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Par Camille Loty Malebranche


 

La politique est fondamentalement un domaine du sens. À la différence de la spiritualité et de la morale, ces espaces du sens individuel de la personne humaine dans sa démarche onto-eschatologique, la politique est le lieu du sens collectif des êtres humains. C’est l’incursion de fait, d’une signification collective que se donnent les êtres sociaux que sont les hommes. Et, forte de ce sens à assigner, la politique est champ de pouvoir, c'est-à-dire de décision des choix collectifs. Choix qui ont donc commencé par la décision sociale où la collectivité décidait pour soi en délibération avant de devenir, règne de quelques-uns par l’avènement de l’État où une infime minorité a commencé à décider pour la société. Ce n’est donc point une création de l’État comme d’aucuns tendent à le croire, loin s’en faut, car c’est la politique, et la politique de quelques-uns en quête de pouvoir sur leur société, qui a créé l’État, à un certain moment de l’Histoire.

 

La politique est donc l’assignation de direction à prendre ensemble selon les buts définis par toute société humaine, ou, comme c’est plutôt le cas depuis la création de l’État dans l’Histoire, par un organe administratif entre les mains de quelques-uns accaparant le destin de la société. Ainsi, la politique intervient partout où ce sont les lois du mitsein (être avec) social  plutôt que l’individu, qui agit et décide.

 

La politique est un englobant des multiples dimensions de la réalité sociale de l’homme. D’où, sa vérité est aussi subtile et plurielle que peut l’être l’interaction des hommes en société; la marche et la finalité que se donnent des humains socialisés.  

 

Parce que domaine du sens, la politique procède de deux des manifestations de l’essence même du sens :

1)     La signification (ici, l'explication donnée par les tenants de la pensée sociale à la présence et au rôle des individus dans la société). C’est la désignation identitaire par l'institution politique, de la société voulue et préconisée.

2)      La direction (l'orientation à prendre par les membres de la société pour respecter et renforcer ladite identité).

 

C'est dans un tel contexte de pouvoir et d’appartenance à la communauté que s’exercent les principes du pouvoir social sur les individus, les principes qui constituent l’institution sociale en tant que telle. L’on comprend alors, le recours fréquent à la dogmatisation et la mythologisation qui essentialisent, sacralisent les vœux de l’institution étatique au profit de ses détenteurs, pour les imposer moralement aux membres. La morale sociale est la sacralisation institutionnelle politique du pouvoir social sur l’individu. 

 

Alors, dans une occurrence de pouvoir et de dogme, l’on appréhende l’avènement du fanatisme chez le plus exalté des membres de la société. C’est exactement le cas de la politique en société religieuse, où les mouvements religieux se disant églises pour paraître légitimes universels - (les "églises" catholiques et protestantes, si elles ne sont que de grandes sectes, sont juste des mouvements religieux influents, mais pas à proprement parler des églises, l’Église du Christ, étant sans dénomination et non institutionnelle) - moulent leurs bigots dogmatiquement pour diaboliser voire ostraciser toute dissidence. La pire des conneries idiotement débitées à satiété par la plupart des fidèles d’église pour refuser toute mise en question des imbécillités doctrinales de l’organisation, est de dénoncer la parole contraire comme «logique humaine et non divine». Manipulés et sots à l’extrême, ces bons fidèles ne se rendent pas compte que ce sont les dirigeants de leur organisation respective de tutelle, leur église, qui les réifient via tout ce qu’il y a d’humain pleins de défauts dont l’obsession inhumaine des hommes du pouvoir, obsession aggravée d'hiératisme chez des prêtres et pasteurs souvent matoisement, hautainement esclavagistes inavoués, qui les utilisent!...

 

Dans la société globale, la chose est exactement pareille, car si la société est laïque, son autorité ne l’est guère. L’autorité est toujours sacrée, c'est-à-dire suprahumaine par la volonté dogmatique de l’institution sociale et l’acceptation des membres.  

 

Ainsi, les hommes sont, pour la plupart, en société, de bien tristes choses que l'on actionne comme des moteurs, par la simple pression des principes selon les codes implicites et explicites imposant ces principes.

 

Ainsi, objectalement, l’humain-objet, tristement soumis et aliéné, délègue en toute indignité et servitude, l’intime pouvoir de penser par lui-même à l’institution qui pense pour lui et le mène comme paille emportée par le vent, comme épave charriée par les eaux.

 

À moins d'un État révolutionnaire et populaire au service de la nation ou encore mieux, d'une révolution qui permettrait au peuple de décider souverainement sans État séparé du social, où ce sont les citoyens et la nation qui légifèrent et décident, le risque d'être berné et exploité reste immense et imminent contre les majorités que soumet l'infime minorité détenant l'État et le pouvoir d'État.  

 

CAMILLE LOTY MALEBRANCHE

Copyright © CAMILLE LOTY MALEBRANCHE - Blog INTELLECTION -  2016

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Tag(s) : #Monde du Concept
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