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Par Camille Loty Malebranche


 

Suite de (La-culture-comme-sens-et-accomplissement)


 

La force de la persuasion publicitaire et l’imposition molle et consensuelle du marché avec ses signes du prestige extrinsèque par la consommation (prestige nécessairement factice), voilà l’une des plus sûres et puissantes assises idéologiques planétaires du capitalisme qui fait de la publicité une quasi ubiquité dominante primant tout dans la diffusion de la culture de masse par les médias mainstream…


Les faits sont clairs, la culture, champ paroxystique de l’esprit humain n’est jamais neutre quant à ses conséquences sur les natures humaine et environnementale. L’homme qui, sans être à proprement parler créateur de la culture, cet englobant qui ne se crée pas, en est néanmoins l’« émanateur » c’est-à-dire son porteur par son expression sociale et environnementale, a encore la capacité de revenir de ses errements de civilisé écocidaire et géocidaire (assassin de l’environnement et de la terre). Seule la sagesse de l’homme peut réguler le monde qu’il crée à partir de la nature au-delà des pulsions et des abus; seule son humilité à vouvoyer sans hypocrisie la nature humaine et terrestre, ces ineffables dons de Dieu, rendra digne l’esprit humain dans sa gérance d’un monde qui lui a été donné gratuitement et qu’il risque dangereusement de détruire. Stopper l’écocide - ce nom que je donne au véritable meurtre de l’environnement - ou mourir, tel est le destin de cette génération. Loin du médiolecte actuel, cet ensemble de locutions insensées des grands médias inféodés à l’économisme, il s’agit de reconnaître l’hyperproductivité (la croissance permanente) exigeant la surexploitation de la nature comme crime contre l’humanité et contre l’environnement. Il faut constater que l’obsession compulsive de vendre et de faire consommer est telle que de la copromanie commerciale est mise à contribution par les publicitaires dans la profusion abusive de leurs messages. Dans cet ordre d’idées, nous en sommes arrivés à l’ère de la publicité coprophile où, par exemple, certains vendeurs de détergents n’hésitent pas, en flagrant irrespect de notre droit à l’hygiène du spectacle que nous recevons chez nous, à nous donner à voir les matières excrémentielles en grossissant les microbes stercoraux que l’on y trouve! De même, sous prétexte de recherche d’aide, la télévision se sert de la détresse humaine des malades, des miséreux et des infirmes pour recevoir des sommes!

Il faut résilier le pacte faustien avec l’économisme!


 

Une culture autocritiquée et revenant de ses excès mortels d’exploitation de l’homme et de la nature au nom de l’accumulation au moment où elle détruit tout, peut encore ralentir voire freiner le désastre d’un monde immonde où seul l’argent altérant le sens et l’accomplissement de la nature humaine, domine et détermine les choix politiques d’une soi disant civilisation. L’homme s’est perdu sur la route de sa fondation du sens. Toutes les crises provoquées par la civilisation humaine sont en fait des crises de sens. Un sens non abouti où les élites fondatrices du sens collectif des sociétés se sont soit fourvoyées en perdant leur route par manque de vision et de prospective, soit adonnées au massacre délibéré de tout bien collectif par délire de pouvoir et volonté cynique de dominer la société. Réformer la culture ou s’effondrer, tel sera pour la nature et pour l’homme l’action entéléchique du sens ou l’exaction meurtrière de l’absurde.


 

L’événement du pouvoir, cet espace des attributs fondamentaux de l’homme que sont la pensée et l’action, a engendré la culture dans l’interaction des hommes entre eux, des structures et des hommes et des hommes avec la nature et l’univers. Mais partout, ce surgissement de l’imposition des manières collectives de penser et d’agir, est marqué par la dégénérescence spirituelle et la forclusion morale de l’être humain retourné contre lui-même et contre le monde. Cette aliénation ontologique de l’homme se vérifie partout dans les rapports de l’homme à soi individuellement, socialement, espéciellement et dans son rapport à l’univers et au monde qu’il fait de son univers immédiat, la terre.


 

L’humanité reviendra-t-elle un jour de ses déchéances qui, s’enfonçant dans son animalité naturelle, laissent libre cours aux pires tares de la bête et rappellent bien la posture des mâles et femelles dominants des hordes et des hardes! Sauf que dans le cas de l’homme, l’instinct sale et abject corrompant la raison rendue asthénique, percluse dans les torpeurs de la civilisation et aliénant jusqu’à la nature humaine, fait de la soi disant domination de la culture humaine sur la nature et de certains hommes sur leurs semblables, un abysse où vont s’inhumer les plus belles valeurs qui ont mérité à cette espèce, le prédicat humain.


 

En fait, enracinement et transcendance sont les deux schèmes de la culture. Enracinement dans la nature humaine profonde et transcendance de la nature avec qui il doit avoir un rapport de respect et de bon usager en tant que membre individuel et espéciel. La culture est noético-noématique car elle construit la réalité sociale par la weltanschauung collective imprimée aux individus, en signifiant l'univers. D’où l'exigence des bonnes clés herméneutiques, essentiellement spirituelles pour éviter la perte ou l'altération du sens.


 

La culture est pleinement une émanation de la nature humaine pensante qui la lui rend en la réinventant, engendrant sans cesse de nouvelles pensées jusqu’à remouler l’homme! Au-delà des niaiseries, des sensibleries, des fumisteries de la culture populaire véhiculée par le monstre social jouant les vestales, l’angélisme, l’homme contemporain doit désapprendre pour apprendre à vaincre ses faux dépassements et rejoindre sa juste marche vers le sens loin du tintamarre d’une civilisation extravertie sans intériorité qui se pare et se gave des colifichets de la consommation et de la performance où les individus sont loin d’être des consciences méditatives exprimant une quête de soi ou un art de vivre, car la société est devenue un chœur débile de citateurs automates des scansions morbides de lidéologie étatico-sociale.


 

Contre la lorgnette de l’idéologie de consommation avec sa vision simpliste et étriquée de l’homme, il faut que la culture retrouve sa nature de transcendance de l’animalité primitive et sylvestre de loi de la jungle, pour faire naître le nouvel homme libéré par la spiritualité et ses idéals de fraternité, de solidarité entre les membres des sociétés et entre les peuples tout en favorisant une autre ère de rapport responsable avec l’environnement.


 

Destruction de la dimension humaine individuelle


 

Loin d’un solipsisme idéel, l’individualisme idéologisé par les oligarchies a pour fonction doctrinale d’isoler les individus et de les rendre totalement dépendant du système en cours. Nous devons rejeter aussi bien la rationalité monstrueuse de cupidité ploutocratique et impérialiste de l’occident que la vision théologique éthérée qui empêche l'affrontement rationnel et libérateur de la lutte des opprimés contre le pouvoir dans d’autres civilisations religieuses de type théocratique, car l’heure doit être à la refonte de la culture pour la libération. Une libération culturelle qui bouleversera le confort des dominateurs de toutes origines, de toutes couleurs, de toutes religions, de toutes ethnies, de toutes nationalités...


 

Un nouveau faciès culturel est possible si, refusant les aménités des structures du mensonge et réfutant les impudences de la presse people vis-à-vis de quoi les citoyens doivent toujours user de discernement intellectuel pour éviter l’avachissement même du concept de culture, les hommes s’élèvent à un peu de moralité spirituelle sans hiératisme institutionnel contre le matérialisme plat et desséchant qui transforme tout en marchandise. Il faut cesser l’essentialisation du règne culturel de telle civilisation donnée avec ses incidences d’ethnocentrisme et de sociocentrisme à tel moment de l’histoire, pour redonner son primat légitime à l’humanité, je veux dire la nature humaine dans ce qu’elle a de grand et d’éminemment transcendant. Identité, ipséité et altérité sont parties prenantes d’une fondation de soi et de l’autre que l’humanité doit englober pour le meilleur et comme force de vie sans en faire le pire ou la mort.


 

L’une des pires déroutes humaines contemporaines est celle de l’esprit et de sa faculté d'entendement par l’action à la fois systémique et systématique de l’école où le moulage des ignares connaisseurs par la rétention et la répétition remplace le devoir de penser par soi-même de l’intelligence souveraine se construisant l’intellect.


 

Penser, penser, penser, acte définisseur de l’humanité, et le penseur averti exercé à l’art de penser par interrogation et exigence de sens, est un hyperconscient qui constate et prend position.

 


L’ignorance étant en bonne partie l’état naturel de l’esprit, toute la connaissance prend pour l’homme, allure de fécondation de son humanité pour assumer la nature en élevant sa nature selon la loi de perfectibilité. La pensée et l’action qui en naît, en tant qu’indication de la présence humaine, sont comme un chant qui exprime notre essence. L’homme est manifestation du naturel et supranaturel et la vraie culture est l’assumation globale et méliorative de notre nature. D’où, l’une des pires déviances de l’homme, ce qui le prive d’humanité et l’amenuise, c’est la dénaturation de la culture avec ces déferlements de mesquinerie, agressive et dominatrice des uns sur les autres, qui fait de l’homme un monstre contre l’homme.


 

Culture, manifestation idéelle et historique de l’homme instaurant la civilisation comme habitus et expression!


 

En attendant une vraie révolution pleinement humanisante, nous sommes, avec la régnante ploutocratie et l’économisme stercoral qu’elle impose, à l’heure des stercoraires anthropomorphes qui dominent en tuant, s’enrichissent en réifiant, produisent en salissant, consomment en polluant et dirigent en réprimant, tout en s’autoproclamant juges et modèles dans la déchetterie qu’ils font de la planète...

 

 

Ici, il importe de se rappeler que le monde est l’ensemble des artefacts de la civilisation en tant que présence humaine dans le grand univers, la weltanschauung des cultures de l’humanité appliquée à la nature.

 


CAMILLE LOTY MALEBRANCHE

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Tag(s) : #Monde du Concept
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