Par Camille Loty Malebranche
Les sens, on le sait, sont le contraire du sens car ils ne connaissent point les essences, eux qui ne génèrent que du sens commun. Ainsi la perception extérieure figée dans la sensation qui atteint le sensible, ignore la sensibilité des profondeurs! Cela, la philosophie, la science, la mystique nous l’enseignent de manière exhaustive. Toutes voient dans les apparences accessibles au sens, des occasions de déroutes innombrables de l’entendement soumis à ce qu’elles appellent le sens commun. Là, l’empirisme philosophique est loin du sens empirique commun car s’il prétend savoir à partir du phénomène, c’est quand même en épuisant toutes les ressources expérimentales et logiques à sa portée.
Nous allons tenter de mesurer l’impact du bon sens dans l’accès au sens. Mais, à ce moment de notre réflexion, nous ne saurions ne pas constater que le bon sens est, à l’inverse de ce que soutient Descartes, la chose au monde la plus galvaudée, vu les incohérences du jugement commun…
Le bon sens procède par les formes multiples de la logique et peut être défini comme étant les repères-perspectives que s’offre l’entendement humain pour comprendre. Ce sont donc les voies de la raison connaissante, qui constituent le bon sens. La raison opérationnelle est prospective, c'est-à-dire gestion du temps de sa démarche, et entéléchie en tant qu’elle vise une fin. Elle connaît trois voies que nous pouvons appeler les modalités du bon sens qui sont la voie sémantique, la voie pratique, la voie téléologique.
La voie sémantique tient de la signification appellative des choses, c’est la raison à l’œuvre dans le langage et l’herméneutique; la voie téléologique est celle de la projection et des finalités, qui lance notre vision sur les étapes à franchir vers le but que nous envisageons et vers lequel nous marchons; La voie pratique est celle de la réalisation de la téléologie en tant qu’elle organise méthodiquement notre marche sur la voie du but visé. À ce stade, si tout est parcouru comme il faut, c’est la possession entéléchique l’aboutissement de la prospective atteignant son accomplissement. Naturellement, il est une quatrième dimension du sens et de la vérité en faisant pendant, qui, elle, est supra-rationnelle et tient de l’intuition et de la révélation, étant métaphysique. Cela fera l’objet d’autres réflexions telles que nous les présentons couramment sur ce blog dans nos études traitant de spiritualité.
Le sens est donc résultat du bon sens dans ses procédés aléthiques où ses modalités sont rigoureuses et inscrites dans l’effort de comprendre par delà les opinions collectives, les idées reçues, les hexis culturelles et les rudiments de l’idéologie.
CAMILLE LOTY MALEBRANCHE
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