L'impérialisme, agression financière, dénaturation axiologique et bellicisme.

Par Camille Loty Malebranche

L’empire, cette construction mégalomane, cette démesure d’égoïsme prédateur d’une classe gouvernante qui veut par tous les moyens d’une géostratégie agressive, étendre à l’infini, au-delà de son territoire, son pouvoir, ne peut en aucun cas être légitime ou respectueux de l’humanité.

Un empire se crée des alliés constitués par les oligarchies des pays ciblés et organise des institutions mondiales de prédation et des médias d’endoctrinement des peuples et des organes de finances permettant de subvertir l’économie des peuples tout en leur laissant des manœuvres punitives afin de sanctionner les gouvernements de pays refusant son hégémonie; cela tout en ayant la haute main sur le mode commercial en vogue en ces pays. L’on comprend les billevesées propagandistes des Usa, par exemple, dans leur instrumentalisation de pays riverains ou éloignés de toutes puissances tendant à constituer des pôles géopolitiques! Le cas de l’Ukraine utilisé sans état d’âme, sans souci au coût en vie humaine contre la Russie, est probant! Car un empire veut toujours être le seul maître du monde, c’est le chantre macabre de l’exclusif, le spectre monstrueux du pouvoir absolu que naturellement il confond avec la liberté de tout faire selon ses bons plaisirs! Une démesure qui prend allure de délire blasphématoire du criminel voulant se substituer à Dieu! 

Ce n’est que par la violence plurale de la déviation idéologique du droit et chantage de civilisation qu’un empire s’impose et domine sur autrui! Et cette hubris est la face de gloire factice car toxique qui motive le règne du statut impérial hautain et dédaigneux du sort des pays et peuples qu’empoigne l’ordre impérial, tout en faisant tout pour pulvériser les résistants à son hégémonie. Une hubris mortifère d’une classe si mégalomane que la terre voire l’univers lui semble dérisoire à ses ambitions expansionnistes! 

Un empire est nécessairement un système d’instrumentalisation de ses cibles à soumettre, en trophée de domination des maîtres expansionnistes des establishments politique et économique qui se donnent la vocation suprême, lugubre vocation de dominer les hommes et d’en faire leur chose! Aucun impérialisme n’en échappe! Et pour cause, il n’y a pas d’impérialisme sain ni d’empire humaniste... L’arrogance de l’empire bat pavillon d’insanité et le fait ennemi de toute fiabilité voire de toute décence dans la praxis!  
 
L’empire, instance anomique par sa rationalité monstrueuse, n’a aucune justification logique, c’est pourquoi, il collige des prétextes argutieux d’invasion et de soumission pour s’étendre géographiquement et financièrement tout en feignant de croire à l’autodétermination des pays qu’il envahit. Il arrive même que l’impérialiste, à force de se raconter une fable où il trône l’héroïsme de l’humaniste civilisateur qui sauve les barbares et les sauvages de leurs barbarie et sauvagerie quasi viscérale, croie être un prêtre voire un messie authentique pour les humanités qu’il agresse et dépouille par son impérialisme. Agresseur par essence et non par contingence, l’empire n’existe donc que par l’agression. L’agression et la prédation sont le socle logico-praxique, la face effective et factuelle de l’impérialisme sans quoi nul empire n’existerait. Par ailleurs, un empire, parce que vivant de sa propension obsessionnelle d’accaparer les espaces et les peuples de la planète entière, est fatalement protagoniste de désordre géopolitique, incontournablement fomenteur de chaos planifié et de déstabilisations de toutes sortes dans les pays ciblés par son expansionnisme.    

L’expansionnisme est une forme d’automatisme impérial à planifier du chaos en guise de détermination behavioriste des réactions anticipées en réflexes programmés, de la part du pays ou de la région du monde pris pour cible de son projet hégémonique - réactions prévues comme résultat de l’action impériale faisant figure de stimulus-réponse politique. L’expansionnisme et sa méthode du chaos orchestré à distance est sans doute le plus redoutable, le plus ravageur, le plus toxique des pouvoirs de nuisance d’un empire! L’impérialité, s’il faut ainsi désigner la nature de l’empire, ne connaît d’autres modalités de fonctionnement et de rapport à autrui que l’impérialisme, cet expansionnisme manifesté en doctrine de dévoration financière ou guerrière quand ce n’est tout simplement l’assimilation des altérités ciblées par sa conquête pour s’étendre. Un expansionnisme qui subvertit jusqu’aux cultures intrinsèques des sociétés par l’universalisme des réflexe civilisationnels. Un empire cherchera toujours à noyer le monde entier sous son propre mode de vie comme la consommation, les codes du mérite façonné pour empoigner la morale sociale des peuples, tout en infiltrant les champs de transmission cognitive et les institutions du savoir en général, allant jusqu’à orchestrer des vocations par le biais des nouvelles carrières professionnelles à la mode et les nouvelles valeurs ou pseudovaleurs médiatisées.

CAMILLE LOTY MALEBRANCHE

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