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Par Camille Loty Malebranche

 

Les politiciens évoquent souvent l'exemplarité et en font le prédicat mélioratif voire laudatif de la république soumise à leur gouvernance. Nous disons ici que c'est de la manipulation, un miroir aux alouettes tendu aux peuples par des politiciens idéologues, gesticulateurs de la servitude capitaliste où quelques oligarques séquestrent l'État dit républicain. 

L'unique république exemplaire qui soit, n’est possible que si la république devient la chose effective du peuple, que si l'excès de l'ordre de la propriété privée cesse d'effacer le principe de la communauté des biens pour les peuples et l'humanité, biens volés par la privatisation!  

 

L’idéologie comme configuration idéelle et comportementale, est fixative de perception et de conception du monde dans les sociétés, dispensatrice de la weltanschauung collective qu’elle dicte, façonne et manipule… En de telles circonstances, les mots ont perdu leur sens et les concepts, leur signification! Tel est malheureusement le triste sort fait à la « République » (chose publique appartenant au peuple, c'est-à-dire à tous), la voilà devenue espace de pouvoir de quelques cossus extrêmes, véritable charnier des libertés des masses non possédantes. 

 

La corruption dans l’économie financiarisée telle qu’elle est, ne peut et ne doit être envisagée que d’un point de vue systémique. Le pouvoir de lancer du crédit exponentiel, la création de l’argent par la dette, les privilèges de quelques individus dits banquiers et de quelques compagnies milliardaires de tout faire comme ils veulent légalement et tout le bordel que cela crée au niveau de la condition des gens surendettés à l’intérieur des pays nantis, sans oublier les abîmes de misères, de guerres qu’entraînent les crises provoquées par la finance. Tout cela prouve que la corruption d’un individu, même quand il est du pouvoir, constitue juste une sorte de vidange dans ce qui est déjà fangeux, un plissement particulièrement ignoble dans ce qui fait figure générale d’obscène.

 

À moins de jouer les autruches par lâcheté ou d’être inapte à une cohérence analytique, je dis que tout ciblage d’un cas particulier de corruption dans l’État ploutocratique au service de quelques banksters, est un jugement tronqué qui refuse de tirer les dernières conséquences de l’ordre économique malsain sévissant dans le monde contre l’humanité et la citoyenneté au profit de quelques crapules cravatées, lesquelles corrompent tout en faisant le faraud, tout en feignant méprisamment un moralisme ironique à travers la plus dédaigneuse des mièvreries condescendantes.

 

Dans un contexte de séquestration d’État par une oligarchie ploutocratique, une bancocratie qui se joue des peuples avec vénalité et mépris, le vingt-et-unième siècle a plutôt des allures néoféodales où le monde est un vaste fief de quelques magnats prédateurs par la finance où les États et les Nations ne sont que des serfs.

 

Les peuples auront-ils, à ce stade de notre histoire, après tant de combats aux siècles antérieurs pour la libération des nations dans l’État, un tant soit peu de dignité et de souveraineté, un supplément de courage pour s'engager à enrayer cette corruption systémique, cette pourriture financiariste de l’État contemporain dont le prédicat républicain n’existe que comme effet idéologique de prestidigitation manipulatrice?!

 

Tant que le destin des peuples restera entre les mains d’un État inféodé par des oligarques bourgeois, ni la nation ni la république ni même la justice sociale ne seront et ne pourront être que des duperies, sonorités fantasques, vides, dégueulées par les médias officiels, mais fatalement prisonnières des monstres idéologiques exterminateurs des droits des peuples, que constituent les structures du capitalisme. 

 

La corruption est le fondement même du capitalisme en tant qu'il consiste à privatiser les biens communs du peuple par des groupuscules constitués de prétendus ayant droit que le même capitalisme maintient de génération en génération à travers le sinistre droit de succession. 

 

CAMILLE LOTY MALEBRANCHE

Tag(s) : #Monde du Concept
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