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Par Camille Loty Malebranche   

 

Dans les faits d’actualité, comme en histoire, la vérité est, on le sait, le fait lui-même en sa nature et la réalité, ce qu’en font les interprétations et représentations. Ainsi, la réalité, pour être vraie, doit rester en congruence avec la nature des faits, loin de toute manipulation herméneutique perverse pour en tirer conséquence au profit d’intentions indignes. 

Naturellement, les faits ont leur essence qui contiennent leur sens; toute la dextérité de l’herméneute sera de pouvoir en décrypter la teneur exacte. La factualité, le statut de fait qu’atteint tout ce dont l’existence est constatée, devient en politique, une attestation de l’action, et la factualité en actualité et en histoire doit être lucidement étudiée pour dévoiler l’intentionnalité des enjeux étatiques à travers le choix des décideurs qui posent les actes politiques.

Les trois plus déviantes postures en présentation de l’actualité sont celles-ci: 1) inventer des faits inexistants; 2)  dissimuler des faits importants d’actualité; 3) Interpréter mensongèrement pour manipuler le public ciblé par l’information. 

Pour la première occurrence, on ne peut ne pas se rappeler le prétexte factice des armes de destruction massive de Saddam Hussein, armes inexistantes qui justifiaient l'intervention militaire des Usa à travers l'instrumentalisation de l'opinion publique par la presse mainstream répétant ad nauseam les ressassements de l'équipe de G.W. Bush. Sans oublier le H1n1, ce virus déclaré mortel par la presse qui enjoignit le monde entier avec l’appui de l’Oms, de se faire vacciner pour échapper à la plus terrible des pandémies en vue.

Pour le second cas, nous prenons l'exemple des informations interdites à Panama city par l'armée américaine lors de l’intervention de Bush père au Panama pour arrêter Noriega. Une vraie gageure qui a coûté la vie à des milliers de panaméens mais passée sous silence par la presse mainstream qui, dans le même temps, présentait le fameux faux charnier de Timisoara pour porter le dernier coup fatal à Ceausescu, président roumain en disgrâce lors de la chute du socialisme soviétique.    

Quant à la troisième posture, elle est en soi, l'art macabre des imposteurs; une horreur haïssable du journalisme qui y est pire qu’une simple imposture, vu ses extrêmes et désastreuses appétences de façonner en fausse, la vision du monde de ses informés totalement désinformés.

 

Factualité et Herméneutique.

 

L’interprétation mensongère des faits pour altérer la perception du patient de l’information et en faire un désinformé, une victime de la manipulation que l’agent de l’information (média ou journaliste) utilise comme rouage de l’ordre établi, est exactement l’antithèse de l’information devenue littéralement arme de domination tyrannique de l’opinion publique et abrutissement de la conscience collective dans le rapport au monde.

La vérité ne peut être niée qu’en déformant les faits eux-mêmes dans leur cours, leur essence, leur contexte. Par contre, la réalité est constamment la cible voire la proie des interprètes qui la façonnent en authentique ou en pervertie selon leur tendance, leur idéologie qui s’empare du fait pour lui imprimer sens. Là, de manière évidente, nous avons un cas où le sens se dilue dans les significations subjectives que des hommes lui impriment sans forcément se soucier de la vérité. Et, les pires querelles que se livrent les hommes, sont celles des différents sens (parfois tous faux) appliqués aux faits interprétés. Ailleurs, bien-sûr, il est la vraie bataille du vrai et du faux, un vrai proclamé par de très infimes minorités saines contre les faussetés des apparences et la gestuelle des simulations dans un monde où le mensonge enrichit les oligarchies des différents centres de pouvoir et où des multitudes aliénées par suivisme y croient à leurs propres dépens, incitées par les  alliés serviles des oligarques.

La vérité des faits est donc le triplet indissociable de leur survenance effective intégrale, c’est-à-dire leur factualité constatée, la fidélité au sens de leur nature scrutée en son essence et leur contextualisation précise par l’herméneute présentateur.

La présentation des faits nécessairement représentations à travers leurs multiples sens interprétés façonnant les réalités, constitue le plus grand enjeu des puissances politiques qui ne sauraient abandonner les faits à la simple compréhension personnelle de ce qu'il convient d'appeler les entendements médiatisés et récepteurs de l’information, lesquels ne doivent en aucun cas être réceptifs immédiats, jugeant - par eux-mêmes, sans influence sur leur conscience - de ce qu’ils voient, entendent et lisent sur la scène médiatique, présenté comme ce qui survient dans le monde… Après tout, si les médias sont incontournables par qu’ils servent de médiaires entre les faits et nous dans ce qu’il faut appeler la praxis de l’information comme chaînes de transmission des nouvelles et de leur portée, il est quasi incontournable qu’en tant qu’instances de médiateté des faits, inaccessibles sans eux par les nouvelles et leur présentation, ils (les médias) ôtent auxdits faits, selon leur propre tendance franche ou finaude, l’immédiateté factuelle pour la préhension et la compréhension du public auquel ils s’adressent. 
                                                                                                             

Le fait d’actualité pris par les informateurs, devient représentation et conditionne la face du fait en soi.                                                                  

La vérité des faits, par delà le compte rendu fidèle de leur effectivité constatable, est la mise au point de leur existence (ils ont vraiment lieu) de leur nature (leur sens absolu) et de leur inscription contextuelle (leur sens conjoncturel). Ailleurs, c’est la réalité constituée de l’univers de perception-conception induit par les médias et les présentateurs médiatiques. C’est là, dans le traitement digne ou indu de l’information, par la cohérence des faits avec leur effectivité, leur essence et leur situation contextuelle bien établie que le présentateur informateur se révèle vrai journaliste sinon farceur de la scène médiatique ou, pire encore, perfide manipulateur de l’opinion. Dans tous les cas et postures l’affectant par son choix dans l’exercice du journalisme, le journaliste, quel qu’il soit, façonne, à travers sa weltanschauung informatrice, une certaine vision aléthique ou factice de l’ordre du monde chez ceux qu’il informe ou désinforme, ceux qu’il édifie ou porte à se fourvoyer…

 

CAMILLE LOTY MALEBRANCHE

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Tag(s) : #Monde du Concept
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