Par Camille Loty Malebranche
/image%2F0551099%2F20250108%2Fob_fab9a2_santementale.jpg)
Quand on aime son travail, et que le travail constitue cette activité productive où l’on se met en route en quelque sorte, par l’intelligence agissante et la téléologie productive voulue et assumée, les difficultés ponctuelles ou contingentes qu’on y rencontre, ne sont point des souffrances mais des défis enivrants qui décuplent l’enthousiasme dans l’action et la puissance de la conquête.
Qu’il soit clair pour tous, la doctrine du travail dans l'idéologie capitaliste avec sa morale manipulatrice vise à réduire la majorité à la servitude au profit de quelques grands riches. D'ailleurs, l'église catholique a été à l'avant-garde de la traite négrière transatlantique dès 1503 et les colons protestants en Amérique du nord ont été de terribles esclavagistes d'une part et génocidaires par rapport aux indigènes avant d'esclavagiser les noirs, d'autre part!
Aujourd'hui encore, les plus rudes travailleurs, les mineurs, les travailleurs agricoles, les manœuvres de manufacture sont loin d'être les plus aisés. Au contraire, ils sont souvent pauvres voire misérables et obérés, alors que les financiers spéculateurs de wall street sont milliardaires dans leurs bureaux luxueux! Dans la Genèse, le travail pénible est une punition contre le pécheur qu'Adam est devenu, ce qui avait entraîné la malédiction du sol! Bref, sauf des conditions où le bonheur de l’homme travaillant y prime, le travail est un mal contre l’homme, un faix écrasant l’humanité du travailleur...
Figer un homme par la précarité matérielle à un poste, un emploi pour lequel il est comme astreint à vivre, est déjà une réification de l’être humain, une abomination socioéconomique tyrannique, une servilité infâme inacceptable.
Ni vivre pour travailler ni travailler pour vivre ne devraient avoir droit de cité dans la vie des hommes, le travail ne demeure digne que s’il est un tremplin vers l’accomplissement de nos talents utilitaires manuels ou intellectuels, notre consécration au service ou encore l’expression non utilitaire (inutile au sens courant de l’utilité primaire) de notre génie à enrichir le bagage culturel abstrait de l’humanité. En tout cas, le travail normal, c'est-à-dire heureux et valeureux, est une mise en acte de la faculté de l’homme à poursuivre sa plénitude soit par le service utile à l’humain soit pour l’élévation spirituelle ou intellectuelle des hommes. Hors de cela, le travail reste infâme dans son lien étymologique avec la torture au tripalium.
CAMILLE LOTY MALEBRANCHE
Copyright © CAMILLE LOTY MALEBRANCHE - Blog INTELLECTION - 2024
Politique de Reproduction
Les textes du Blog INTELLECTION peuvent être reproduits, en tout ou en partie, gratuitement, à condition d'indiquer clairement la source http://intellection.over-blog.com/, avec lien actif vers notre site. Dans le cas de la reproduction sur un support autre qu'Internet, la mention de l'adresse du Blog INTELLECTION (http://intellection.over-blog.com/) est exigée.