
« Rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. »
L’homme selon l’esprit, doit apprendre, dans son rejet de l’ordre malsain du monde, à être perspicace et fin envers et contre la naïveté programmée par les idéologues de tous ordres, fussent-ils les menteurs prêcheurs de la prêtraille intéressée des religions institutionnelles.
Pour interroger brièvement le propos du Christ mis en exergue de notre réflexion, il est important que le lecteur de ce billet aille lire le texte évangélique de (Matthieu 22:15-22), où le contexte raconte la manigance des pharisiens cherchant à piéger le Christ en lui demandant s’il faut payer le tribut colonial à César, occupant romain d’Israël. Il s’agit donc d’une réponse politique et non simplement d’un acte spirituel ni d’un enseignement métaphysique stricto sensu, tel qu’en faisait souvent Jésus sur les collines, dans le temple, dans les barques sur les eaux ou les maisons privées où il était parfois invité.
Dans le contexte d’un monde de tarés endoctrinés et de malins manipulateurs au nom du système social et de ses différents paliers politique, économique, religieux, culturel, le Christ, marginal assumé, appelle les siens à vivre en marge des principes impies et infects du monde, enseigne, outre la résistance spirituelle par la prière et la méditation, de la finesse intellectuelle pour déstabiliser les piégeurs et les accusateurs.
Il est inutile de dire que la question à Jésus - posée au temps de l’empire romain, monarchie théocratique dont l’empereur porte le titre de « divinité » avec une envergure de théocrate, malgré la florissante « science du droit » ayant cours à Rome, empire diaboliquement oppressif où même le simple père de famille (pater familias) disposait de la puissance paternelle (patria potestas) lui octroyant le pouvoir subjectif de vie et de mort sur ses enfants, sa femme et ses esclaves - était sordide, crapuleuse, puant toute la haine nourrie par la prêtraille pharisienne et la canaille hérodienne. Jésus qui est particulièrement et radicalement ennemi de toute idolâtrie, même des choses comme de l'argent qu'il désigne comme Mammon, Jésus qui dédaignait hautainement les malfaiteurs métaphysiques, les spectres politiques que furent respectivement les prêtres et les chefs de tous ordres de son temps terrestre, jamais n'a reconnu une quelconque légitimité aux saletés du crime que furent les empereurs. Jésus, pour qui ces ordures de l'orgueil prédateur, ces pourris pourrisseurs politiques et religieux des mœurs, étaient à peu près tous, des tombes blanchies, des pillards voraces qui volent le salaire des travailleurs, dévorent la maison des veuves, Jésus, disons-nous, en aucun cas, ne se serait trahi ni abaissé à trahir sa parole et son Père pour idolâtrer un scélérat d'empereur romain sordide blasphémateur, morbide criminel, crapule de toutes sortes et pervers par les mœurs les plus sales, se prenant pour Dieu. Les César n'ont jamais été que des charognards tyranniques au sommet du monde damné et condamné, maintes fois maudit et abominé dans l'enseignement christique. Dans la claire occurrence contextuelle de sa réponse aux moins que rien qui l'interrogèrent pour le piéger, Jésus n'a donc fait qu'expédier avec tact et raffinement les larbins envoyés de la horde captieuse et immonde du pouvoir.
C’était précisément cela, une leçon de tact aux esprits dignes de tous les temps, car il est très important de comprendre que Jésus lui-même, ne fut jamais sous le pouvoir de quiconque d’autre que celui de Dieu qu’il nomme Père et que son meurtre par les déchets tueurs du pouvoir, fut sa mission terrestre décidée par ce Père, Maître Absolu de tous les univers connus et inconnus dans son plan de Rédemption humaine. La mort de Jésus n’aurait jamais eu lieu si ce n’était précisément sa mission annoncée depuis des millénaires auparavant, celle pour laquelle, il est venu sur terre, né spécialement pour l’incarnation du Verbe éternel humainement manifesté en lui. D’où, sa desséchante, méprisante réponse au matamore Pilate, ce mégalomane politique qui se vantait du pouvoir de le faire exécuter ou de le libérer: « tu n’as aucun pouvoir sur moi, hormis celui qui t’est octroyé d’en haut ».
Jésus n'a jamais reconnu aucune légitimité aux crapules prédatrices impériales vilement idolâtrées que furent les César...
Quand on sait que l’empire romain comme tous les empires en général - fors peut-être de très rarissimes portant le nom d'empire sans en être vraiment - se fondait sur le sang et la sueur de ses proies, ses expropriés, ses esclavagisés avec tous les abominables crimes et hécatombes rendus non seulement choses autorisées mais hauts faits d’armes et apothéoses dans le discours idéologique des historiens et analystes alignés, seul le dernier, le plus débile et naïf des balourds peut croire que le christianisme authentique, la sainte et vraie doctrine de Jésus, pouvait reconnaître quoi que ce soit aux immondes César et à leur insanité d’empire criminel.
Force est de remarquer que le Christ a, auparavant, selon le même évangéliste Matthieu, enjoint tout disciple dans le pèlerinage de ce monde de malice, ce désert de l’impermanent et de l’inessentiel où tout tend à dénaturer l’esprit et le rendre charnel, d’être « rusé comme le serpent et pur comme la colombe ». Pour revenir aux César, il faut se rappeler que ces empereurs, étaient comme tout empereur, bellicistes par essence et prédateurs exterminateurs des peuples envahis par l'empire romain. Ils n’ont jamais légitimement acquis ou possédé quoi que ce soit, ce furent d'ignobles colonialistes, de répugnants bandits héroïsés. Le Christ - au temps de sa mission sur terre dans la communauté de droit soumise aux lois scélérates du pouvoir impérial, pouvoir impérial pétri de crimes d’État produits en codes de lois et ordre du monde politique, économique, culturel - nous apprend à éviter les artifices des charognards et à louvoyer sur la mer piégée de leurs ruses malgré les apparences étales de leurs intentions. Car les voyous de la domination des peuples par la violence des privilèges indus, les prédateurs du colonialisme et de la finance, sont des piégeurs, des bellicistes, des criminels sagouins sans foi ni loi, sans état d’âme et sans vergogne.
Jésus n’a rien, strictement rien reconnu de légitimement dû aux César. Comme Jésus, nous qui vivons selon l’esprit, ne rendons aux César attardés de ce temps, à tous les singes contemporains des anciens Césars, que notre finesse pensante, notre hauteur mentale et comportementale avec mépris et supériorité. Déstabilisons les larbins qui les défendent et défaisons leur piège crapuleux en leur opposant même dans l’action politique, le refus spirituel de notre dissidence. Ils ont beau avoir leur effigie sur pièces et billets, leurs valeurs charogneuses n’auront jamais notre conscience, notre personne, notre liberté qui n’obéit qu’à Dieu et à Dieu Seul.
Le « Rendez à César ce qui est à César » draine la part d’ironie que comporte la réponse du Christ, car lui qui met toutes les consciences spirituelles en garde contre l’infamie du monde, lui qui enjoint à ses disciples de quitter le monde pervers, dont il a toujours dénoncé et condamné la malignité, indiquant que les amis du monde courent le risque de la damnation de perdre l’amitié de Dieu, en aucun cas ne saurait rien reconnaître aux Césars et à leur émules contemporains qui, précisément orchestrent l’ordre du monde damné. Et sachant que pour Christ ainsi que pour le psalmiste, la terre comme le ciel appartient à Dieu, l’homme n’en étant que le gérant, l’on peut facilement déduire que l’esprit impérial d’arrogance d’appropriation de la planète comme bien privé de quelques-uns, est et reste une malpropreté méphitique, incompatible avec le christianisme authentique.
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