Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Par Camille Loty Malebranche

 

Si la non violence peut, en effet, par défi de ses armées, vaincre, fort des pressions de l’opinion publique, la puissance agressante du violent colonialiste ou raciste et forcer la fin formelle de l’apartheid ou le départ physique d’un colon, d’un quelconque belliciste agresseur - fin formelle ou départ physique qui ne sont nullement fin systémique du mal - elle me paraît inapte quand il s’agit de réparer les torts économiques et sociaux causés par les violents, de redresser la société.

La victoire de Gandhi en est un exemple probant: l'Inde croule sous la richesse des compagnies et individus milliardaires, tandis que les masses indiennes trébuchent s'écroulent d'anémie par la faim et la misère! Les peuples ou communautés délivrés par cette voie, se retrouvent malheureusement privés de tout redressement de justice et de toute transformation de leur sort majoritaire parce que précisément sur le plan structurel notamment économique tellement essentiel pour l’amélioration de la condition de vie des individus, la non violence ne peut forcer les protagonistes violents toujours au pouvoir, malgré les concessions sociales sur l’institutionnalisation des discriminations et ghettos, à céder aux masses - par delà certains cooptés produits en symboles officiels de l’émancipation des ex discriminés - des miettes assez substantielles à leur subsistance, ni même réparer les torts humains de toutes sortes subis par les victimes ravagées de leur ordre barbare. Et pourquoi, malgré la réserve que je peux avoir sur tel aspect donné de la violence souvent inhérente aux révolutions, je la trouve incontournable!

 

Je juge que le choix révolutionnaire, choix nécessairement violent dans sa procession, est le seul qui reste aux masses de cette planète où les ogres oligarchiques les dévorent selon la logique ploutocratique de leur pouvoir. Car les masses doivent combattre les forces de piège ou de chambardement de l’autre, se donner les moyens de fonder leur propre système envers et contre les crapules intumescentes de l'avidité avaricieuse d'une macroéconomie démocide. La révolution est la seule clé d’un niveau de libération quoique partielle mais acceptable des asservis du monde, niés dans leur humanité, réifiés au profit des prédateurs économiques, écrasés par l’assaut permanent et pluriel de la prédation et de la déshumanisation selon l’exploitation éhontée des tyrans oligarques fignolant cruellement par des politiques imposées, les souffrances les plus avilissantes, les plus exécrablement violentes contre l’humain.


Car le violent prédateur et tyran toujours ragé de pouvoir et de barbarie qu’il trouve légitime contre les faibles, tentera quoique vaincu, de revenir par des voies tantôt agressives tantôt matoisement subreptices et subtiles et avec toute la horde des voyous planétaires qui l’accompagnent et l’appuient, pour rétablir son pouvoir déshumanisant et exterminateur.


Une violence pour l’humanité, me paraît incontournable en ces cas. D’où pourquoi j’affirme que le choix de Gandhi qui consisterait à tout laisser prendre serait acceptable si de leur cupidité sans fin et leurs incommensurables spoliations dans l'histoire, les criminels nouveaux colons capitalistes ou faux socialistes se contentaient de ce qu’ils ont pris sans rien remettre. Mais hélas, leur ordre impérialiste n’a de logique que l’accumulation perpétuelle, la prédation compulsive comme des bêtes sauvages affamées que rien ne peut rassasier.
 

Quant aux droits de l’homme, louables dans leur intention et leur conquête, ils servent en ces cas de volonté capitaliste et impérialiste, de prétexte violent de maintien de l’ordre du marché et du mal, voire de subterfuge d’intervention armée ou de punition internationale (par des sanctions telles des embargos et des frappes aériennes) des peuples révolutionnaires. Je le redis, il serait contreproductif pour l’homme, un déni d’humanité que de laisser faire les prédateurs du monde et leur ordre liberticide par personnes et institutions interposées, au nom de la non violence! Non violence dont il faut reconnaître, par ailleurs, les splendeurs humaines mais aussi les limites lorsqu’il faut combattre la violence systémique tant intra-étatique qu’interétatique (internationale) menée par les oppresseurs contre les paupérisés émancipés à travers un processus de changement après l’affrontement non violent victorieux des forces armées des tyrans.

 

Autre violence plus abominable sans doute entre toutes, les impérialistes et néocolonialistes comme jadis les colons en bonne et due forme, continuent de faire des richesses des pays et des peuples, une sorte de tombeau de la dignité de ces pays et de ces peuples assignés à l'esclavage sur leurs propres ressources au profit des compagnies d'oligarques comme Shell et le pétrole nigérian, comme les bourses diamantaires et le diamant congolais...

 

Par la thaumaturgie prédatrice de la violence du nord, les peuples du sud n'ont même pas le droit de profiter de leurs propres richesses naturelles transformées littéralement en malédiction contre leur humanité, leur personne, leurs droits humains individuels et nationaux!

 

CAMILLE LOTY MALEBRANCHE

Copyright © CAMILLE LOTY MALEBRANCHE - Blog INTELLECTION -  2016

Politique de Reproduction

Les textes du Blog INTELLECTION peuvent être reproduits, en tout ou en partie, gratuitement, à condition d'indiquer clairement la source http://intellection.over-blog.com/, avec lien actif vers notre site. Dans le cas de la reproduction sur un support autre qu'Internet, la mention de l'adresse du Blog INTELLECTION (http://intellection.over-blog.com/) est exigée.

Tag(s) : #Monde du Concept
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :