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Par Camille Loty Malebranche

 

Avant de vouloir intégrer l’individu dans le collectif, oui, avant de penser à socialiser l’homme, les dirigeants de l’institution sociale, les détenteurs du pouvoir institutionnel doivent commencer par s’humaniser et humaniser l’ordre social. Car rien n’est plus déshumanisant qu’une société matérialiste où la course à l’intérêt temporel prime l’humain! Une telle société, monstrueuse par nature, est toujours nécessairement tératogène dans la structuration mentale de ses membres. Les grands monstres, les sinistres méchants (antisociaux) ne sont pour la plupart que les fils extrêmes de l’anti-humanité de nos sociétés pires qu’inhumaines, monstrueuses et déshumanisantes qui ne voient l’homme que comme consommateur, vulgaire agent-patient d’un mode économique putréfié.

 

Quand la norme systémique est tordue, déshumanisante, la droiture selon l’ordre qu’elle régit, est torsion, et la transgression d’un tel ordre aberrant, immonde devient le seul bien à poursuivre. Si le grand nombre est constitué de reptiles, marcher comme la majorité, constitue une involution vers la reptation par adaptation à l’échelle phylétique reptilienne... Ainsi, assumer sa nature quand il s’agit de l’homme, implique non la conformité au grand nombre dénaturé mais à la nature humaine supérieure. Toute intégration qui n’en tient compte, n’est qu’assimilation annihilante. Lorsqu’une société fait des individus des machines qui n’ont même plus les bons instincts animaux parce que rendus de purs terminaux automatiques totalement patients des stimuli systémiques de haine soi disant compétitive et de méchanceté édulcorée, il est juste et impérieux de la conspuer par le dédain et le rejet.

 

Nulle société fondée sur la prégnance du matérialisme comme commencement et aboutissement du sens, ne peut se dire humaine, d’intégration ou démocratique. Seuls des invertébrés aux réflexes de vers gigotants, ignorant toute verticalité, devraient se complaire à vivre pour des objets et des fonctions plutôt que pour soi! Le mensonge le mieux diffusé de notre temps, c’est d’essentialiser les prédateurs en ayant droit tout en érigeant les abus systémiques d’une oligarchie tyrannique de droit divin, en fatalité voire norme de la vie sociale.

 

Quand la vie collective est une géhenne inavouée de tous les amenuisements institutionnels, interindividuels et interclasses, la justice elle-même devient un ordre d’injustices sournoisement planifiées et systématisées selon la conception légaliste et l'action institutionnelle des hordes impassibles et opportunes!

 

L’incohérence de la morale dans un monde aux règles infâmes est flagrante; c’est comme une schizophrénie volontaire érigée en mode de dissimulation de soi à la conscience de leurs propres actes que manifestent les tenants officiels du pouvoir mondial et la masse de leurs suivistes semblables à des ombres mimétiques. Dans un monde d’abjection, sorte de cloaque planétaire, les monstres dominants s'étonnent en pudibonds incohérents d'inhaler les exhalaisons de leur propre putréfaction qu’ils étendent institutionnellement aux confins du globe!

 

On feint d’oublier qu’il n’est pas possible d’entretenir une société de consommation et en même temps prétendre élever des hommes équilibrés qui sachent mieux apprécier leur être que ce qu’ils consomment! La société quasi exclusivement matérialiste en cours, malgré ses singeries cultuelles-institutionnelles, est globalement aberrante et insensée, car les individus n'y vivent d'abord que pour consommer et être consommés par les rouages du marché. Viendra-t-il un temps des peuples aptes à se créer des sociétés émancipées selon des modes de production humains permettant l’avènement d’une nouvelle société où vivre et produire se font dignement dans le respect de l’homme et avec mesure dans l’usage des ressources, où enfin le travail n’est jamais le but de la vie mais moyen dans un monde d’humains qui croient à leur humanité pluridimensionnelle qu’ils assument!

 

En attendant, avant une hypothétique conscientisation des peuples et des groupes, intégrer sa plénitude d’Homme, se dépasser dans les règles et les balises de la nature humaine dignement et justement assumée en harmonie avec sa vérité, tout en refusant la cybernétique du conditionnement réifiant propre à l’agression idéologique et systémique contraire à l’humanité, est une vertu impérieuse, une "ascèse" impérative que l’esprit conscient et libre doit sciemment cultiver pour l’auto-conquête et la conservation humaine de soi.

 

CAMILLE LOTY MALEBRANCHE

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Tag(s) : #Monde du Concept
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