Par Camille Loty Malebranche
Dans le monde profane, la vérité existe mais elle est plurielle et référentielle. Par exemple, celui qui dirait que la pyramide de Kheops est à Durban en Afrique du Sud, serait simplement soit un menteur volontaire, mentant sciemment pour tromper, soit un ignorant, soit une victime d’erreur par lapsus, amnésie ou confusion.
Au niveau du verbe, de la chose exprimée par paroles ou par écrits, la vérité se définit comme la congruence du dit et du fait auquel réfère le dit dûment constaté. La vérité est, dans le rendu par le langage, affaire de factualité. Et, cela, est partout dans tous les champs situationnels de la factualité, en toute circonstance où il s’agit de constat de fait tangible, objectivable, que ce fait tienne d’une praxis tel un courant politique, de l’action comme la décision d’un président de faire la guerre à un pays étranger, d’une situation comme le savoir manifeste d’un intellectuel, d’un état naturel ou d’une condition contingente imprégnant un être ou une chose, à l’instar de la santé d’un animal, de la beauté d’un lieu, la vérité, à tout le moins, la vérité ordinaire, est l’évocation démontrable de ce qui est, que ce soit une présence matérielle ou immatérielle. Preuve est ici que l’immatérialité n’est pas l’intangibilité et reste en certains cas pleinement tangible. L’immatérialité tangible de la santé d’un homme n’est pas celle intangible d’un être imperceptible comme un bon ou un mauvais esprit. La posture aléthique d’une proposition demeure donc liée à l’essence à laquelle elle réfère, si elle est matérielle physique, immatérielle, tangible, intangible...
La factualité est l’incarnation de la vérité dont elle est la preuve vérifiable, la corporéité matérielle ou intellectuelle, la pierre de touche tangible par le constat, la vérification.
Une illustration du plan de la factualité, c’est l'univers de la criminologie et de la jurisprudence quand il s’agit d’établir la vérité sur un crime commis; car il s’agit de trouver le criminel effectif sur lequel on n'a pas le droit à l'erreur sous peine de commettre l’abjection la plus inique en jugement, l’abomination la plus injuste qui soit, celle de punir un innocent!
Le drame de la vérité, à l’échelle perceptive du jugement est dans l’herméneutique, car il s’agit d’interpréter les essences; et c’est toujours éminemment interpellant... Par exemple, un mari qui, après l’acte prouvé, constaté, tue un criminel armé qui avait violé sa femme, fait-il justice ou vengeance? Là, je désigne le sentiment humain de justice – (la justice est avant tout du sentiment et du jugement passant à l’acte en deçà et au-delà de la justice officielle d’État) – puisque pour l’État, dans un tel contexte, préservant et imposant automatiquement son propre pouvoir, son monopole régalien de rendre la « justice » et d’infliger la violence légale, c’est naturellement un crime, un acte peut-être passionnel avec donc des circonstances atténuantes, mais en tout cas, un acte criminel et punissable!
Deux niveaux de vérités pour l’homme!
Il est deux niveaux de vérités pour l’homme,
- la vérité tangible, je refuse de dire profane en évoquant un schème de factualité aussi important que celui porté par le lemme « Vérité » et cette vérité tangible est multiple car concernant tous les champs possibles des êtres du monde perceptible et démontrable.
- la Vérité spirituelle, qui est l’empire de l’intériorité non démontrable quoique sensible pour l’homme qui l’éprouve.
Homme de foi, je dis comme tout croyant, que la Vérité métaphysique est objectivement indémontrable, et j’ajoute que ses conséquences sur la vie et la conception téléologique humaine se projetant dans le sens qu’il applique à son être, son parcours de conscience en action sur terre et son destin final sont sans appel. Là, la foi et la vérité spirituelle est d’élite et ne doit nullement, sous aucun prétexte, céder quoi que ce soit à la foule écliptique qui altère le véritable par les superstitions de l’idéologie matérialiste prônant l’illusion d’un quelconque accomplissement séculier de l’homme par la consommation.
Non, l’ombre du grand nombre ne doit en aucun cas éclipser la clarté du primat de l’esprit et sa destinée supérieure.
Quand je vois les hommes perdus, prêts à n'importe quoi pour des banalités, je dis que la Vérité et l'illusion sont semblables à ce que j'appelle l'allégorie de la bonne et de la mauvaise adresse. Pour l'homo viator ici-bas, il s'agit de prendre la bonne route. Et, celui qui ne prend la juste voie de la bonne adresse, sera pris dans l’esclavage de ce monde abject et abominable des apparences et de la fausseté, qui ne laisse aucune issue que la perdition.
La métaphysique est l’identification de la fin ontologique inhérente à l’essence spirituelle, qui invite l’homme à s’accomplir dans la vérité de sa nature, hors de cela, elle (la métaphysique) n’est rien que billevesée théorique des égarés du non sens, des engouffrés de l’absurde.
Du point de vue chrétien, la métaphysique est magnification de la Vérité, exaltation du Véritable, en tant que proclamation du triomphe des fils de Dieu, hommes de foi qui intègrent en eux la Lumière divine de la rédemption... C’est Dieu et Dieu seul en tant que Vérité absolue qui m’inspire, m’instruit et me conduit car je crois en Lui et lui confie mon être.
L’herméneutique métaphysique chrétienne est essentiellement l’arme logique réflexive de la spiritualité pour mieux vivre la vérité de la foi. La méditation qui nous donne à mieux comprendre les subtilités des fondements de la foi.
CAMILLE LOTY MALEBRANCHE
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