Par Camille Loty Malebranche
Les gens d’en bas, le peuple, les pauvres et la masse, les misérables de basse souche, sont effectivement en bas, c’est-à-dire base de l’édifice social qui, à leur moindre mouvement contraire à l’ordre, tremblerait comme de secousses telluriennes renversant et égrugeant tout, par le plus impitoyable chambardement. Seule la base est fondement pérenne et l’édifice social n’est que reflet versatile au gré des mouvements de base.
En vérité, rien de l’institution sociale ne saurait demeurer sans la volition passive permissive du peuple collaborant à se faire vivre ce qui est, ce qui l’opprime dans les servitudes inavouées de notre temps. Malheureusement, tel un taureau puissant, inconscient de son pouvoir, qu’un petit enfant mène à l’abattoir et qui se laisse faire, le peuple, cette seule force suprême du système social, se fait amenuiser sous les pieds de quelques imposteurs corrompus dont il croit à la sacralisation du statut volé à tous. Tous ceux qui dirigent au nom de l’ordre corrompu en cours sont systémiquement des corrompus. Ici, la corruption particulière n’est que contingence dans l’englobant nécessairement corrupteur et corrompu qui ne propulse que des corruptibles et prostitués qu'il a circonvenus dont il a fait ses dévoués, ses zélateurs serviles mais bien stipendiés pour jouer les chefs. La corruption d'un maire ou d'un président, n'est qu'une fronce pathologique dans le tissu malade et pathogène de l'ordre bourgeois ploutocratique, un pic individuel de l'insanité dans la saleté systémique, une excroissance particulière dans la montagne de corruption générale et ordinaire du système, cet amas fétide des corrompus arrogants et dominateurs qui dirige dans les conventions de la configuration du pouvoir oligarchique.
La corruption sociale consiste en ce que quelques-uns prennent à tous ce qui est à tous en utilisant tous pour pavoiser hautainement et jubiler en maîtres aux dépens de tous dont ils se moquent sans en avoir l’air. Triomphalisme crapuleusement ironique du peuple berné par les crapules corrompues et cravatées des institutions. Là encore, seul le suprême, le souverain, c’est-à-dire le Peuple, a le pouvoir de stopper l’imposture des « élites » jouant les moires du collectif avec une mignardise impudente.
L’effigie de servants indispensables de l’État ou de serviteurs dévoués des masses, imprimée à des oligarques au comportement sournoisement macabre, n’est que construction des hagiographes idéologues à la solde des institutions de la reproduction sociale, relayés par l’inlassable propagande des médias de l’ordre!
CAMILLE LOTY MALEBRANCHE
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