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Par Camille Loty Malebranche

 

La révolte véritable et digne de l’homme doit l’ancrer dans sa nature profonde spirituelle, face à toute force dénaturante et le rendre à son essence contre toute puissance de corruption et d’aliénation. C’est un conatus puissant de l’essence humaine. La révolte authentique est donc ancrage comme projection et accomplissement dans la nature et refus de tout ce qui la dévie ou la corrompt. Ainsi, c’est contre la déchéance par les faiblesses intérieures du caractère, notre peccabilité et les agressions ou corruptions extérieures des monstres déshumanisants du monde, qu’il faille combattre et se révolter en tout instant.

   

La révolte est soit authentique salvifique soit dénaturante destructrice. D’où, le slogan tristement et débilement anarchiste « ni Dieu ni maître » doit être expédié à la poubelle des non sens, au cloaque de l’infantilisme jouant de la puérilité excitante de l’enfant qui, par du chahut immature et de l’orgueil dévié-déviant du matamore sans conséquence, veut se prouver qu’il peut défier l’univers entier. Au niveau métaphysique, l’homme ne peut que choisir consciemment ou inconsciemment son maître: Dieu ou l’absurde; la destinée espécielle ou le déni de destinée. La révolte due est celle de l’acharnement spirituel à vivre selon l’Esprit dans un monde qui fait tout pour nous en détourner, nous faire dévié de l’illusion et rejet de la perdition. Car la vie de l’homme est mise en route consciente ou inconsciente de l’Esprit, cette nature intérieure que sollicitent toutes les forces déviantes du monde. Parvenir à dire non au monde malgré subornations, pressions et souffrances, voilà la seule juste et métaphysique révolte qui soit pour l’Homme.

 

C’est au nom de cette juste révolte métaphysique où l’homme se reconnaît Esprit, qu’il refusera également l’asservissement temporel quel qu’il soit, d’où qu’il vienne, d’individus ou de systèmes régnant ici-bas. Car il y va de la noblesse du statut spirituel dImage de Dieu de l’être humain. Je ne peux me reconnaître Image de Dieu, Esprit de son ESPRIT, et accepter une quelconque soumission à un autre que Dieu. C’est de l’idolâtrie par flagornerie que de se soumettre aux humains pour leur pouvoir ou leur opulence. À obéir aux puissants de la terre, les foules et les hordes finissent par se faire traîner dans la fange par des monstres anthropomorphes. L’on saisit ici que l’obéissance sans nuance et la complaisance qui délaisse l’arme de la juste révolte, constituent la complicité des victimes de tous les tyrans et profiteurs de la politique et de l’économie qui réifient les masses. C’est avec leur propre accord complice que les majorités sont dominées par les pires déchus qui règnent sur le monde, déchus dominants eux-mêmes perdus dans les méandres du matérialisme vulgaire sans transcendance, esclaves des contingences mondaines, maculés de toutes les immondes salissures de la déchéance qui prolifère parmi eux, oligarques malsains dans leur délire de pouvoir, et qui entraînent leurs dominés, les multitudes, dans leur propre déchéance d’élites putréfiées. Ceux qui veulent nous contrôler par l’argent ou la force notamment de leurs structures politiques, sont littéralement des déchets de leur propre déchéance, qui méritent le mépris. On ne cherche pas à dominer et asservir sans être soi-même esclaves de mille tares et putréfactions. C’est donc au principe de justice que le révolté authentique obéit.

 

Si la révolte traverse de part en part l’être de la liberté dont elle est un corollaire naturel, la liberté n’est pas sans affirmation d’une nature humaine apte à l’assumer, à qui elle est due et qui rend nécessaire au nom de la dignité, chose strictement humaine, le combat sans merci du respect de la liberté. L’homme comme téléologie consciente affirmant une quête entéléchique, ne peut être libre sans ancrer l’Esprit et son sens à la fois originel et eschatologique qu’est l’ESPRIT Divin. Ne pas distinguer l’essence ontologique, la nature humaine de l’essence idéologique créatrice de la « nature » sociale ou nationale, selon les besoins des classes du pouvoir, c’est basculer dans le nihilisme et ses bêtises. C’est se mouvoir dans la révolte aliénante et dégénérer en aliéné métaphysique luttant contre soi-même comme une maison divisée contre elle-même dans une course à l’autodestruction.  

 

La seule liberté de l’Homme est donc dans sa reconnaissance d’une nature qu’il assume et dont il respecte les principes selon une morale accomplissante. Une liberté où la métaphysique comme lieu de lessence de la personne humaine en rapport à soi, rencontre la politique qui est espace social où l’Homme vit et exprime son humanité envers autrui. C’est donc au nom de la nature, ma nature spirituelle que ma révolte prend sens et vérité. La révolte indigne n’aboutit jamais qu’à la déchéance, la difformité mentale et existentielle du déchu inapte à assumer son propre être en galvaudant pitoyablement sa vérité.

 

La vraie révolte est toute noblesse car elle procède toujours au nom du feu de la vie, pour la lumière du grand idéal comme celui de l'ignorant révolté contre les ténèbres pour la connaissance et le savoir avec l'acharnement de l'apprentissage, et dans cette même veine, je vois également la fausse révolte qui est bêtise et exaltation de l'imbécillité telle ces minables qui préfèrent haïr celui qui possède un savoir plutôt que de s'éduquer eux-mêmes!

 

La juste révolte est toujours gratifiante car elle est le chantre de la perfectibilité humaine. La juste révolte n'est pas violente au sens agressif ou haineux, elle est amour de soi et abandon des forces néfastes: abandon du mode de vie qui fait souffrir, abandon des fréquentations qui font mal, abandon de prétendus proches parents ou amis qui sont indignes et nous assignent au mal qu'ils portent en eux. La juste révolte n'est violente que si nécessaire pour s'échapper d'une emprise physique.

 

La juste révolte est Violence Vitale car Amour de soi, Amour spirituel de Dieu et Amour assumé du sens divin de la Vie de l'Homme.

 

L'homme, encore une fois, doit apprendre à bien juger pour se construire par le choix de ses révoltes. Entre la pitoyable révolte séditieuse des pervers déchus, dont les archétypes sont lucifer, adam, prométhée..., tous devenus rebuts aliénés dans leurs vœux loufoques de mégalomanie abjecte et la Révolte libératrice contre les pulsions du mal tant charnelles que mentales, le choix de l'homme fait le destin - force est de saisir que le destin constitue la manière d'assumation personnelle de la destinée espécielle - et décide consciemment ou inconsciemment du sens et des conséquences!

 

Quand elle est vraie et bien tenue, la révolte, la juste révolte restitue à l'homme son humanité galvaudée par des forces liberticides et aliénatrices ou par une quelconque source immonde de déshumanisation. La juste révolte réhabilite la dimension humaine, transcendante du révolté!

 

La juste révolte est souvent intime et silencieuse car elle est d'abord exigence de l'homme avec soi contre ses faiblesses intérieures, ses propres manques que le méchant peut utiliser contre lui s'il bascule dans la négligence, l'absence de vigilance! Comme dit le Christ "Priez et veillez, l'esprit est prompt mais la chair est faible"!

 

CAMILLE LOTY MALEBRANCHE

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Tag(s) : #Monde du Concept
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