Par Camille Loty Malebranche
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En tout et par tout son empan, la Genèse est la métaphore de l’existence de Dieu en tant qu’Autogène Incréé Incommencé. Dieu Est l’Éternel, éternellement présent sans relativisation dans le temps en passé et futur; un Dieu qui, par son initiative de la Création, va générer le fait de la temporalité, la naissance du temps, cette condition de la créature puisque le Créateur est nécessairement atemporel! La Création est chronogénérative, c’est-à-dire instigatrice de la temporalité - l’état du temps - qui sans elle n’existerait point...
Genèse, livre à l’évocation non factuelle, mais mythologique de l’histoire de la Création, historicité secondaire qu’il faille comprendre comme allégorie, ne devant jamais être prise au sens littéral! Et, ici, nous le redisons, le soleil nécessaire pour générer la succession du jour et de la nuit ordinaires, ne sourdant de la parole magique de Dieu qu’au quatrième jour, il est vain de croire à une littéralité de sens du mot jour dans le livre de la Genèse. Une fois comprise selon le texte et sa dimension allégorique-mythologique, quant à l’impossibilité littérale des trois jours que j’appellerai « antésolaires », les trois fameux premiers jours de la Création (jours absolument non littéraux d’avant l’existence du soleil), quel peut être le sens métalangagier didactique de ce récit évoquant ces « sept jours » où Yahvé, le Créateur crée en six jours et se repose le septième? Dans la Genèse nous sommes en présence du seul Vrai Dieu, Pur Esprit, là, le mythe nous révèle sans appel la Vérité de l’Essence de ce Créateur - Essence divine que le Christ rappellera à la femme samaritaine par sa proclamation solennelle « Dieu est Esprit et Vérité »! Esprit et Vérité dont la parole-action, performatrice et omnipotente, a tout créé par son ordre, selon sa volonté et son bon plaisir.
L’Homme, quant à lui, est une créature spéciale; il fut d’abord créé comme essence spirituelle avant que Dieu ne lui octroie un corps, l’esprit étant essence divine devenu principe humain d’après le choix souverain de Dieu. Car seul un être d’esprit peut être à son image et à sa ressemblance, (la seule ressemblance, l’unique image de Dieu ne peut être qu’esprit).
Le véritable croyant doit toujours se rappeler que Dieu n’a point de corps charnel ou matériel étant entièrement, exclusivement esprit, et c’est pourquoi après avoir créé le principe spirituel de l’Homme, seulement et seulement après, qu’il (Dieu) a, en quelque sorte, fabriqué l’être humain matériel somatique dans la poussière où il le fit homme et femme pour l’ici-bas! Et, cette essence se répète quand Yahvé dira à Moïse que « nulle chair ne voit Dieu et vit encore! ». Là, la totale altérité des natures spirituelle et charnelle est claire car seul l’esprit peut percevoir Dieu! Perception intuitionnelle, insensorielle. Et Jésus, le Maître Enseignant suprême, nous dira que « la chair ne sert de rien... car c’est l’esprit qui vivifie! ». Le même Jésus, le Christ, Vérité incarnée sur cette terre d’erreurs, déclarera également que « lors de la résurrection, les hommes ne prendront pas femme mais seront comme les anges dans le ciel! ». « Anges dans le ciel », n’est-ce pas là le statut de pur esprit où ce que l’on peut appeler corps sera totalement acharnel, immatériel pour être de la stature de l’esprit comme des envoyés célestes vivants bien plus puissants que nous, dits anges, qui nous accompagnent et nous protègent sans que notre chair misérable et mortelle ne puisse les percevoir dans la pureté spirituelle de leur constitution comme être au matériau immatériel!
La nuit et le jour dans l’acception génésiaque...
Il faut dire que la nuit qui, dans la Genèse, précède le jour ainsi nommé, est la vacuité d’avant la Création! Et le jour, comme nous l’avons dit plus haut, indique que Dieu, l’Éternel, l’Omnipotent, l’Omniscient a choisi de devenir Créateur du cosmos! Ainsi, en tirant de sa Parole créatrice, son Verbe éternel souverainement agissant, l’univers physique, le monde matériel du cosmos tangible, la nuit du Vide s’est métamorphosée en Jour, c’est-à-dire apparition du Temps comme Moment de plénitude où le vide s’est empli des étants que sont les créatures façonnées par l’acte de la Création de Dieu, l’unique Créateur! Une activité créationnelle, dont l’une des caractéristiques fondamentales, c’est d’avoir engendré le temps et la temporalité. En créant un cosmos qui commence, qui dure et qui meurt, l’Éternel, maître des étants-créatures constituant la Création qu’est le vaste être cosmique, a indirectement, comme je l’ai dit ailleurs, déterminé l’épiphénomène du temps.
Création tardive du soleil, leçon contre l’idolâtrie...
Ainsi que le soulignent judicieusement certains exégètes, le soleil du récit génésiaque a été créé le quatrième jour et non le premier, pour insister sur la nécessité de le percevoir comme simple créature, créature inerte, minérale, rien qu’un astre, précisément une étoile, l’étoile du système stellaire auquel appartient la terre et c’est tout; malgré son importance astrophysique particulière, centrale pour les terriens et tout le système qui porte son nom en qualificatif! Et, ainsi que le soutiennent des théologiens, cette création tardive de l’astre du jour est l’intraitable indication par l’auteur de la Genèse que le soleil doit être perçu comme œuvre divine et non comme divinité ou comme démiurge. Le soleil entre dans l’entreprise de la Création qui est une décision exclusive de Dieu, c’est donc pour prévenir et exorciser la superstition du culte solaire contaminant comme une pandémie mentale, une pathologie sacrale, une hiérophanie infâme, la sensibilité adorative des peuples antiques et proliférant idolâtriquement dans les cultures et civilisations antiques presque toutes imprégnées d’un dieu Soleil dans leur panthéon.
En confinant le soleil à sa vérité de chose créée, son essence de simple créature, c’est-à-dire, juste un astre, rien qu’un astre, la Genèse met à quia cette idolâtrie quasi pancivilisationnelle, quasi mondiale du soleil, abomination à laquelle les sociétés les plus primitives jusqu’aux plus élaborées des civilisations. Les cultes de Rê puis d’Aton par Akhenaton en Egypte comme le dieu soleil Helios en Grèce ne sont que des exemples parmi d’autres de fièvre de déification du soleil, cette latrie qu’il convient de nommer l’héliolâtrie mythologique des peuples... Le soleil, fixé à sa quiddité strictement astrale, n’est, pour le croyant de la révélation yahvéenne portée par la tradition abrahamique, mosaïque, puis chrétienne, qu’un créé, qu’une créature parmi d’autres, un simple élément de la Création qu’est l’univers! En aucun cas, il (le soleil) ne doit être perçu que comme un corps de l’espace, et celui qui lui voue un culte se rend ignoblement coupable d’abomination idolâtrique! Car seul le Vrai Dieu, Yahvé, Unique Créateur, doit exclusivement, lui et lui seul, avoir droit au culte et à l’adoration de l’Homme.
Nous y reviendrons
CAMILLE LOTY MALEBRANCHE
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