Du Verbe Divin, langage intérieur indiscursif.

3 Juillet 2022

Par Camille Loty Malebranche

Le Verbe Divin est - selon l'Évangile johannique qui le décrit comme l'Hypostase divine incarnée plus tard, au moment théologique du cours temporel terrestre appelé la "plénitude des temps", en Jésus dénommé le Fils - une Dimension vivante, consciente et éternelle de Dieu, qui n'a pas eu de commencement, qui fut toujours Dieu et qui a tout créé comme part active de la déité. La manifestation somatique et humaine du Verbe Éternel incarné, constitue un mystère à l'égal du mystère de Dieu Lui-même. Cela ne signifie pas toutefois, que le Verbe est un Être à part de la Personne Divine Suprême dite du Père. Nul ne peut rien en répondre. Et, ce n'est que par théologisme et besoin discursif idéologique de leur courant doctrinal que les dénominations religieuses dites chrétiennes osent, du catholicisme aux multitudes églises protestantes, qualifier voire définir une quelconque spécificité de la nature des dimensions hypostatiques de Dieu!

Le Verbe-Dieu est christique en tant qu'il est cette Dimension parlant aux tréfonds, Dimension qui touche l’intérieur de l’homme de la Vérité salvifique, rédemptrice par l'action du Paraclet qui permet la résidence de Dieu en l'homme. C’est la voie de l’intuition spirituelle qui appelle et porte l’homme à s'éveiller spirituellement et à vivre selon l'esprit, seul moyen pour l'humain de se mettre en communication avec Dieu qui est strictement ESPRIT. La révélation écrite, donne discursivement les voies et moyens à répondre le mieux aux appels intuitionnels de Dieu en l’Homme. C’est complétif et éclairant de l’intuition, car une intuition n’est jamais logiquement développée dans les détails, étant toujours une supralogique intérieure et à vivre.

Intuition, immanence de la nature d’Esprit en l’Homme. L’Homme a reçu le don du verbe, paroxystique attribut de la ressemblance de l’Homme à Dieu dont il est fait à l’image. Possibilité pour l'Homme de déployer la pensée en y anticipant spirituellement, tout en lui imprimant essence logique et morale, l’action où il se manifeste.

Dieu, par delà le verbiage trinitaire ou unitaire de ses dimensions manifestées, se contente de nous rappeler qu’il est ESPRIT, lemme indéfini, indéfinissable qui renvoie à la non matérialité, à la non corporéité physique de son Essence. L'Essence Divine se reconnaît - sinon par les circonvolutions de la théologie négative trop circonvenue par la discursivité oiseuse des théologiens apophatiques - à tout le moins, en tant que Personne Agissante, Conscience Créatrice, Rédemptrice et Accompagnatrice, dont nous sommes émanés et qui communique à nous de l’intérieur dans notre propre essence spirituelle.

Le Verbe n’est pas que parole et écrit, mais aussi, ce qui est peut-être l’essentiel de son infinité, langage intuitionnel dont la sémantique est au fond de l’Esprit attentif, selon que les appels de l’ESPRIT DIVIN s’adressent à tous mais que seul un petit groupe d’attentifs à leur intériorité par delà la chair et le sang, les perçoivent et que, plus minoritaires encore, sont ceux qui choisissent d’y répondre. Comme la confusion de Babel balayée par la descente du Paraclet rétablisseur du sens et du langage communicateur par son don de langues, qui symbolise l'attribut de la communication verbale dont l'Homme est dépositaire et l'efficacité langagière pour embrayer les rapports humains les plus salutaires. Car à la Pentecôte, il s'agissait de communiquer le message divin, translinguistique de la Rédemption en Christ, le Verbe Envoyé et Incarné, à toute l'humanité. Là, c'est la langue qui porte et transmet la puissance de la Foi, évacuant toute incommunication et opacité, en donnant à l’Homme spirituel l’accès aux vérités indicibles qui lui sont communiquées et lui signifiant qu’il doit tout désapprendre pour apprendre à vivre dans l'expérience intérieure par delà les mots et la logique discursive des théologies et des livres dits sacrés.

Déjà chez l’Homme, le langage verbal fascine par le déploiement qu’il offre à la pensée et qui exprime l’Esprit de l’Homme. Le verbe humain manifeste ipso facto directement ou métaphoriquement l’Esprit dont il est le mode d'expression le plus fini, le plus élaboré. Par ailleurs, le verbe comporte des signes de cohérence, qui, une fois absents, manifestent par leur absence, de chez le menteur ou du dissimulateur - comme dans le verbiage mensonger des idéologues de la société de privilèges, déraisonnablement clivée et nécessairement bernante du peuple - l’artifice d’un esprit qui trompe et refuse de se dévoiler ou de dévoiler les faits. Car les signes du faux sont vrais, disant la vérité sur la fausseté qu'ils font émerger à la surface de la communication putative du bonimenteur.

Du Verbe Divin à l'entendement humain, la parole et l'écriture de l’Homme se taisent, pour recevoir en intuition, la Vérité inexprimable! Ici, seule l’essence Divine communiquée aux Êtres d’Esprit attentifs à leur propre nature spirituelle, révèle les grandes vérités imprenables à toute langue humaine, tout langage humain…

Verbe de Vie et de Victoire vraie, loin des triomphalismes inconsidérés du monde et les piteuses glorioles que se paient les humains, le Verbe divin dit à l’Homme selon l’Esprit, qui croit et fixe son être sur Dieu, que l’Esprit, fils de Dieu, est héritier divin, béni de toutes les grâces du PÈRE.

CAMILLE LOTY MALEBRANCHE

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