Quand on voit ce qui se fait aujourd'hui, avec la pharmacologie et la psychologie officielle: la mise sous médicament à vie des individus rendus médicalement dépendants pour le bonheur des "big pharmas"; la définition de la maladie mentale selon l'idéologie; les vœux avoués de certains, d'employer les neurosciences pour faire de l'homme un être ajusté aux besoins des privilégiés de l'ordre social à leur strict service, nous devons nous demander si nous avons les moyens d'un transhumanisme vraiment mélioratif, bienfaisant sous contrôle du peuple, car ça le regarde, et au service de tous?! Malgré les bénéfices avérés d'un transhumanisme je dirais humaniste, je conçois que des charbons ardents de la dénaturation menacent gravement l'humanité de l'individu transhumain qui risque de perdre les facultés de conscience, de liberté et de volonté caractérisant cette espèce depuis son apparition parmi les phyla. Le transhumanisme est sur le fil du rasoir entre thérapie ou forme optimale et ce que nous appelons une transpécité anthropomorphe qui ne sera plus du tout de l'Homme! Si l'État infâme, manipulateur tel qu'il est, instrumentalisé par une ploutocratie immonde, se mêle de réifier l'humain via le transhumanisme que de toute évidence, il contrôlera, prenons garde, l'homme transhumanisé, le fameux posthumain ne sera qu'une vulgaire chose à la merci des vrais tenants des structures d'État cachés derrière les "élus" du peuple...
La migration transhumaine menace de devenir, disons métahumaine, par transfert génético-technologique vers une espèce autre que l'humanité dont le transhumain sera passablement étranger. Et nul ne peut prévoir les risques d'une telle transpécité pour l'avenir de l'Homme!
Avons-nous conscience des bornes que nous atteindrons et les atteintes phylétiques et ontologiques que nous porterons à l'intégrité de l'espèce?
Face aux incitations à la vénalité, aux sollicitations corruptrices du marché venant des compagnies qui vont certainement se mêler de vendre le service du transhumanisme, sans oublier le système socioéconomique de l'État corrompu des ploutocrates et des politicards, qui voudra profiter du nouvel organisme posthumain à obtenir, les spécialistes en transhumanisme, sauront-ils garder la rigueur déontologique, malgré toutes les tentations et pressions du pouvoir et de l'avoir; du marchandage et de la corruption pour rester dans l'utile et le thérapeutique sans franchir l'excessif Achéron des déviances irréversibles dans un domaine aussi délicat et vital que la manipulation littérale de l'être humain?! Pour l'instant nous sommes devant l'aporie de la moralité imprévisible des protagonistes du transhumanisme.
Comme le danger de la constitution de banques de données génétiques des citoyens au service des cerbères de l'État, il vaut mieux renoncer à un système transhumain (des cas ponctuels d'interventions transhumanistes pourraient selon certaines circonstances spéciales, être admis), plutôt que d'exposer l'humanité aux dangers d'une automation de son propre corps risquant le surcontrôle automatique et mécanique des monstres du pouvoir.
CAMILLE LOTY MALEBRANCHE