Par Camille Loty Malebranche
La grandeur est expression ontologique ou elle n’est pas. Elle est immanente à la nature humaine et elle consiste à féconder les semences de la substance humaine harmonisant toutes les dimensions de l’hénologie de l’être humain pluridimensionnel vers l’ascension de l’esprit pour qui existe tout ce qui est en l’homme, pour qui tout nous est donné en vue de notre entéléchie.
À ceux qui croient, retenez cette parole suprême de la liberté spirituelle: ne jamais obéir à quiconque qu’à Dieu et à ses principes qui sont toujours par delà la lettre, essentiellement spirituels car exclusivement justes. Dieu, en effet, a créé l’homme pour l’amour et non la servitude; c’est pourquoi le Christ lui-même nous le désigne comme Père, notre Père et non notre Propriétaire d’esclave. En dehors de cette obéissance légitime à celui qui nous a référé son essence, toute obéissance est abjection et soumission aux vœux du malin se cachant derrière des prétextes pour dénaturer à travers les voies manipulatrices de la fausse morale institutionnelle.
Transcender les manques de l’existence en sachant que ce n’est ici-bas qu’un rite de passage, une voie vers l’ailleurs pour l’esprit en épreuve dans le voyage. Il s’agit de fixer Dieu et de se rappeler que le chemin, la terre, n’est que notre destin temporel qui ne doit jamais nous éclipser la destinée spirituelle. Ne jamais laisser les manques du terrestre, nous faire galvauder le céleste à poursuivre et atteindre. Le salut étant strictement personnel, chaque croyant doit garder les principes moraux de la spiritualité, bien intégrée en sa propre idiosyncrasie intelligente et intuitionnelle pour s’accomplir à travers les spécificités de son parcours d’homo viator solitaire parmi les hommes toutefois guidé et accompagné de Dieu à chacun de ses pas…
Le grand Homme, au-dessus de toutes les glorioles du temps et des espaces où l’histoire scelle les noms que des historiens veulent bien retenir d’après les critères tendancieux de la weltanschauung sociale, est celui qui, anonyme ou célèbre, cultive la vérité spirituelle de son essence à accomplir à travers les méandres déroutant de ce monde de perditions programmées. La victoire est dans la culture du bien, la volonté implacable du bien. Et, dans cette implacabilité de la précellence du bien, l’homme de foi sait, quant à lui, qu’il a toujours le soutien supérieur de Dieu.
CAMILLE LOTY MALEBRANCHE
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