Par Camille Loty Malebranche
Amis du Blog Intellection, les élections étasuniennes ont totalement éclipsé la passation prochaine de pouvoir en Chine, où Xi Jinping,
le successeur de Hu Jintao, deviendra jeudi 8 novembre 2012, à l’issue du congrès du parti communiste, le nouveau dirigeant chinois. Je propose aux amis lecteurs et visiteurs, cette réflexion sur
le traitement tellement différent appliqué aux États-Unis et à la Chine par les médias entraînant l'intérêt polarisé du grand public pour les États-Unis au mépris total de la Chine, au moment où
les deux pays vivent une transition politique...
Deux causes semblent déterminer cet attachement de la presse interne des pays aux États-Unis, entraînant immanquablement celui du public aux élections étasuniennes : 1) le statut d’allié occidental, 2) le courant médiatico-culturel.
1 Les Usa sont diplomatiquement, le chef de file des puissances occidentales, je vois l’Onu le droit de veto où les étasuniens dominent ces deux alliés France et Royaume-Uni. Par ailleurs, les É.-U. sont stratégiquement et militairement les leaders de l’occident, il faut juste considérer l’Otan devenu hyperactif avec la refonte des pôles d’influence et la nouvelle importance de la géostratégie dans la politique mondiale actuelle. Donc, il est presque certain que les États-unis, allant quand même demeurer une des grandes puissances commerciales et économiques (malgré leur déclassement prévu et à venir), en même temps que la première puissance militaire du monde, les alliés occidentaux vont continuer à vouer aux étasuniens tout leur attachement qui est malheureusement souvent servile.
2 Il faudrait rééquilibrer l'information à l'échelle des pays et éviter la surmédiatisation de l'actualité étasunienne. Néanmoins, force est de rappeler que les Etats-Unis ont, de loin, le plus grand réseau médiatique au monde. Ils imposent si bien leur impérialisme dans l’information, qu’à moins d’être de volonté journalistique pour la diversification de l’information, et particulièrement fouinard et critique, il est facile d’être pris dans l’invasion de presse étasunienne. Donc, cette sorte de silence concerté sur la proche future passation de pouvoir en Chine dans les médias mainstream occidentaux, est un réflexe médiatique qui consiste à se laisser imposer tout ce qui se passe aux États-Unis. Les médias ont appris à focaliser leur attention sur la politique des États-Unis pris pour centre exclusif du monde, malgré la relativisation de la puissance étasunienne et la percée des nouveaux pôles, particulièrement de la Chine. Il faut souhaiter qu’avec le temps, l’importance accordée aux pays dans la presse interne de nos pays, reflètera la réalité politique internationale et non la domination médiatique étasunienne. Toutefois, ici, il faut aussi remarquer que la Chine aura beau devenir première puissance dans les années à venir, elle sera longtemps incapable de supplanter les étasuniens dans la presse occidentale où les liens ethniques (blancs caucasiens face aux jaunes), culturels sont très forts. Il suffit d’évoquer Hollywood, les soap opera, les talk show, les fast food…
L’influence d’une civilisation ne se borne pas à la seule économie, elle s’étend à tous les domaines du mode de vie quotidien des individus et sociétés en relevant.
CAMILLE LOTY
MALEBRANCHE