par Camille Loty Malebranche
Lorsque l’ortie s’instille à la rose
Lorsque des fleurs de pierre dévorent, ravagent l’hélianthe
Et que des lis de feu, canonnades sanglantes, coulisses létales
Vrombissent mortelles, aux pétarades d’azurs,
Aux flammes des aigles faux,
Lorsque la fiente tue le safran
S’installe à des serres scalpées, barbelées d’oeillets, yeux masqués d’oeillères
Et que nos mains maudissent les perles
C’est le crime autorisé, clématite mortelle
Qui chante ses gloires folles et violentes,
C’est la mort vêtue de pourpre et de médailles
Qui sourit en ses uniformes!
Vautour puant de saprophagie qui glousse et grogne,
Maquillé en Gélinotte!
Ô mon âme! Que de glas d’innocents résonnent en leurs cloches!
Vol d’oiseaux charognards, barbare envol, crasseux et cuistres,
Humanité infime-atomisée !
La guerre, mon frère, n’est qu’une fissure de tête, fission du sens,
A nos champs massacrés, nos chants décapités...
Ah ! Tuantes agressions d'esprits infirmes, putréfiés
Faiblesses et frictions féroces des coeurs pétrifiés!
CAMILLE LOTY MALEBRANCHE