurtrier de l’essence de l’humanité. L’anthropocide est mort de l’homme à commencer par l’agresseur qui, si aliéné, ne peut s’estimer lui-même sans chercher à faire mal au semblable comme pour sabrer ce qu’il croit être son image spéculaire à abattre.
L'anthropocide est la crise du sens qui efface l'humanité d'innombrables individus et sociétés, réduisant des multitudes au stade mental d'ombres hagardes, de véritables hordes de sous-hommes bêtes et cruels. Anthropocide - horreur proliférante de déshumanisation systémique - qui hante une société-géhenne incapable de cultiver la grandeur par ses pulsions et compulsions de mesquineries matérialistes et de méchancetés systématiquement orchestrées dans l'ordre du monde!
La crise du sens est si abyssale et ténébreuse chez l'élite anthropocidaire que de toute sa puante existence putréfiée, elle exerce le pouvoir pour se prouver et prouver qu’elle peut être surhumaine en niant l’humain qu’elle persécute voire massacre à chacune de ses décisions où elle règne sur la foule des déchus et des idolâtres flagorneurs qu'elle se crée par la violence économique et l'abomination politique.
CAMILLE LOTY MALEBRANCHE
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