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Par Camille Loty Malebranche

 

Verbophobie du socialisme et bushisme culturel…

 

Dans ce texte, je vous entretiendrai brièvement sur deux informations, véritables niques idéologiques qui me retiennent l’attention ces temps-ci, de ce capharnaüm médiatique qu’est l’actualité. Il s’agit premièrement de ce qui constitue un vrai fait de société, que j’appelle la verbophobie nord-américaine du socialisme;  et l’autre, franchement incongru et inqualifiable via un quelconque prédicat, l’inauguration de la fameuse bibliothèque présidentielle de Georges W Bush.

 

Il faut dire que ces niques étant tout à fait idéologiques, elles sont loin d’être éphémères car l’idéologie est toujours plus ou moins durable voire permanente selon qu’elle soit élaborée pour telle conjoncture spécifique ou qu’elle s’étende plutôt, à un ordre systémique pérenne.

 

La verbophobie nord-américaine du socialisme

 

Dans la semaine écoulée, je n’ai pas manqué de m’esclaffer d’entendre que l’un des reproches adressés à Obama par une bonne frange de ses opposants voire de ses contempteurs, est son socialisme. Socialisme, terme plus injurieux et plus haïssable que tous les jurons familiers de la canaille des grandes poubelles humaines des Etats-Unis. Terme qui fait planer par sa seule énonciation, tous les lugubres fantômes des bolcheviques et des monstres du Nkvd, les sbires du stalinisme. Terme qui, tel un spectre, un vampire, draine à lui seul tous les mauvais sorts qu’une société démocratique doit prévenir pour ne pas avoir à le conjurer par la suite. Exorcisme donc préventif! Et, cet exorcisme préventif intervient même au niveau d’un parti politique canadien qui a dû se purifier lexicalement en s’en délestant, pour ne pas effrayer ou froisser sa base populaire et ses bailleurs de fonds. Hélas, dans l’aberration pyramidale de notre civilisation du pire et du niais, où le populisme est partout et la raison nulle part, se dire société du savoir cohabite bougrement avec la connerie la plus primitive! Le discours mou et vil de la politicaillerie abyssale s’accommode alors de tous les diktats de l’ignorance et de la mauvaise foi.  

 

Bushisme culturel: la librairie présidentielle de Bush

 

Une librairie comme un cinoche western, une fumisterie désopilante, un persiflage qui s’assène au gré des sourires au sens critique de tous avec la plus terrible des ironies. Personnellement, je ne savais pas que depuis des décennies, tous les présidents, des plus clownesques aux plus ou moins posés qui ont dirigé l’empire étasunien, se faisaient construire une bibliothèque-musée! L’effet hilarant est resté le même en l’apprenant à l’occasion de la bibliothèque de G.W. Bush. Bush, le belliciste menteur qui a créé de toute pièce un casus belli pour envahir et pulvériser l’Irak; Bush qui a conduit le pays et le monde au bord de la pire catastrophe financière; Bush qui ne savait que dalle du monde, sauf qu’il fut investi par la religion pour faire la guerre aux barbares; Bush, le cow boy toujours en quête d’un état étranger à prendre à son lasso comme un bœuf; Bush le fils à papa qui a parachevé l’œuvre de papy; Bush enfin qui ne sait pas vraiment lire ni écrire, emblème vivant de l’inculture au pouvoir, donne désormais à lire dans une bibliothèque dotée d’un musée dont il est l’éponyme et qui lui rapportera de substantiels revenus en droits de visite. On a beau dire le contraire, l’idéologie fait des miracles! Il suffit d’être coopté par le système des puissants pour se voir propulsé d’analphabète fonctionnel en éducateur du peuple. Et pour comble de moquerie, le brave Bush nous jette qu’il ne regrette rien de ses crimes politiques! Cela nous dit long sur le caractère religieux du pouvoir: tout devient sain une fois Inséré dans une perspective religieuse de mission purifiante du monde.  Toutes les appétences hégémoniques, tous les vols, toutes les tueries, toutes les destructions de structures d’un pays, faisant de son peuple, c'est-à-dire de millions d’êtres humains, une population de réfugiés, d’estropiés et d’indigents, sans omettre toutes les saloperies, tous les génocides, toutes les maladies et infirmités provoquées par les bombes à uranium appauvri; oui, toutes les horreurs et abominations du monde, sont justifiables et ne sont nullement péchés aux yeux du prédateur que préjustifie l’artifice immonde de la religion impériale populiste.

 

Simples propos en guise d'épilogue

 

Ces faits révèlent, j’allais dire « l’esprit du temps » mais je me suis ravisé pour lui préférer l’expression «les réflexes programmés du moment». Réflexes d’un stade de décomposition mentale où sévit le plus hilarant de l’abîme du loufoque qu’est l’idéologie selon l’impudence des idéologues; idéologie qui façonne des foules de vrais lutins, jusqu’à passablement ternir tout ce qui fait la grandeur de l’homme dans l’histoire. J’ai évité le mot « esprit », car malgré ses galvaudages sémantiques dans la terminologie impropre d’une certaine philosophie en enlevant la valeur onto-hypostatique, le réduisant à l’entendement qui n’est jamais qu’une seule de ses facultés, la valeur de l’esprit est quand même méliorative dans la connotation tant diachronique que synchronique de notre langue. De sorte que jeter l’appellation d’esprit pour évoquer des ombres ambulantes, vils humanoïdes d’une société patraque, patibulaire et grimaçante, serait une insulte à la noblesse tant spirituelle qu’intellectuelle de l’humanité. Humanité, espèce éclipsée mais qui subsiste quand même, malgré les effacements multiples agressifs programmés contre l’homme qui ose en téméraire, croire encore à l’humain. Espèce rarissime, raréfiée sur la face de la planète par la masse invasive des ombres. Espèce malgré tout, tenacement bien vivante, qui, lorsqu’elle ose assumer sa vérité, constitue comme dit le Christ, le sel de la terre.    

 

CAMILLE LOTY MALEBRANCHE 

Tag(s) : #Monde du Concept
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