Danse du Verbe

23 Décembre 2014

Par Camille Loty Malebranche

L’arbre aux plumes rédigera tes chants dans les éthers aux feuillages préhensiles du temps.
Le drame est immense et tragique, cruelle aporétique!
Le Verbe, tu vois, est un orage d’âme,
Une arme active, expressive du locuteur-lumière
Amure contre les terreurs de l’informe,
Les herses d’aphonie hérissées aux murs-bornes des empires.
Incommunication, fléau du silence,
Autre nom de l’astasie et de la mort!
Torpeur de l’intelligence passive et refoulée
Que dévore la reproduction en série des ombres
Aberrations urbaines des nuits en chute
Astigmatismes des jours en pamoison.

Et pourtant dans la vague des choses,
Comme en morceaux
De cœurs brisés,
S’éparpillent en vrac dans le temps mésusé
Nos idéaux de grandeur
Nos vœux d’émancipation globale de l’homme.

La colère votive gicle comme vortex magmatique
Volcanique création en nos spirituels tréfonds
Force-Énergie qui refonde la Vérité
Car l’espace de l’Esprit digne de soi
Pourfend, efface les terres morcelées du sens bafoué
Les terreaux alluviaux de la déchéance
D’une horde putréfiée
Qui conspue la valeur,
Dévore l’essentiel aux affres du numéraire!

Esprit, flamme du transcendant
Qui nous rappelle nos étoiles
Ô soldat tendre de la splendeur humaine
Qui fait la guerre aux bêtes nihilismes
Des déserteurs d’humanité,
Ombres gesticulantes,
Trop aliénés pour vouloir simplement être humains!
Esprit, Guerrier intraitable du sens
Croisé téléologique de nos terres saintes perdues
Guetteur de nos cieux authentiques en dérive
Tu affrontes les nuages des mouches véreuses invasives
Au ciel postiche de l’idéologie marchande matérialiste
Où comme des coquerelles agressantes
Les organismes anthropomorphes gisent en l’indifférence de leur choséité
Les rejets-vestiges d’une espèce corrompue, se vautrent dans la complaisance phagédénique du malsain
Imposent la loi du marché en simonie ultime du droit de vivre Humain.

Hommes-Choses proliférateurs,
Débris inavouables, abominables idolâtres de mammon,
Hommes, Honte cosmique qui salissez l’univers
Sacrilège race, qui substituez à la terre, votre géhenne psychique,
Baudruche gonflée de gaz toxiques mortels derrière vos délires de règne
Nocuité d’orgueil du mal imposé par papiers et pièces gravés d’effigie
Hommes-agents pathogènes, qui infestez sans état d’âme la terre,
Nécrolâtres inavoués qui puez la corruption d’âme,
La spatiale Mater au Bleu Sourire dans sa grâce céleste
La Terre, ô splendide ronde tendue en tapis à vos pas de miasme mental,
Vos miasmatiques sortilèges d’espèce décomposée qui prolifère,
Exile les fleurs vives par vos anathèmes contre les perles!
Et le monde par vos ectoplasmes putrides de morts mouvants,
N’est que cave bordélique,
Agressivité aveugle de prostitution multiforme
Bourbier de dévoyés sans idéal ni conscience
Trône de néants mouvants ostracistes de l’Homme,
Royaume de haine compulsive de la Juste Humanité!

Heureux malgré tout, puisque le Verbe Intangible danse encore en son cri, pour décrier l'avanie de l'espèce!

Heureux, car la révélation ardente divine du véritable guinche loin, au-dessus du patibulaire pays des maudits endurcis et fiers de leur déchéance!

CAMILLE LOTY MALEBRANCHE

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