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Par Camille Loty Malebranche 

 

Seul l’homme devient car lui seul interagit avec les étapes du temps où son être est caractérisé par des états, où son essence évolue selon l’influence consciente ou non de son choix. Lanimal et le minéral évoluent avant de se dissoudre ou de dépérir selon les lois de la nature, la chose culturelle ou artificielle, quant à elle, dure puis sefface dans l’usure de la mode. Pour revenir à l’homme, devenir équivaut en quelque sorte à commander au temps, linfluençant en volontaire pleinement conscient ou à se laisser noyer par la mollesse et l’amorphisme dans le fleuve de la temporalité. 

Heureux lhomme qui commande au temps pour devenir vraiment et consciemment ce quil est, lui seul est souverain! Les autres, ceux qui ne savent choisir et vivre leur être comme un devenir et une entéléchie de l’essence, ne sont que des charriés du temps, esclaves de l’avenir sans devenir, épaves perdues à l’envers du destin qui est strictement accomplissement de la nature humaine lorsquil rejoint la destinée spirituelle de l’espèce. Car l’évolution est motilité, seul le devenir est mouvement.

Le devenir est cet effet temporel contraire à la durée par son travail de l’être qu’il caractérise à travers des états par la transformation. Devenir, c’est cesser de durer sans arrêter d’être. Au niveau strictement spirituel où nous parlons, le devenir est renouvellement perpétuel de l’esprit dans la maturation de son essence, la perfectibilité de sa substance; c’est donc une supradurée qui vise l’essence éternelle et intemporelle de l’esprit. Il ne faut pas oublier que seul le matériel ne fait que durer parce que totalement temporel; l’esprit, lui, devient car voué à l’intemporalité et appelé à l’éternité. L’homme devient immanquablement, et son devoir est d’ancrer dans l’essence spirituelle ou la détruire. L’homme doit aboutir à Soi ou mourir à l’humanité. Il n’y a pas de troisième voie pour un esprit dont l’évolution est le devenir. D’où les états temporels longs ou brefs de l’être humain sont des opportunités offertes à sa faculté spirituelle et au niveau de sa conscience à choisir les modalités pour assumer la suite permanente des moments du temps qui fait de chaque étape ici-bas, un stade impermanent, un mouvement de la temporalité. 

Les choses et les animaux et même l’espèce humaine évoluent sans devenir. Seul l’individu se choisissant par ses choix éclairés ou aliénés, devient, car le devenir est interaction personnelle avec le temps chronologique dont le choisissant fait un temps kairologique où il se définit, au point que son temps bouscule la fatale temporalité pour en faire ses jours signés, sa vie assumée, son histoire propre où se marque son identité pluridimensionnelle, son niveau de conscience spirituel ou charnel, son stade d’homme de pensée et d’action dans toutes les manifestations actives de sa vérité au fil des situations choisies et non choisies de l’existence humaine.

Attribut de l’essence pour le franchissement de ses états-étapes, que la faculté de devenir! Le devenir n’est pas comme une évolution imposée par la nature où l’homme serait comme la somme de ses transformations temporelles. La force et la beauté du devenir, est que, dans son inchoation dans le temps orienté selon la volition via les choix ponctuels et pérennes, l’homme a le pouvoir et la péremption de chaque état ontologique c’est-à-dire chaque stade particulier de son évolution choisie, de la manière d’être qu’il se donne et s’assume au fil du temps. Il peut toujours décider pour lui-même, la rupture de ce qui semble aller de soi et tout recommencer autrement à tout moment.
  
« Devenir vaut mieux qu’exister » n
’est pas systématiquement vrai comme le supposait Hegel, car il arrive souvent que l’homme, par aliénation métaphysique, devienne moins qu’il ne fût en venant à l’existence. Devenir est le lieu du sceptre supratemporel de l’homme, car par lui, exister n’est point une servitude. L’homme voyage donc dans l’être en devenant ce qu’il est ou en se dénaturant. Évolution qui peut être parfois pure inversion de son sens parce que involutive. 

La seule mission ontologique de l’homme, c’est d’être le conducteur conscient et assumé de son être pour devenir le soi potentiel qu’il est; sinon, c’est littéralement la déperdition accumulée du soi qui finit par être perdition absolue.

L’homme du devenir court au soi ou au vide et son avenir est au choix du chemin qui est route ou déroute selon l’essor-clarté ou la geôle-ténèbre de la conscience.

Devenir, c'est combattre dans la foi et l'amour avec la poliorcétique lumière offensive et défensive de l'esprit assumant son origine divine à accomplir.

 

CAMILLE LOTY MALEBRANCHE

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Tag(s) : #Monde du Concept
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