Par Camille Loty Malebranche

Le désir du vulgaire est une reptation, au mieux une échasse vers l'utilitaire, le besoin auquel il se confond, alors que le désir du sage, est un essor de l'Esprit vers l'infini, une quête d'accomplissement de soi. Pour le sage, le besoin est assouvissement des contingences et le désir, l'appel des cimes vocationnelles de l'entéléchie! Toujours impulsion vers son objet qui fait figure d'attraction, l'homme doit ici se conditionner pour sinon choisir ses désirs, à tout le moins, se donner des balises pour les gérer soit en les transcendant ou les canalisant s'ils sont indus soit les portant au pinacle quand ils sont légitimes et ascensionnels pour la totalité de son être.
Le désir est manifestation de la sensibilité conquérante, romance pulsionnelle du conquérant intime qui est en l’humain. Sensibilité ballottée entre jouissance et souffrance; enthousiasme et déboire selon la portée proche ou lointaine de l’objet visé. L’objet du désir, malgré son concret est toujours un idéal tandis que le désirant, sujet suprême ou obnubilé du désir, se situe en deçà de la possession ou du passage à l’acte espéré dans sa convoitise dudit objet. Le désir est littéralement notre intimité comme forme d’une abstraction qui éprouve la volonté de posséder l’objet concret de son vœu avec force et passion malgré l’incertitude de le conquérir voire l’irrationalité de le vouloir.
Dans le déchaînement de la passion, l’issue du choc déontique et pulsionnel en l’intériorité du désirant, déterminera la pondération des flammes attractives par la volonté ou l’abandon aux frénésies compulsives. La légitimité ou la déviance du comportement désirant tiennent de l’état mental et moral de l’homme au désir. Car le désir se dénature si facilement en obsession quand il cède à la tentation intempérée de l'assouvissement anomique, son talon d'Achille. L'obsession est l'ennemie déviante, déshumanisante qui doit être lidiée par le dépassement de soi chez le désirant tout au long du chemin vers l'objet désiré.
Vaut mieux le renoncement au désir que son altération par l'immoralité de sa voie. Car c'est cette immoralité qui fait les monstres de la société!
Le désir, quant à lui, demeure énergie qui fonde, selon l’individu, l’espace intérieur d’équilibre ou de déséquilibre des forces de la volonté brute et de la saine approche des obstacles dans les voies de son éventuelle satisfaction.
Et, malgré le fil ténu de son parcours où la conscience humaine, pour rester souveraine doit savoir marcher en funambule par la maîtrise de soi et le contrôle de ses champs d'expression, le désir, lorsqu'il vise au sommet, est la plus forte impulsion vers les accomplissements de toutes sortes.
CAMILLE LOTY MALEBRANCHE
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