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Par Camille Loty Malebranche

 

Juger un homme ne peut être une réduction de son être à des valeurs sociales qui, le plus souvent, sont biaisées d'hypocrisie et de manipulation. Juger un homme, c'est considérer sa posture de dignité ou d'indignité de conscience pensante et agissante, son aptitude à rester ou non dans la noblesse idéelle et active qui doit caractériser l'homme en tant qu'être doué de raison et de faculté de juger juste.

C'est un truisme que juger tel acte particulier d'autrui, exige, en prérequis, de la part de celui qui juge, la capacité de transcendance par rapport à soi afin de libérer la conscience qui juge de tout engramme pour la rendre à même de considérer l'acte en soi et les circonstances qui lui servent de cadre. Car si les actes sont moralement bons ou mauvais, logiquement authentiques ou insensés, seules leurs circonstances de perpétration permettent de les juger comme justes ou criminels. 
 
Une complexité nécessairement pleine de nuances ponctue le jugement interpersonnel car il concerne l’humain et sa pluridimensionnalité, un humain astreint à l’étau du regard de ses semblables qui déterminera des conditions de son existence dans le social. Au tribunal, juger un acte et sa factualité, nous le savons par le droit, c’est observer son caractère intentionnel ou non, sa préméditation, sa spontanéité, sa détermination passionnelle ou logique et certaines contingences comportementales de l’agissant, telles sa négligence ou son attitude responsable… L’individu jugé n’est en cause qu’au regard de l’acte qu’on lui reproche, comme fait analysable et non comme objet cible de l’humeur et de la lubie de l’autre qui juge. Il s’agit de savoir strictement s’il a posé ledit acte et si oui, les circonstances de son acte posé. Si juger un homme, c’est aussi pour les tribunaux, considérer son agissement coutumier par manière de bilan de son comportement global comme sujet agissant, ce jugement évaluant l’intentionnalité agissante exprimée à travers le cours et la pluralité active de la ligne de conduite d’un homme, s’il est capital pour, en bonne part, connaître l’homme en question, ne saurait en tout bon sens altérer la signification spécifique et singulière de l’acte précis que l’on juge et qui est le seul à juger!… Par souci de respect et d’équité humaine envers autrui, nous devrions faire autant et mieux que les tribunaux dans nos jugements informels lesquels, malgré leur informalité, sont lourdement effectifs par leur impact multiple, impact qui peut être exterminateur de ceux qui les subissent.
 
Au sein d’une société équilibrée, libérée des monstruosités de la haine, le premier but du jugement d’un individu devrait être non de le détruire par le rejet et la stigmatisation - à moins que ce soit un dangereux criminel constituant un risque de mort ou de graves préjudices pour ceux qui le côtoient, un criminel donc prouvé démasqué, par ses crimes vérifiés, un monstre à jeter loin de l’humanité - mais de le récupérer, de l’aider à se relever, de lui faire comprendre qu’il doit travailler tel point de son comportement où il fait mal au groupe s’il existe vraiment objectivement un mal qu’il cause à une société dans le contexte d’un bien moral véritable qu’il a détruit ou rompu et dont il n’a pas conscience. Il faut le faire ainsi en nous rappelant que nous sommes tous porteurs de défauts mais perfectibles et donc corrigibles pour la plupart d’entre nous. Naturellement, il est des cas irrécupérables et trop dangereux pour les laisser vaquer à la vie librement. Un assassin de rue, un tueur à gage, un empoisonneur professionnel, sont des déchets dont il faut débarrasser jusqu’aux traces, la société. Mais pour le reste, le grand nombre est-il si différent de ceux qu’il juge? Je parle de la sorte, car souvent les plus pressés à jeter des mauvais sorts et à lapider leurs semblables, sont eux-mêmes de pures infamies incarnées.
 
Il est essentiel à l’équité de notre jugement personnel ou de groupe, par delà les soupçons et ressentiments, que seule prime l’objectivité globale mais stricte de preuve et de signification de l’acte particulier pour lequel nous considérons et jugeons informellement un homme. Car le verdict informel des individus et groupes sur d’autres, lorsqu’il est punitif c’est-à-dire de rejet, est souvent injuste, de pure méchanceté et d’irrationalité, instigué par la jalousie, la haine, le ressentiment, la médisance, le mensonge, le complexe, le préjugé… L’histoire de l’écriture est pleine d’intellos envieux, passablement aigres et plagiaires qui copient allègrement le style, reproduisent à la fois des fragments de pensée à peine reformulés et le langage d’un autre très brillant, pour paraître eux-mêmes intelligents, grands penseurs, et qui, en même temps, traitent cet autre de tous les noms dans des journaux et sur la place publique en ameutant la canaille inculte et baveuse pour salir son renom! Heureusement qu’aujourd’hui avec le cyberespace, il est plus difficile aux crapules plagiaires dénigreuses, de reproduire ce qui est déjà publié sur le web sans se faire démasquer! Cela, c’est pour dire ici, que parfois, ce sont les pires crapules et mesquins qui orientent les foules vers la haine de leurs propres haïs, à travers leur morve venimeuse transformée en jugement et verdict contre des autrui qu’ils stigmatisent!... Je vois ici le jugement impitoyable de la cohue d’église contre la fille enceinte hors mariage, jugement préfabriqué par l’enseignement des prêtres et pasteurs parfois adultères, sodomites et pédophiles, qui y encouragent leurs fidèles immoraux de toutes sortes dans leur propre vie cachée, pour culpabiliser les faibles malchanceux qui se font prendre, afin de se payer une pureté par la méchanceté et le droit d’avilir et de punir. Ce mode de jugement diabolique, impitoyablement inhumain, sale et indu, très fréquent en notre société de simulation, où les ordures vêtues, maquillées détruisent la réputation des humains, est plus terrible et plus douloureux que celui que peut porter n’importe quel tribunal dûment institué dans l’État.
 
J’ose espérer que vienne un jour le temps des jugements justes et bienveillants quoique fermes, jugements lavés des tares sociales immondes comme la posture du jeteur de sort, du lapidateur, adroit lanceur des premières pierres à ceux dont il ne se distingue point dans les faits que par la dissimulation et le caractère caché de leur propre vie ou encore par la justification idéologique ou sociale de leur forfaiture! J’ose croire à la fin prochaine du règne des juges infects aux jugements malsains d’injustice crasse, tous ces jugements qui affligent indécemment et injustement des humains, jugements infligés par les traîtres malfaisants, les envieux accusateurs, les arrogants déboutés qui accusent d’arrogance ceux qu’ils ne peuvent piétiner, les punisseurs haineux que fabrique l’institution sociale d’ailleurs prolifique en crapules honorées et enrichies, pour monter les simples individus les uns envers et contre les autres, afin de mieux les diviser pour les mener.

CAMILLE LOTY MALEBRANCHE

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Tag(s) : #Monde du Concept
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