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Par Camille Loty Malebranche

 

Suite de l'article "Dialectiques harmoniques"

 

Pour revenir à la dialectique harmonique, dialectique des contraires ludiques, nous disons que certains contraires sont ludiques, c’est-à-dire interdépendants, et sans friction, alors que d’autres sont en symbiose malgré leur différence extrême. Les uns et les autres entretiennent un jeu d’opposition caractéristique dans leur champ d’existence complémentaire. C’est là, le grand paradoxe de la dialectique de certaines choses et situations humaines.

 

Force est de remarquer, qu’ainsi que nous l’avons dit à notre introduction, il n’existe pas de dialectiques naturelles! Car les chocs dans la nature ne sont jamais que des dualités cosmiques dans leur mécanisme fonctionnel, le plus souvent des contraires mutuellement exclusifs de la nature, telles les dualités de la vie et de la mort, du jour et de la nuit, du froid et du chaud... Il n’y a pas de dialectique dans la sphère divine comme le veut une certaine lubie insensée appariant bêtement Dieu et le diable! Non, Dieu étant par essence Absolu c’est-à-dire n’ayant aucun équivalent possible auquel il aurait quelque relation, est au-dessus de tout appariement car un appariement se fait avec soit des semblables, soit des dissemblables en relation supputant un quelconque relativisme! La dialectique qui est fondamentalement émanation du relatif par l’appariement ne saurait donc concerner l’Être infini et absolu qu’est Dieu.    

 

La dialectique, ce choc essentiellement logique des contraires idéels, idéologiques, praxiques ou situationnels ne peut s’appliquer qu’à l’échelle de l’intervention humaine car jamais naturelle ou cosmique, étant part idéelle ou active des choses et situations humaines. En aucun cas, la dialectique ne concerne donc l’équilibre ou le cycle des faits cosmiques en leurs mécanismes naturels.

 

Il n’y a pas de dialectique du prédateur et de la proie, ce n’est simplement que le jeu naturel de la loi de la vie animale dans la chaîne alimentaire orchestrée par la nature! Et, là, il est intéressant de souligner l’ambiguïté de la métaphore inscrite dans la dialectique hégélienne « du maître de l’esclave », dialectique qui n’a rien de fatal, rien d’immanent à la condition humaine, étant strictement artificielle, construction politico-sociale, de toute façon relationnelle! Tout comme il n’y a pas de dialectique de l’homme et de la femme, la seule dialectique qui soit, concerne les idéologies machistes et féministes, toutes deux passablement violentes et répugnantes car déshumanisantes, une fois exacerbées en sexisme inavouable et portées à l’extrême de la détestation, telle dans la réalité historique de l’occident. Idéologies, c'est-à-dire conflits des perceptions et affirmations contraires dans la conception sociale des rôles relationnels de l’homme et de la femme dans leur vivre ensemble. La dialectique n’est onques assimilable à l’illustration espécielle de la dualité naturelle, non, la dialectique, pour être, a besoin d’un dualisme idéel et factuel, et, en contexte social, d’antagonismes idéologiques, de heurts d’intérêts, de conflits de pouvoir.

 

C’est pourquoi, il ne faut jamais confondre la dialectique du pouvoir patriarcal et de la militance parfois déviée des droits de la femme, où il s’agit d’un conflit de prépondérance ou d’égalité des deux genres constituant l’espèce, avec la belle et sublime nature duelle de l’espèce en mâles et femelles (hommes et femmes). Ici, nous disons oui à toute militance de justice et nous conspuons tout militantisme d’iniquité grotesque et méchant de pouvoir et de vengeance, de posture victimiste et de chantage permanent des uns contre les autres. Force est de saisir qu’il n’existe pas de fatalité immanente d’un conflit des deux genres naturels de l’espèce (hommes et femmes), il n’y a que des volontés obscures et brutales de domination sociale d’un genre aux dépens de l’autre! Force est ici de remarquer que dans une occurrence d’équilibre des rapports entre les deux genres naturels de l’espèce, l’univers érotique, si l’on veut le considérer comme une forme de dialectique, serait l’archétype de la dialectique strictement harmonique dans le jeu des oppositions somatiques et libidinales masculines et féminines; pur jeu de charme de l’homme et de la femme exploitant la gestuelle, exprimant leur langage et leur flamme avec ou sans mots au volcan de l’érotisme. 

 

Pour continuer avec l’inexistence de la dialectique dans la nature, il n’y a pas de dialectique de la lumière et de l’obscurité, non plus; à moins que ces entités soient allégoriques et sont donc employées dans cette catégorisation des contraires au cœur de l’agir social des classes ou, par exemple, dans la dénonciation de la méchanceté dédaigneuse et parfois criminellement cruelle des privilégiés de la société par rapport aux autres qu’ils écrasent, détruisant ainsi jusqu’à l’idée d’humanité en société! Par ailleurs, dire dialectique du prédateur et de la proie, c’est évoquer le comportement des humains entre eux en comparaison avec la loi de la jungle, c’est verbalement fort, mais en même temps, c’est un brin complaisant avec les monstres des sociétés humaines, puisque si cela dénonce la bestialité de ces soi disant humains, une telle allusion semble leur concéder une sorte de fatalité espécielle de leur comportement, alors qu’il n’en est rien, puisqu’il s’agit d’idéologie, de choix idéologique des détenteurs du pouvoir politique et économique.

 

La dialectique suprême, celle qui surpasse toutes les répliques des échanges discursifs est celle du sens où l’homme conscience connaissante, en son intuition, trouve en lui-même, la vision claire, qui le garde en homo viator clairvoyant sur sa route existentielle loin de la si fréquente fausseté en ce monde qui déroute par l’emprise des apparences et de l’illusion!

 

Que la clarté de l’art dialectique fasse se lever le jour à l’horizon des justes parcours des idées essentielles, pour briller et faire surgir la vérité dissimulée par l’opacité complice des silencieux!

 

CAMILLE LOTY MALEBRANCHE

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Tag(s) : #Monde du Concept
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