Par Camille Loty Malebranche
(Contre la fausse idée de misogynie du christianisme.)
Au-delà de tout livre saint, la religion véritable est une relation vivante de deux esprits vivants, rapport mouvementé et actuel de l’Homme avec Dieu. Pour l'homme de foi, la vérité de l'espace divin (le Royaume de Dieu) est de loin plus saisissante, plus palpable que le monde réel, tributaire du temps et de l'espace. Seuls les inaptes à la vraie foi se rabattent sur les livres et le dédale des interprétations contradictoires. Seuls des esprits livresques, serfs de la lettre, esclaves métaphysiques réduisent Dieu au tabulaire des écrits « sacrés » (tous les écrits ainsi appelés ne l’étant pas forcément). Car en spiritualité, souvent la lettre asservit alors que l’Esprit libère.
Il est facile à la veine crapuleusement manipulatrice et piégeuse des ennemis du Christ, dénigreurs déblatérant bêtement et surtout mensongèrement contre le Christianisme ennemi des femmes, de prendre les ignorants de l’Écriture, qui n’ont pas lu ou approfondi les évangiles, au lasso de leur canular pseudo-féministe proféré contre Christ. La haine du Christianisme s’appuyant souvent idiotement sur un nietzschéisme de bas étage, n’a jamais été aussi malodorante que chez les actuels singes des grands hérésiarques et antéchrists de l’histoire qui - proclamant leur amour bassement érotique des femmes pour leur chair à travers le plus charnel hédonisme, incapables qu’ils sont de tout eudémonisme - accusent le christianisme de dénigrer l’être féminin et en même temps se disent nietzschéens ! On comprend l’ignominieuse perversion de leur position, comme celle contemporaine de cet hédoniste antichrétien menteur et rat des médias, porteur bruyant de l’accusation susdite, qui élude l’énormité anti-féminine violente de Nietzsche dans le Zarathoustra : "Tu vas voir les femmes ? N’oublie pas ton fouet" ! "L’homme véritable veut deux choses : le danger et le jeu. C’est pourquoi il veut la femme, le jouet le plus dangereux".
Il ne s’agit pas d’athéologie mais de fumisterie méchante médiatisée d’intello en quête d’audience et d’appui du populo exalté et de petits esprits manipulés voulant se faire voir « intellectuels » en se disant « athées et libres ». L’apparence y est cruellement meurtrière de substance à travers une doxa primitivement charnelle, véritable lorgnette sans vue ni intellectuelle ni spirituelle. Dans ce bref propos, nous nous proposons de survoler deux ou trois faits évangéliques, pour, à travers quelques paroles prononcées et actes posés par Jésus à ne jamais prendre au premier degré, démasquer l’accusation de misogynie du christianisme. Je dis dès au départ, que le christianisme est fondamentalement la doctrine sotériologique de Jésus-Christ, le prêcheur agissant et non l’herméneutique des disciples à travers leur kérygme, quelque zélés fussent-ils.
Je choisis trois situations décrites par les évangélistes où Jésus manifeste son net attachement à la dignité féminine à l’être féminin dans cet amour que je désigne comme ontologique où il institue et impose l’égalité de traitement moral et pénal à cette époque où la femme n’avait aucun droit dans les chartes. Jésus est l’établisseur d’une pénologie de la clémence pour tous (il rejette la solution barbare de la lapidation) et à fortiori pour les maltraités des hypocrisies masculines que furent les femmes de son temps de ministère terrestre.
1) La femme adultère Jean 8 verset 3 à 11
8.3 Alors les scribes et les pharisiens amenèrent une femme surprise en adultère ;
8.4 et, la plaçant au milieu du peuple, ils dirent à Jésus : Maître, cette femme a été surprise en flagrant délit d’adultère.
8.5 Moïse, dans la loi, nous a ordonné de lapider de telles femmes : toi donc, que dis-tu ?
8.6 Ils disaient cela pour l’éprouver, afin de pouvoir l’accuser. Mais Jésus, s’étant baissé, écrivait avec le doigt sur la terre.
8.7 Comme ils continuaient à l’interroger, il se releva et leur dit : Que celui d’entre vous qui est sans péché, lui jette la première la pierre.
8.8 Et s’étant de nouveau baissé, il écrivait sur la terre.
8.9 Quand ils entendirent cela, accusés par leur conscience, ils se retirèrent un à un, depuis les plus âgés jusqu’aux derniers ; et Jésus resta seul avec la femme qui était là au milieu.
8.10 Alors s’étant relevé, et ne voyant plus que la femme, Jésus lui dit : Femme, où sont ceux qui t’accusaient ? Personne ne t’a-t-il condamnée ?
8.11 Elle répondit : Non, Seigneur. Et Jésus lui dit : Je ne te condamne pas non plus : va, et ne pèche plus.
2) La restriction du droit de répudiation des hommes.
Matthieu 5:31 Il a été dit que celui qui répudie sa femme lui donne une lettre de divorce. Matthieu 5:32 Mais moi, je vous dis que celui qui répudie sa femme, sauf pour cause d’infidélité, l’expose à devenir adultère et que celui qui épouse une femme répudiée commet un adultère. Matthieu 19:8 Il leur répondit, C’est à cause de la dureté de votre cœur que Moïse vous a permis de répudier vos femmes ; au commencement, il n’en était pas ainsi. 19.9 Mais je vous dis que celui qui répudie sa femme, sauf pour infidélité, et qui en épouse une autre, commet un adultère.
3) Première Apparition de Jésus après la Résurrection avec la mission d’annoncer l’ascension.
Jésus choisit d’abord de se montrer à une femme.
[À Marie Magdala revenant du sépulcre (Jean 20:15 à 18)]
L’homilétique apostolique, est, malgré sa bonne foi, son inestimable action évangélisatrice, quelque inspirée soit-elle, une entreprise menée par des hommes et donc participant d’une culture, en l’occurrence judaïque puis gréco-romaine, qui avait ses idées arrêtés, ses mythes antiféminins, sa construction d’un féminin au cœur d’une weltanschauung théocratique du pouvoir masculin à travers Moïse et ses héritiers. En fait, la religion a dû toujours composer avec la pensée des sociétés où les apôtres proclamaient la Parole. Inculturation obligée même inconsciente dont l’anamnèse serait d’en déceler les traces, les altérations de l’esprit de la doctrine de Jésus (je me suis fait tout à tous afin d’en sauver à tout prix quelques-uns) disait Paul. L’Évangile et toute l’Écriture sont principiellement (c’est-à-dire dans leurs principes de foi, de justice et d’amour) immuable mais contextuellement ajustables aux temps de l’histoire et des sociétés. L’Écriture porte aussi la marque caractérielle de l’auteur quelque inspiré soit-il. Cela explique par exemple que le Cantique des cantiques provient d’un Salomon roi polygyne, amateur de femmes et de sexualité forte alors que les épîtres de Paul, reflètent l’austérité du célibataire consacré à l’évangélisation. Paul et ses épîtres, il le dit d’ailleurs lui-même, ne parle pas toujours selon le Seigneur. C’est un homme qui pensait selon son temps. Et d’Onésime aux femmes, ses enseignements doivent être replacés en son temps et contexte historico-individuel d’homme vivant au terrible temps dictatorial et impérial de la Rome misogyne, esclavagiste au patriarcat exterminateur, sans être absolutisés. En outre, il est pernicieux de tuer un doctrinaire spirituel à cause des limites temporelles et sociales quoique de bonne foi de ses disciples, fussent-ils les plus fidèles. Et enfin, nul ne sait combien de manipulations et de dénaturations intéressées, les tenants religieux et politiques ont pu faire des vrais manuscrits authentiques sans oublier la portée doctrinale ou privée d’une série de communication épistolaire dédiée à des particuliers ou à des groupes précis déterminés.
Saussure disait que « la langue n’est pas substance mais forme », nous disons quant à nous, qu’en religion, la parole n’est pas essence mais indicatrice de principe qui, toujours, la prime. Sinon sévit le risque de dénaturation du sens spirituel par la sémantique. Le principiel est éternel alors que la réalité qu’il régit, est conjoncturelle. D’où il faille toujours distinguer la parole de Dieu de celle des hommes avec leur histoire et contingence, leur société d’immersion dans des livres de compilation des auteurs dits saints.
De toute manière, la Bible est un ensemble de livres mythiques, moraux, mystiques et en tout cas historiques qu’il faille lire toujours avec distanciation. La Bible n’est pas une mine mais un minerai dont il faut extraire le trésor vivifiant et divin de l’immense gangue du choix des livres canonisés, de l’idéologie et des tempéraments individuels et sociaux affectant les écrivains bibliques eux-mêmes sans parler d’erreurs et de manipulation dans la transmission des textes.
Il est trois niveaux de lois morales: Celles des relations de l'homme avec Dieu, celles des rapports de l'homme ou de la femme avec sa nature, son genre, celles des relations humaines.
Force est de rappeler que toute morale régulant les relations interhumaines, est pratique, contextuelle et donc ajustable et évolutive, et ne saurait, sous prétexte de métaphysique ou de religion, être posée en absolu dans ses prescriptions littérales et littéraires mais dans son esprit. Le respect du genre qui ne change pas, est quant à lui, inamovible tout comme la morale de la relation mystique de l’homme avec Dieu, est immuable.
L’occident, diaboliquement abominable, fait payer à Dieu, ses saletés humaines (ou plutôt inhumaines). Après avoir galvaudé son nom et sa vérité par tous les crimes contre l’humanité en se servant de la bible et des églises institutionnelles comme base pseudo-métaphysique à l’ordre d’annihilation de l’homme par l’homme et parmi cette annihilation, l’exploitation de la femme par l’homme ; après avoir fait de l’évangile dénaturé un appui au racisme, au colonialisme, aux génocides, aux pillages de masse, à la paupérisation de multiples peuples ainsi réduits à la dèche, après toutes sortes de monstruosités présentées comme civilisation, comment, devant son image maculée, méconnaissable, continuer à se sentir Image de Dieu?! L’occidentalisme s’est fait monstruosité toxique et virus tueur pour la Terre et ses hôtes, chose des choses qu’il idolâtre en se croyant laïque et athée !
Délire de grandeur et de domination, l’occidentalisme est essentiellement idolâtre de l’argent pour lequel il fait tout, quitte à se vautrer dans les pires crimes et psalmodier les plus ignobles prédations comme gloire en se servant du nom de Dieu. Une culture bêtement pléonexique quant au matérialisme illimité, sa voracité avaricieuse et tueuse de la Terre grossièrement et criminellement surexploitée.
Avec une histoire où tout est question d’accumulation compulsive, de génocides colonialistes et impérialistes, d’hécatombes bellicistes où la mort par massacres à répétitions prévaut au nom de la logique hégémonique, on est arrivé à ce que j’appelle le thanathésisme - la doctrine forcenée de la mort - doctrine lugubre que conceptualiseront des philosophes tels un Heidegger avec une vision thanatophile de l’homme perçu comme "dasein" (être-là) "se déployant dans le temps, et qui n’a que la mort comme fin dernière et certitude! Une mort dont l’étant humain, l’homme heideggerien, considérant son destin "existential" inéluctable d’"être au monde" devrait faire son projet existentiel en se définissant "être pour la mort" pour être absurdement "authentique"! Choisir la mort, même par le suicide est une des voies de ladite authenticité existentielle heideggerrienne. Nous devons constater ici que c’est une perception bien ancrée dans l’univers de la mort chez un nazi - quelque ovationné fût-il par certains - ne serait-ce que par sa passivité politique, son silence indigne et son attitude intellectuelle éloquente de complicité avec les charognards de l’État hitlérien concentrationnaire, exterminateur par la guerre, les tortures létales et la macabre idéologie du suicide projeté en cas de défaite du 3ème reich. Et, c’est ce genre de courant d’idées ultraconjoncturel d’esprits profondément hantés par la conscience stigmatée du vécu balafré par l’histoire et l’idéologie belliciste exterminatrice du nazisme que des dégénérés germanolâtres complexés, mystifiés d’infériorité devant toute philosophie ou philodoxie allemande, voudraient ériger comme pinacle de la sagesse universelle! Une telle expression du règne de la mort et de la violence létale, cela est plus qu'obvie, convenait bien à la crise du sens imprimée à une bonne frange des populations européennes par le vingtième siècle et le déferlement criminel de l’idéologie avec ses stigmates évidents creusés dans la chair des peuples à travers ses deux conflagrations mondiales, ses révolutions populaires déviées, ses utilisations de l’arme nucléaire fraîchement fabriquée et ses échecs et méchancetés des religions institutionnelles… La pensée contemporaine au vingt-et-unième siècle devra trouver néanmoins une voie plus sereine hors du drap sombre des délires d’insignifiance et de désespoir jetés sur le monde par le siècle précédent. Et que, délivré de cette métonymie insensée qui, depuis Hegel, confond souvent dans la pensée occidentale, entendement, raison et esprit - les deux premiers n’étant que des facultés de l’Esprit qui est Hypostase métaphysique - l’homme nouveau se reprenne à se saisir de son essence de personne spirituelle.
La juste révolte contre l’imposture du monde est aussi refus de la déchéance spirituelle, sinon la révolte elle-même déviée-déviante portera l’empreinte luciférienne de la damnation et de l’infamie dénaturante, la bêtise du refus de sa propre nature spirituelle par l’homme.
Hélas ! En écrivant ces lignes, je sais que des consciences déchues et déviées dans le charnel psychologique s’attèlent à se dénaturer !
Encore et encore, les esclaves des pulsions de la fausse liberté sans repère, imitent hélas l’abomination du Prométhée déchu dont le feu volé, incendie et incinère sans pouvoir être lumière !
Pour l’Homme ayant atteint la vraie foi, la vie intérieure avec Dieu est déploiement actif de la Rédemption. Oui, pour le chrétien, le rapport vivant, factuel et actuel avec l’Être infini, cette fin de tout Évangile et de toute Écriture, accomplit par le salut effectif en Jésus, la loi, les prophètes et la sotériologie. La foi, c'est en fait un combat du non combat, combat pour laisser Dieu faire son oeuvre salvifique en nous contre toutes les pulsions de nos faiblesses et les sollicitations déviantes du tentateur et des tentations au doute ou à la reddition au mal.
CAMILLE LOTY MALEBRANCHE
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