Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

  Par Camille Loty Malebranche

                                               

Au commencement était le Verbe, et le Verbe était avec Dieu, et le Verbe était Dieu. Il était au commencement avec Dieu. Toutes choses ont été faites par Lui, et rien de ce qui a été fait n'a été fait sans Lui. En Lui était la vie, et la vie était la lumière des hommes. Le Verbe était la vraie Lumière Qui éclaire tout homme venant en ce monde. Il était dans le monde et le monde s'est fait par Lui et le monde ne L'a pas connu. Il est venu chez les Siens et les Siens ne L'ont pas reçu. Mais tous ceux qui L'ont reçu, Il leur a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu, à ceux qui croient en Son Nom, qui ne sont pas nés du sang, de la volonté de la chair et de l'homme mais de Dieu. ET LE VERBE S'EST FAIT CHAIR et Il a habité parmi nous : et nous avons vu Sa gloire pleine de grâce et de vérité, qui est la gloire que le Fils Unique tient du Père. (Évangile de  Jean : ch 1, v 1 à 14)

Dans ce prologue, ô combien éloquent et persuasif, qui a généré une multitude d’exégèses savantes et éclairantes sur la venue du Verbe éternel de Dieu dans la chair de l’Homme Jésus né spécialement pour le recevoir afin d’accomplir son ministère messianique de Rédemption pour l’humanité pécheresse, esclave du péché, un apophtegme théologique sans ambages, ponctue le sens de la réalité humaine tant espécielle qu’individuelle. L’homme phylétique y est présenté comme un déchu par sa dimension charnelle faible et fragile dont plusieurs réflexes et pulsions sont contraires à l’élévation spirituelle. L’Homme individuel, quant à lui, est un étant choisissant à qui la Lumière divine du Verbe Éternel qui a tout créé, offre un pouvoir de transcendance et de réhabilitation. Précisément le mystère divin de la Rédemption.

De créature noyée dans l’animalité somatique conditionnée par le diktat des gènes et le flot des hormones, l’animal humain a le choix de féconder sa nature première d’avant le corps, celle de l’Esprit, potentiellement fils de Dieu doté des attributs spirituels du Créateur, car la chair et le sang ne seront jamais qu’un habitat que le temps - lorsque l’âme, énergie vitale impersonnelle, l’aura quitté, et que l’Esprit qui est la véritable hypostase vivante de la conscience humaine, aura pris son envol hors du corps - transformera en dépouille gisant dans la poussière et les ossements desséchés, simples oripeaux et trace de ce qu’il fut.

Le Verbe Divin, Démiurge cosmique, en s’incarnant en Jésus, s’est fait révélateur théologal c'est-à-dire instructeur du sens de l’aventure humaine ici-bas où Il nous indique la nature divine inscrite dans l’être de l’homme, tout en nous enseignant que cette nature spirituelle, a la vocation par la foi et la grâce, de participer aux attributs exclusifs de la déité que sont la Vie et la Félicité éternelles. Dans le contexte de ce Dieu qui crée l’homme à son image, l’homme n’est que potentiellement fils car il a le choix de refuser toute participation à la déité s’il rejette les principes divins de cette participation. Remarquons que nous sommes ici dans le domaine de l’indicible par manque langagier, à l'échelle linguistique, dans le champ de la nomination. Nos langues humaines ne sauraient traduire la Vérité divine, elles qui ne connaissent que les bornes étriquées du réel! Car la Vérité intuitivement perçue est l'espace de l'empirie, c'est-à-dire de l'expérience non objectale et donc objective seulement dans l'intériorité, sans autre preuve que le sujet croyant, le soi spirituel expérimentant. D’où, l’anthropomorphisme du langage utilisé par les textes évangéliques, théologiques et par le Christ Jésus Lui-même quand il dit Père, Royaume…

Pour revenir au vocable "enfants de Dieu", qu’emploie le prologue à l'évangile johannique, pour désigner ceux qui acceptent le Verbe comme Lumière, c'est-à-dire guide de l’Homme dans le fouillis de l’insignifiance mondaine, force est de constater que la réalité de l’homme est inchoative et passe par l’évolution mentale, cognitive et croyante qui propulse l’Esprit vers sa réalisation en Dieu. Ainsi la foi en Dieu et en son Christ, n’est pas aveugle quant à ses modalités, sa procession logique. La foi est adhésion logique à une supralogique.

Pour poursuivre ce bref propos sur le Verbe Incarné de l’Évangile de Jean, disons que c’est un appel à l’union mystique avec le Christ qui éclaire et sauve. La Foi ainsi entendue est une démarche déitaire qui voit l’homme s’assumer Esprit fils de Dieu par l'accueil spirituel du Christ dont le sacrifice expiatoire le purifie et l’autorise à participer à la grâce divine. Dans la descendance humaine, nous savons, par exemple que la parenté (biologique par essence) si elle transmet les caractères génétiques de l'hérédité, n’implique point la parentalité ni même la transmission des qualités ou défauts comme héritage. Un père brillant peut engendrer un rejeton balourd et niais tout comme un géniteur idiot peut transmettre ses gènes à un génie. Cela peut être transposé entre Dieu et l'homme, car si l'homme est esprit par parenté divine, il n'est rien d'autre pour Dieu s'il ne répond volontairement, librement à l'appel divin lancé à toute l'espèce humaine; s'il ne s'applique pas à sa propre factualisation spirituelle dans le concret de sa vie de croyant vivant la Foi. 

L’anthropomorphisme du vocable « enfant de Dieu » signifie que l’homme de la foi en Christ, a accès - par delà la nature spirituelle de tous - selon la justification christique en Jésus, à la Gloire de Dieu, à son Éternité. L’homme de foi, de créé et d’appelé comme tous, accède par le Christ à la Félicité d’élu et d’adopté du Père céleste.

Et, quand ailleurs, Jésus se présente comme le triple V : la Voie, la Vérité, la Vie, c'est juste pour nous dire avec l’emphase spirituelle que cela exige, que la seule Voie de l’homme est celle de l’acceptation de la Vie éternelle de l’Esprit, offerte en Lui, le Christ, qui nous sauve ainsi de l’illusion d’un monde impermanent par la Vérité immuable.

Le Christ, Verbe Divin, nous fait comprendre que tout ce qui passe, tout ce qui se pose sur le plan de la finitude, à moins de servir de tremplin direct ou indirect à l'éternité de l'Esprit, est absurde et illusoire!

CAMILLE LOTY MALEBRANCHE

Copyright © CAMILLE LOTY MALEBRANCHE - Blog INTELLECTION - 2016

Politique de Reproduction

Les textes du Blog INTELLECTION peuvent être reproduits, en tout ou en partie, gratuitement, à condition d'indiquer clairement la source http://intellection.over-blog.com/, avec lien actif vers notre site. Dans le cas de la reproduction sur un support autre qu'Internet, la mention de l'adresse du Blog INTELLECTION (http://intellection.over-blog.com/) est exigée.

 

 

Tag(s) : #Monde du Concept
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :