Par Camille Loty Malebranche
Changer le représentant du pouvoir d’État, voter pour les élus des partis de l’échiquier politique dans le système socio-économique pervers et de corruption, ces mêmes partis relevant tous du même ordre idéologique sans en avoir l’air, qui appliquent et appliqueront toujours les mêmes politiques avec de légères nuances et variantes au service de la même ploutocratie, n’est strictement rien, ne rimera jamais à rien qu’au retour cyclique de la déception. La même déception devant les mêmes ignominies systémiques politiques qui changent de masques pour ne pas changer de visage. Il faut donc plus que changer de parti, il faut changer de société.
Sans vouloir être un trublion conscientiel jouant les briseurs de rêve, je refuse de parler de révolutions populaires à l’horizon ! Il ne faut pas oublier la vertu cynique des profiteurs du capitalisme, de survivre voire de vivre de crises successives sans se dissoudre mais en s’adaptant par remaniement de l’idéologie grâce à leur mainmise sur toutes les ressources matérielles et structurelles nécessaires à la vie sociale. On se rappelle les keynésiens et l’avènement de l’État Providence contrant le socialisme, prévenant la révolution par le décor et les miettes! D’autant plus qu’aujourd’hui, au 21ème siècle, les moyens techniques et technologiques de manipulations idéologiques et de simulation de changement, sont encore plus immenses qu’ils ne l’aient été aux siècles précédents. Par ailleurs, le ver dans le fruit du socialisme, s’est avéré - même pour la faible part de celui-ci qui ait été appliqué dans certains pays - sa volonté d’être égalitaire, sans classe, mais malheureusement sans outiller et sans motiver le peuple pour un barème de production de ressources et de biens pour que l’État et la Nation soient prospères pendant qu'ils sont astreints au boycott, à la persécution et au freinage par le capitalisme mondial.
Un aspect essentiel à considérer, c'est qu'il va falloir penser un ordre de production viable pour toute ultérieure révolution anticapitaliste afin d'anticiper les déstabilisations financières! C'est que tant qu'une révolution anticapitaliste sera très minoritaire, n'affectant qu'un petit nombre d’États y souscrivant sur le globe, et que la grande majorité des États restera capitaliste, les pays révolutionnaires devront bien orchestrer leur modèle économique puisqu'ils risqueront facilement d’être faillis s'ils sont en difficulté, sans aucun secours ni alternative que de tomber sous la férule de l’économie de marché la plus féroce. Une révolution anticapitaliste aura pour exigence prioritaire de fonder une économie solidaire mais aussi productive et viable. Faute des sources de ressources économiques d'exploitation intercapitaliste des puissances mondiales actuelles, il faudra une forme parallèle d'économie et d'entraide selon un communautarisme adapté aux besoins en ressources des nations.
Tout est vraiment à repenser sérieusement selon une nouvelle idéologie alternative au capitalisme jusque là connu et surtout, structurer la praxis nouvelle pour la rendre viable une fois établie. Un travail immense, sans fausse orthodoxie et sans sensiblerie - dépassant l’émotion révoltée et les hystéries de « révolutionnaires livresques » criant stupidement le respect strict du marxisme littéral - vers la reconception de la révolution au vingt et unième siècle, est à entreprendre.
Il n’y a pas de révolution sans fondement théorique, ou, à tout le moins, sans base idéelle-précise et une action structurée pragmatique envers et contre le système établi. Il n’existe pas d’aléa révolutionnaire, la révolution passe par une assumation minutieuse et rationnelle du nouveau à établir. C’est une substitution à l’ordre systémique en place, substitution structurée et structurelle qui ne se peut faillir sur aucun point sinon c’est la débâcle.
Il faut savoir que les acteurs capitalistes, très forts vu que les manettes institutionnelles sont entre leurs mains, continueront de jouer comme toujours aux versatilités conjoncturelles et à la « pseudo-histoire » avec les peuples, leur cédant un peu pour éviter trop de colères puis resserrant les boulons comme cette alternance moqueuse des partis jouant à un moment au capitalisme dit à visage humain puis au libéralisme dur des années 1980 et suivantes avec les larbins du bourgeoisisme dur tels Reagan-Bush-Thatcher et leurs suivistes un peu partout au monde. Libéralisme qui a d’ailleurs abouti aux abominations financiaristes des années 1990 et à tout le délire financier néolibéral du début des années 2000 après la chute du rival idéologique soviétique. Ainsi, le monde, les peuples sont à la merci des aléas et conjonctures gérées aux humeurs des politiciens conseillers par les « rois » de la finance et de la spéculation, selon que ceux-ci soient dans un temps confortable on non pour leurs pires méfaits. La preuve de cette imposture nous est fournie par le fait que les ploutocrates que sont les grands banquiers et autres financiers, malgré les crises et désordres économiques dont ils sont les principaux responsables avec la complicité des gouvernants des États, ne sont jamais punis et continuent impassiblement avec une morgue de monstres avides à faire croître leur grand profit notamment par des augmentations arbitraires et sévères du coût de la vie infligée aux masses sacrifiées pour leur sinistre jouissance de prédateurs ou charognards économiques, selon les cas et conjonctures! Car rien n'a changé ni en leur comportement ni en leur ordre financier générateur de crises...
Prendre le contrôle des structures du pouvoir et Refonder l’économie politique pour que la politique économique des États soit par et pour la nation, c’est-à-dire pour tous ceux qui composent le peuple qui ne sera plus seulement gouverné mais effectivement servi par l’État cessant d’être le jouet de quelques oligarques, n’est-ce pas là, le premier acte concret de l’action inhérente à toute révolution sociale vraiment juste au pouvoir!? Une révolution que les intelligentsias locales subsidiaires et nationales-étatiques doivent concevoir et appliquer avec les groupes et catégories actives du peuple...
CAMILLE LOTY MALEBRANCHE
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