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Par Camille Loty Malebranche 

 

La juste pudeur doit être cohérente en elle-même, et c’est pourquoi, la pudeur procédurière venant d’un centre de séduction et d’exhibitions de toutes les tentations charnelles comme Hollywood par des courtisanes qui, pour plusieurs, s’accommodent de la sensualité ambiante et d’exposition érotique de leur corps passablement nu ou demi-nu, ne nous éveille aucune sympathie.

Le cri très médiatisé des moralisatrices hollywoodiennes offusquées par le comportement sexuel de leurs producteurs, nous dévoile une autre appétence de stars, habituées à se faire voir personnage à l’écran, s’offrant cette fois, leur personnage hyper-réel dans la vraie vie où elles se veulent personnes véritables tout en étant animées du désir d’être en vue sous de nouveaux jours, de se faire admirer d’une autre manière, en l’occurrence, dans le beau rôle d’ingénues pudiques selon une morale procédurière et d’accusation de leurs partenaires de débauche; morale de cinoche hors d’écran qu’elles se taillent sur mesure. Nul ne doit oublier que les manants sur la sellette de l’infamie sont des partenaires puissants dont les plaignantes ont utilisé le pouvoir de les lancer dans la sphère du jet set, partenaires dont elles ont été complices immondes par froid calcul et que finalement elles conspuent, une fois bien assises dans leur succès et leur propre règne dans l’institution et le public. Si la violence sexuelle, sous toutes ses vraies formes objectives, qu’elle vienne de l’homme ou de la femme, est indigne, délictueuse à degrés divers et parfois criminelle selon sa portée, il est une abjecte manière de profiteuses, dans cette attitude victimiste hautement médiatisée adoptée par les saintes hollywoodiennes, ces pudiques de luxe, sexuellement consentantes pendant des années où rien ne les empêchait de claquer les portes pour dénoncer leur soi disant puissants agresseurs sinon que leur calcul froid visant les faveurs de ceux-ci pour leur carrière! Il est indécent et moqueur que des profiteuses calculatrices séductrices viennent nous faire leçon de morale. l’individu qui se présente dans une posture d’objet érotique torride de désir et d’excitation, doit s’attendre d’être perçu selon la projection qu'il fait de lui-même. La pudeur devient pudibonderie quand elle n’a point de cohérence et se confond en exhibitionnisme procédurier de dévoyés accusant leurs pareils. C’est comme un policier corrompu qui - ayant participé à toutes les combines mafieuses d’une organisation criminelle où il s'est enrichi - des années plus tard, viendrait accuser ses ex complices de l’avoir forcé, d’être ses corrupteurs!

L’incohérence de toutes ces manigances de stars, se fond en la nature même de Hollywood qui n’est pas et ne saurait être espace de la vraie vie pour des humains en contexte normal mais une sorte de monde-vitrine, le centre paroxystique des excès de l’ostentation des simulations propres à l’essence du show-biz et du jet set, une scène idéologique du spectacle que l’empire donne de lui-même en utilisant ses acteurs et actrices, véritables individus-reflets servant à son rayonnement. C’est donc ainsi que ces femmes-dentelles, ces femelles-paillettes, stars adulées, telles des serveuses à tout faire du lupanar impérial, abreuvent et enivrent les voyeurs de leur environnement immédiat comme du monde réel du spiritueux de leur gestuelle, un monde réel d’ailleurs rivé aux parois de cette exhibition somatique à la fois iconique et idéologique par la méthode cinématographique hollywoodienne, où l’ostensible poignant, plus réel que la réalité, n’est pourtant que reflet et non chose tangible. Mais attention, l’intangible, au cinéma hollywoodien, par la force de ses suggestions de regard, ses effets d’hypnose, est sans doute plus fort que la situation réelle que vit le spectateur au jour le jour, quant à son pouvoir de le méduser de lui imprimer par la rêvasserie et la fascination, l’automatisme de réflexes idéologiques dans ses réactions.

Hollywood et la manipulation de masse.

 

Hollywood a pour vertu de façonner des pulsions de masse chez ses foules hypnotisées du spectacle. En fait, il faut savoir que les scandales sexuels de l’univers hollywoodien ne nous concernent pas et ne devraient en toute logique, jamais nous concerner, c'est strictement l'affaire des acteurs et actrices et de leurs producteurs, car Hollywood n’est pas la vraie vie mais une mimesis de la vie, mimesis souvent moqueuse de la vie chez le spectateur naïf qui s’identifie à ses icônes idoles. Hollywood est une ville-miroir pour affubler la réalité à coups de virtualité ludiques. Tout Hollywood et sa faune, est une jungle spéciale, où règnent des rois et reines lions, et ceux qui souhaitent y entrer sont de facto, sauf exceptions, parts consentantes du jeu social et de ses règles, eux qui rêvent de devenir fauves à leur tour, rois et reines de cette curieuse patriarchie et matriarchie en leur temps à venir. Tout Hollywood est en fait, une sorte de diégèse impériale du fascinatoire de masse. Nous sommes loin des femmes simples travailleuses ou de professionnelles en bonne et due forme vraiment victimes de harcèlement objectif et prouvé, que tous, tout humain digne, toute société le moindrement humaine, ont devoir de protéger!  

Le seul cas de tout le fouillis des actuels scandales hollywoodiens, qui me retient l’attention, n’étant pas proprement hollywoodien mais révélation opportune d’une occurrence d’abus sexuel grave s’il s’avère vrai par des preuves, serait celui de Woody Allen accusé de viol de sa fille adoptive. Le fait reproché constituerait effectivement un crime et un acte parmi des plus répugnants et sordides s’il est prouvé, et ne doit pas être traité comme ces grands vacarmes médiatiques indolemment relayés urbi et orbi par toute la populace suiviste, toutes les putains en mal de se faire un nom dans le sillage des cris d’un délire de pureté dont soudain la faune hollywoodienne est devenue le phare aux yeux éberlués des cohues. Le cas Allen, s’il est vérifié, doit être perçu hors de l'actuelle chasse concertée à la débauche, lancée et convenue par des moralisatrices sylphides hollywoodiennes, ces vestales, ces belles et chastes, ces pauvres et braves saintes victimes, sacrifiées, ces martyres de la pureté à l’autel de leur innocence par d’immondes goujats qui les ont souillées!

Pour revenir au séisme des agressions des femmes hollywoodiennes, il est évident que nous sommes devant un mode classique de besoin de simulation de la propreté que manifeste à un moment ou à un autre le dévoyé se sentant en soi si sale qu’il doit impérativement, compulsivement arborer des symboles de pureté, des emblèmes d’ablutions quasi rituelles comme dans le cas des prostitués, la couleur blanche de blancheur impeccable et rituelle des sous-vêtements ou comme ici, quand le droit et la procédure le permettent, la frénésie inquisitoire qui jette toutes les salissures de l’obsédé par sa propre saleté érigé accusateur sur ses accusés désignés. Une forme adaptée de la logique du bouc émissaire. C’est un fait humain, tous les hommes, même les pires rognures du crime, les rebuts les plus grossiers de l’infamie, et surtout eux, veulent se laisser croire propres, se sentir décents! On doit ici imaginer que Messaline lassée de ses ignominies charnelles, à ses heures de rêverie solitaire, se touche le corps en croyant y trouver encore son hymen, son humanité abdiquée!

Hollywood, instance idéologique, structure spéculaire institutionnelle de l’éblouissement et de la séduction la plus extrême et parfois la plus perverse à travers les suggestivités de la fiction, a soudain un coeur, voire un esprit pur qui s’offusque du péché de la chair en son sein! Hollywood, comme notre Messaline susdite, a aussi besoin de jouer de moralité en oubliant qu’il est avant tout le miroir d’un ordre impérial puant que célèbrent, dans la liturgie des rôles, telles des prêtresses, ses ingénues excentriques de la mise en scène. Là, dans ces scandales, la séduction impériale croît en approbation et admiration auprès des fans du cinéma hollywoodien soutenant leurs stars idoles dénonciatrices, révoltées contre les voyous irrespectueux qui osent avoir une érection quand le corps des femmes en petites tenues les effleure ou se montre à leurs yeux de violeurs! Et comme le sexe est toujours adulé et très achalandé à l’écran malgré les hypocrisies, cette actualité de pathétiques remous érotiques impies entre des producteurs et leurs petites agressées, émerveille la foule qui retrouve ses souvenirs de la pureté enfantine où filles et garçons jouent sans même savoir que la sexualité existe, ignorant tout des pulsions que déclenche chez les êtres sexués, la promiscuité de certains jeux de rôle!  

L’accusation à connotation sexuelle est une forme de glamour, une jouissance en soi pour toutes les masses éberluées par les faits et gestes de la faune hollywoodienne. C’est en fait une autre façon impériale, par delà les films et leur prégnance psychédélique sur les spectateurs, de continuer la rection de l’imaginaire collectif par la fiction que crée l’empire étasunien pour séduire. Un empire qui se paie donc à travers le nouveau moralisme hollywoodien, où déjà dans les productions de la fiction - le happy end consacre le manichéisme du bien contre le mal que ledit bien, symbole de l’empire finit toujours par vaincre - des accusés d’impudeur contre des innocentes! Innocentes pour la plupart tout aussi impudiques mais blanchies en la circonstance, afin de plaire aux normes de la candeur enfantine d’un monde qui veut bien rêver de pureté et de virginité; de décence et de noblesse de coeur, là où il n’y a que jeux de rôle sur scène pour faire oublier les innombrables laideurs systémiques du vrai monde et ses prostitutions inavouables, pour cacher la lubricité vénale qui règne souvent sans limite dans les coulisses des carrières et des succès de stars.

Séduction et jeu punitif de la fausse pureté.    

La séduction que veut exercer l'institution, passe par la justification de soi pouvant parfois aller à la punition des leurs par manière de preuve de pureté. Il est en fait une logique assez ancrée dans les institutions et sphères du pouvoir de punir les leurs pour se faire voir pures; Hollywood, centre puissant quoique non officiel du pouvoir idéologique étasunien doit se draper de temps en temps des valeurs  propres aux bonnes moeurs. Comme un président détourneur de fonds publics, qui punit son ministre complice quand leurs malversations se révèlent, comme Madoff décrié par tous ses pairs de la bulle financière, le moralisme hollywoodien pue l'hypocrisie d'une société menteuse, manipulatrice qui cherche à être perçue morale là où les seuls biens suprêmes qui prévalent, sont le numéraire et les apparats excentriques de corps et d'objets pour exciter les médias et leurs foules. Hollywood, Hollywood, monde sans intériorité qui voudrait se targuer de substance par la morale!

Quand le plus grand centre d’enfumage et de personnages du monde - où le simulacre et le factice sont érigés en industrie et idéologie - devient dispensateur de moralité planétaire, c’est l’éloquente manifestation de l’aliénation orchestrée par les forces de communication de masse, la preuve de la crise du sens sévissant parmi des foules sans repères! Que Hollywood par ses vierges atypiques, ses hurluberlus, soit devenu le sanctuaire de la morale et parmi la morale de la moralisation sexuelle et relationnelle, c’est la plus criante aberration, la plus cinglante ironie que la Babylone moderne sirote au mépris d’un monde qu’elle juge trop minable, trop fruste pour comprendre le mépris qu’elle lui voue, la manipulation qu’elle lui inflige. C’est comme si une danseuse nue, une catin, en plein coeur d’une orgie, faisait leçon de chasteté à ses partenaires orgiaques, qu’elle accuse d’avoir l’organe trop étiré, d’être trop émoustillés! Le comble abjectement extrême du faux semblant et du ridicule! Hollywood et ses vestales, rempart de la morale voire de la moralisation planétaire que suivent les multitudes, ne voilà-t-il pas une séduction par un nouveau type de moralisme, un moralisme d’exhibitionnisme; un moralisme dont l’incohérence séduit, précisément par l’excentricité généralement sans retenue morale de ses acteurs et de sa provenance!? Un moralisme qui, ne serait-ce que par le lieu dont il vient - ce lieu de voile du capitalisme immoral dont il procède, capitalisme qui consacre huit multimilliardaires maîtres de la moitié des richesses du monde entier - constitue l’ultime camouflet d’abêtissement d’une génération rivée à ses écrans prise pour objet de l’écran de fumée hollywoodien par des élites impériales joueuses d’hommes qui savent jouer moqueusement de leur tyrannie ludique souriante derrière la pudeur lascive de leurs courtisanes pour exciter les niais, les pudibonds et les candides! 

Pour garder le sérieux de la cause du respect des vraies femmes que des crapules et criminels harcèlent, agressent, violent, oui pour l'honneur blessé des femmes respectables qui assument leur féminité avec hauteur comme part de leur humanité plénière qu'elles affirment dans toute leur splendeur humaine, nous devons conspuer la canaille femelle qui passe son temps à brailler en cherchant des hommes à accuser et à salir afin d'assouvir un sexisme vil et arrogant derrière une morale haineuse où l'homme accusé est présumé coupable!
    

CAMILLE LOTY MALEBRANCHE

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