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 Par Camille Loty Malebranche

 

Contexte: Nous vous résumons ci-après cet intéressant débat suscité par Newsring.fr:lien

 Avec la controverse provoquée par l’exposition des œuvres de l'artiste portugaise Joana Vasconcelos jusqu’à fin septembre au château de Versailles, dont l'illustration de cet article, est la photo d'un des objets exposés, un scandale médiatisé, né d'interventions de certains critiques et autorités du monde artistique, a attiré les foules à l'évènement. Vu d'autres cas de scandales médiatisés, ayant eu dans un passé récent, le même effet, il paraît que le scandale constitue, bien au-delà de Versailles ou d'une certaine "caste esthéticienne", un élément du succès de l'art contemporain!   

 

 

Ayant participé aux échanges sur les rapports de l’art contemporain avec les scandales,  nous avons élaboré et vous présentons la réflexion qui suit:   

Toute œuvre qui a besoin d'autres appas que soi pour se faire valoir, n'est pas de l'art mais de la marchandise à prétexte artistique.
 L'art contemporain surmédiatisé n'est le plus souvent que l'insidieuse expression marchande et vile du populisme culturel.

Nous sommes au temps où l'esthétique redéfinie par les marchands et leurs journalistes, n'a plus le souci de la beauté mais de la vente. Le populisme culturel avec ses tendances populacières et d'exhibitionnisme sexuel (genre de sexualisme commercial) substitue au vrai art, une culture du clinquant et du snobisme. Seule la mascarade médiatico-populiste fait du scandale, un puits de sustentation pour l’art dégénéré qu’on médiatise, surmédiatise à satiété pour l’indolence débile et agressive de la foule ignare. 

 

Toutefois, le grand art, cet apanage exclusif des vrais artistes, même s'il est aujourd'hui, souvent marginalisé loin des cancans et klaxons télévisuels et autres, continue d'émouvoir et d’éblouir par son incarnation de la beauté par delà le beau et le laid et au-dessus de la grivoiserie médiatique et populacière. Cet art-là, non, n'a que faire des scandales que l'artiste authentique considère comme de la vulgarité, qu'il exorcise comme ennemi de l'art. L'art vrai peut néanmoins choquer voire scandaliser, mais ce sera toujours par l'expression créationnelle, par l'aspect révolutionnaire de telle création magistrale qui propulserait un nouvel art, une nouvelle esthétique…  

 

Quant au populisme culturel, il use même de ruses pseudo-élitistes pour faire impact en créant des controverses à vocation commerciale en vue de multiplier les visites payantes des lieux d'expositions. Le populisme culturel n'est que vénalité toxique, abominable dédain contre l'esthétique, contre l'artiste et contre le public qu'il manipule pour la consommation.

 

L'argent facile à travers l'ajustement aux goûts vulgaires des cohues consommatrices, et le besoin d'approbation par la foule faunique des médias de vogue, tuent l'art, aliènent l'artiste (rendu banal commerçant d'artefacts) et dénaturent la création au pressoir du populisme.

 

L'art véritable est cathartique parce qu'ostracisation du populacier, expurgation de toute platitude ou intentionnalité marchande!

 

La création artistique, cette beauté personnalisée mise en acte par le solipsisme de l'artiste, à l'inverse de l'acting out du malade, est purgation esthétique d'un monde en proie à la laideur de ses reîtres financiers et politicards.

 

L'art, sans être crise de possession, est possession de l'Esprit par la sensibilité de la transcendance imposant la primauté de la beauté, au-dessus de toutes grivoiseries de mode et de société.

 

 CAMILLE LOTY MALEBRANCHE 

Tag(s) : #Monde du Concept
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