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Par Camille Loty Malebranche

          

La mission métaphysique de l’Homme, c’est de monter vers l’Esprit qu’il est intérieurement en y consacrant tous les attributs et facultés dont il dispose en ce monde de son incarnation. Car c'est seulement de la naissance à l'Esprit qu'il est, que l'Homme peut rencontrer Dieu dont il vient. L'Homme ne devient lui-même qu'en s'éveillant et s'harmonisant avec son essence intangible.

 

Quand j’aborde la question de l’Homme en métaphysique, je ne peux ne pas repenser au concept d’incarnation, centre de toute anthropologie radicale. L’Homme est un incarné qui, si souvent s’ignore, et s’affale dans la déviance et l’autodénaturation par la focalisation déviée de l’attention humaine sur le sensible et la matérialité de cette existence dont la force de tangibilité absorbe l’effort des attributs humains ainsi détournés du conatus de l’essence spirituelle. Gaspillage et pure perte ontologique que le sort de l’Esprit qui dépense de la sorte, sa temporalité à féconder le monde stérile du fini, en oubliant le devenir éternel.

 

Mais, me direz-vous, à ce stade, comment se fait-il que des esprits fils de l’ESPRIT qu’est DIEU, soient si faibles?

 

D’abord parce que nous sommes des esprits incarnés, assignés sur terre à l’univers du sensible hors de la spiritualité absolue, relativisés dans la chair et sa fragilité matérielle. Nous ne sommes pas en ce monde, de purs esprits à cause de notre corps non spirituel et tout à fait charnel et terrestre. Ainsi, la matière comme présence dans l’ici-bas temporel et sensible, est un espace pour le cheminement de l’esprit en évolution. C’est là, une chance pour l’esprit qui peut y affirmer ses mérites. Toutefois, l'incarnation de l'Esprit que nous sommes, comporte le constant et métaphysique danger de l’égarement, cette perdition dont parle Jésus en évoquant par exemple Judas dans sa prière dite sacerdotale à Gethsémani. Comme tout cheminement, si les voies de l’Esprit sont confondues avec d’autres, si le vrai chemin est délaissé pour de faux, la marcheur de la vie, n’aboutira à rien qu’à l’acédie, la perdition, l’autodestruction, l'antithèse de l'ascension entéléchique, loin de la maison céleste de Dieu..

                                               
           L’envergure ipséitaire

 

J'imagine la maugréation des incroyants: l’Homme, ce pitoyable animal, mortel salement mesquin et si souvent, si platement méchant, serait esprit tiré de l’ESPRIT DIVIN?

 

Nous sommes devant le cas de ce que l’on peut appeler des degrés de nature, des modalités d’attributs dans une même essence partagée par des êtres différents, des assumateurs différents. L’Homme n’est pas Dieu, pas plus que les Esprits dits anges ou génies, selon les cultures. L’envergure ipséitaire dans chaque être partageant une essence, donne lieu à des altérités irréductibles entre ces êtres. Déjà, malgré le caractère boiteux de toute comparaison entre le plan spirituel et le plan matériel, nous pouvons constater que la nature des corps change totalement de comportements et de réactions selon leur masse et leur volume! Nul ne peut comparer une flamme d’allumette avec celle d’un feu de forêts ni une piscine d’eau marine avec la mer elle-même. Les comportements sont totalement différents malgré la communauté d’essence entre les deux flammes et les deux eaux. L’esprit qu’est l’Homme est dans les limites de  son envergure ipséitaire, de même essence que la nature de son Créateur sans être Dieu ou Maître suprême, sans être Infini ou Parfait. N’empêche que bien des caractères divins soient présents en tout être spirituel qui doit, néanmoins les assumer les orienter et les mettre à contribution justement ou indignement, selon l’authenticité ontologique ou l’altération de leur mission. Par exemple, si l'Homme ne peut créer ex nihilo ou ex ipso, il crée à partir de la nature, à laquelle, il imprime la lecture et la représentation de son imagination, de son génie..

 

L’Homme, selon toutes les révélations et intuitions métaphysiques du sens, est Esprit fils de l’ESPRIT DIVIN, et pourtant, partout la banalité des contingences semble effacer la vocation de sa spiritualité. Là, il faut comprendre que filiation naturelle ne signifie pas filiation assumée. Et qu'une nature non reconnue non mise en route et en action reste effacée et inopérante. 

 

L’Homme, en tant que premier juge de soi, a pour obligation de développer la finesse intérieure de l'intuition, regard intérieur fondamental pour orienter sa marche métaphysique en ce monde physique, banalement temporel et éphémère.

 

L'Homme ne doit se plaire que si seulement il se travaille en tant qu’Esprit et continûment pour ne pas démériter de sa nature vraie.. Se plaire, sans l'aspect dynamique de l'amélioration spirituelle continuelle de soi, c’est du narcissisme qui court à la déchéance, c’est de l’ipséisme aveugle qui conduit à l’abîme de la perdition, pure et fatale déperdition de soi...

 

L’Homme doit monter vers le Soi spirituel jusqu’à DIEU son PÈRE ou déchoir jusqu’à la poussière; ici, il n’y a pas de demi-mesure, c’est l’Esprit ou le charnel, l'adhésion à la déité ou à la poussière selon le niveau de perception de soi et l'option que cultive la conscience de chaque humain sur la route dite destin.

 

CAMILLE LOTY MALEBRANCHE

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Tag(s) : #Monde du Concept
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