«Les jours de Chavez sont comptés. Et si ses subventions à Cuba et au Nicaragua sont supprimées, ces régimes se retrouveront en difficulté. Les démocrates d'Amérique latine - gauche, centre,
et droite» devraient se préparer, a déclaré M. Zoellick à Washington, à l'occasion des cérémonies marquant le 30e anniversaire du centre d'analyse Inter-American Dialogue.
«Les appels à la démocratie pour mettre fin aux intimidations, pour revenir au respect des droits de l'Homme, à des élections équitables et à l'État de droit, doivent venir de toutes les
capitales», a ajouté M. Zoellick.
Le gouvernement de Hugo Chavez est le principal allié du Nicaragua depuis le retour au pouvoir du président d'extrême gauche Daniel Ortega en 2007, et ce pays producteur de pétrole et membre
de l'OPEP envoie parallèlement à Cuba 100 000 barils de pétrole par jour.
Le débat sur le retour de Cuba dans les organisations interaméricaines au cours du sommet des Amériques de Carthagène, en Colombie, en avril, «a sonné comme un écho creux d'un autre temps. Il
faut regarder vers l'avenir, pas vers le passé», a plaidé le président de la Banque Mondiale.
M. Zoellick, qui cèdera son poste à la fin du mois, a appelé l'Amérique latine à profiter de l'«opportunité» de faire du continent américain une région «démocratique», un espace de
«développement et (de) dignité» et non pas de «coups d'État, de caudillos et de cocaïne».
«Vous savez bien que si les Latino-américains laissent le travail à Washington et à Ottawa, les opposants de la liberté et des droits de l'Homme joueront la carte (...) du néo-impérialisme.
Faites-les déchanter», a-t-il lancé.
M. Zoellick a aussi appelé les pays de la région à profiter du boom des matières premières, qui leur a rapporté d'importants revenus ces dernières années, pour diversifier leurs économies et
augmenter le revenu par tête, qui n'atteint actuellement en moyenne que 30% de celui des États-Unis.
Le président sortant de la Banque mondiale a également recommandé d'accroître le libre-échange, d'augmenter la coopération entre les secteurs public et privé, et de lutter de manière
coordonnée contre le crime organisé.