Par Camille Loty Malebranche
Ceux qui voient la nue et contemplent l’orage par les tempêtes du cœur
Ceux qui mordent le temps et savourent l’éternité
Dans un calice de vin où dansent les anges
Ceux qui, furibonds dans l’ivresse des corps,
Éjaculent par mots, par cor et par cris les lumières de l’extase
Dithyrambe cantatoire et incantatoire de leur azur
Ceux qui délirent et dont le délire si beau fait des novae en explosion
Ceux qui respirent et dont le souffle est déploiement solaire contre l’obscurantisme des reîtres
Ceux qui disent et par le dire, nous mettent l’univers à portée d’âme
Ceux qui chantent et dont la voix, psalmodie transcendante,
Nous fait vivre nos divines origines
Ceux qui pleurent et dont les larmes sont suppliques d’Amour
Ceux qui vivent et dont le temps est affranchissement de l’ordre blême des hommes-fonctions
Ceux qui se moquent de la dictature de l’utile
Ceux qui ironisent sur l’utilitaire pragmatisme des États
Et qui crachent sur la tyrannie du rentable
Ceux qui dédaignent le proxénétisme-prostitution politique instigué par des structures liberticides de la création
Ceux qui se méfient des académies de claustration de l'art
Ceux qui refusent toute rection de l'artiste et du génie par des institutions aux prix idéologiques,
Ceux qui se rient de la reconnaissance biaisée officielle, instrumentalisante des oeuvres...
Ceux dont la liberté Proclamée-Vécue contre l’ombre routinière du monde, est clarté solitaire.
Ceux qui poétisent un grain de sable
Dans la clameur de l’instant
Et qui conspuent le pouvoir des führers
Pour humer la mer et la peau d’une femme
Ceux que l’on craint et que l’on aime tout à la fois, inspirateurs d'un déchirement intentionnel dont le commun ne peut se défaire
Ceux qui émerveillent et dérangent, font rêver et font fulminer…
Ceux qui disent « je t’aime » et « merde » avec une même passion et une colère égale, majestueuse souveraine.
Ceux qui sentent et dont le sentir si fort si contagieux
Fait pleurer ou copuler par l’intimité touchante des mots
Ceux qui refusent l’ordinaire, réfutent la mollesse intronisée de la civilisation des hologrammes errants, proliférants
Ceux qui vivent de principes de valeur mais jamais de lois
Ceux qui décodifient les certitudes des valets et des rois
Et piétinent les défroques tautologiques des idéologues officiels et des monstres déifiés
Ceux qui orchestrent les codes de l’amour à leurs jets de salive et d’encre
En la pureté de leur volition d’aigle et d’éther
Ceux qui, passionnés, osent héler leur intériorité
Lorsque tous se répriment et se refoulent
Ceux qui ne transigent jamais leur norme propre pour la masse des normaux de la mêlée
Ceux qui sont le sel d’une terre affadie et sans autre Phusis que l’oseille qui dénature
Ceux qui sont la magnificence incarnée de la transcendance
Ceux qui, paresseux, inutiles, sont pourtant signes de la grandeur humaine sur les servitudes animales de la simple bête anthropomorphe
Ceux qu’on cite par affection ou pointe par exécration
Ceux que l’on nomme par contemplation pure ou par amour-haine pitoyable
Mais qui ne laissent indifférents ni saints ni damnés
Ceux, enfants terribles ni loups ni agneaux,
Ni prédateurs ni proies,
Conscience incarnée des puissants et des faibles, qui déjouent les tenderies des braconniers du sens
Ceux qui parlent, écrivent ardents et chauds comme un orgasme
Et dont le verbe et les gémissements jouissifs, sont prières infinies à Dieu pour la Beauté
Ceux au titre chargé d’émotions, que vous et moi connaissons tous, reconnaissons en nous
Et contemplons à l'orée des miroirs verbaux, aux sommets des splendeurs:
Les Poètes.
CAMILLE LOTY MALEBRANCHE
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