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Nous sommes pris au piège d’une société bourgeoise, où le petit-bourgeois, allié et larbin de ladite bourgeoisie, sans doute l’espèce de personnalités la plus répandue dans nos sociétés formatées par l’éthique idéologique bourgeoise, fait tout pour s’intégrer dans la société tout en la critiquant. L’ordre social et sa justification discursive, la sociodicée, n’a jamais été aussi fort.
Pétri de morale humaniste, le talon d’Achille qui rend haïssable le petit-bourgeois, est qu’il est un as de l’intégration, un peu comme ces sortes d’organismes viraux, as de l’adaptation, fut-ce au prix de l’assimilation de son être global par l’ordre social. Il constate les horreurs inacceptables du système social, mais, après, par lâcheté et par fonctionnalité, il travaille avec acharnement pour quelques miettes de glorioles et d’aise pécuniaire, à tout donner pour faire vivre le système inhumain et maudit. Et pis encore, il combat celui qui ose s’insurger contre le système. Le petit-bourgeois, en vérité, est la matrice où les germes des aînés de la servitude sociale et leur ordre établi, se reproduisent contre tous. Et, faut-il que je le dise, s’intégrer dans un système sale et injuste n’est pas de l’intégration mais de la reddition-assimilation aux forces ténébreuses de la déshumanisation. De la lâcheté renonciatrice des appels intérieurs à se fonder une personnalité par l’individuation assumée.
Il faut dire que le systémique a cela de fort, c’est qu’il conditionne les hommes jusqu’à rendre systématique son fonctionnement dans les réflexes sociaux des individus.
À cette phase de notre histoire planétaire, où nous sommes à une sorte de cumul de toutes les infamies de consommation, de prostitution intellectuelle et corporelle, le maintien de ce qui est, signifie l’acceptation éhontée du système social par la jeunesse actuelle. L’heure est au coup de pied dans la baraque systémique. Coup de pied que doit accompagner un autre monde selon une nouvelle axiologie au service de l’homme et non de quelques crapules néo-esclavagistes cachées dans le confort des structures du crédit, du travail et de l’économie en général que servent nos propres élus, d’avance acquis à leur système infâme, que nous ne faisons que légitimer par l’illusion du vote dans un mode électoral et politique dont nous n’avons nul contrôle après les élections...
Je sais, ces choses simples sont pour nos devanciers profiteurs d’âge mûr et leurs héritiers et leurs larbins et aliénés, impies voire insensés. Mais ce qui est insensé, impie voire imbécile selon les crapules de la tyrannie sociale, devrait retenir notre attention pour y voir si ce n’est pas la peur du chambardement qu’il porte, qui le fait dénigrer par les rois maudits de la société.
Car à convaincre les générations montantes d’immaturité et d’imbécillité quand elles osent manifester leur refus des horreurs passées-présentes, pérennes de la société par la toxique idéologie dominante, on finit vraiment par en faire des sots savants fonctionnels pour l’insanité délétère du mode étatico-social.
L’ordre établi, quelles que soient ses justifications économiques, morales, éthiques avec tous les chantages d’auto-maintien, toutes les menaces du pire - si jamais il s’effondre, ainsi que le soutiennent ses profiteurs et ses larbins - est un ordre malsain de servitude, de servage voire d’esclavage que seuls des idolâtres soumis, fiers de leur sujétion par des seigneurs de l’économie et de la finance, veulent maintenir pour continuer à garrotter la société. Ce n’est un plaisir que pour les bons domestiques imbus de leur infériorité, de leur essence serve de l’ordre en cours, ordre indépassable aux yeux crevés de leur conscience aveugle et malsaine. Eux, chosifiés par l’idéologie qui laisse croire sans le dire, à une humanité supérieure des riches essentiellement nés pour régner et à une humanité inférieure des non possédants toujours plus ou moins sous-hommes. C’est en fait une forme de racisme économique masochistement acquiescé par ses propres victimes. C’est la religion des dénaturés convaincus de la justesse et justice de la domination des inférieurs naturels qu’ils sont par des supérieurs naturels que sont les maîtres charognards de l’économie.
Penser le nouveau, se repenser comme conscience dans la société et non comme fonction, voilà une piste essentielle à la libération…
Car penser, c’est se repenser soi comme même ou différent selon l’état spirituel et ontologique global digne ou non que l’on perçoit de soi-même, et ensuite, questionner son rapport au social.
Dans un contexte socio-civilisationnel qui programme l’homme pour en faire une fonction dans la structure oppressive du marché selon sa dualité travail-consommation, aujourd’hui, l’expurgation du mental doit se faire par de nouvelles idées fondées dans le primat de l’homme sur les structures. Car pour appliquer au travail et aux biens et services du marché, ce que le Christ a si brillamment dit du sabbat, disons que : c’est le travail et les choses de la consommation qui sont faits pour l’homme et non l’homme pour eux.
Ainsi posée, la chose est claire. Reste la nouvelle fronde fulminante de cette génération, qui, si elle est finalement lancée dans le juste refus du juste révolté, émiettera, pulvérisera ce monde d’artifices où les prédateurs et charognards de l’argent nécessairement sale en nos systèmes d’économie malsaine inhumaine, se croient rois et inattaquables !
CAMILLE LOTY MALEBRANCHE
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