Castro, un titan politique, un archétype du combat et de la résistance...

26 Novembre 2016

Par Camille Loty Malebranche

J’ai la gorge nouée ce matin et les yeux humectés d'émotion en rédigeant ce billet, Fidel Castro est mort. Castro aura été au 20ème et jusqu'à sa mort au 21ème, la face du combat et de la victoire possible des opprimés, désignés proies naturelles pour leur origine, leur situation géographique ou leur ethnie par les prédateurs impériaux de l'humanité. Castro, c'est le Non aux impérialistes, aux barbares vénaux, aux dévoreurs d'humanité masqués en civilisateurs par une certaine idéologie et son histoire officielle, hagiographique.

Le plus immense homme politique du 20ème siècle, titan de la résistance du sud aux agressions du nord, incarnation de la souveraineté populaire contre l'ignominie économique et la soumission politique, parangon de la lutte pour la dignité et la libération des peuples du joug des prédateurs oligarchiques.

Castro, le pouvoir comme service au peuple et propulsion élévatrice.

Explorons le sens du pouvoir en posant les trois énoncés anaphoriques qui suivent, commençant par "le pouvoir pour" et voyons ce que ça donne.
1) Le pouvoir pour le pouvoir! Cela donne tous les mégalomanes aigris qui accaparent le pouvoir pour réparer leurs propres blessures narcissiques, leurs frustrations personnelles dans l'égoïsme et parfois, les cruautés les plus extrêmes.
2) Le pouvoir pour l'avoir! En cette proposition, nous tombons sur les grandes crapules avares, vénales qui se servent de la politique et de leur position aux commandes pour détourner des fonds publics, utiliser à des fins personnelles et claniques, les biens communs de la nation. Ce sont les prototypes de chefs gras aux dépens du peuple émacié, mourant de faim.
3) Le pouvoir pour le service! Ah! pour une fois, nous retrouvons la vocation de la politique comme domaine du pouvoir et du sens collectif! Il s'agit donc du politique transcendant les petitesses des politiciens ordinaires pour se vouer à l'élévation collective de son peuple qu'il s'efforce de guider hors des maux qui l'affectent en façonnant le bonheur comme impératif collectif au-dessus des clanismes et égoïsmes et contre toutes oligarchies dominatrices et asservissantes.
La politique est moyen et non fin; sa quiddité, le pouvoir, ayant pour finalité le service, le dévouement à travers la gouvernance au profit de la nation contre toutes formes d'avanies et d'injustices orchestrées ou contingentes. La politique est assignation de sens et de grandeur au peuple par le politique au pouvoir sachant transformé la nation en agent souverain de son destin.

Castro aura porté la politique au sommet de son sens qui est contribution au destin collectif, assomption de la condition nationale contre les adversités et contingences négatives de l'histoire.

Une pensée spéciale pour ses proches et le vaillant peuple cubain, ces preux anonymes qui l'ont accompagné dans le combat contre l'impérialisme...

Que vive à jamais pour les peuples en lutte de libération, l'idéal castriste, ce modèle achevé de résistance et d'affirmation de la souveraineté des petits dressés forts et indomptables face aux puissants prédateurs impériaux qui chassent dans leur propre espèce au nom d'une quelconque légitimité hégémonique, poursuivant insidieusement l'asservissement de l'homme par l'homme!

Pour autant que l'on puisse dire adieu à un si grand contributeur à l'histoire, un homme qui est à lui tout seul, un visage de l'héroïsme résistant de tout un demi-siècle, un relief politique de l'histoire, car les héros, les grands révolutionnaires, les grands penseurs, et en l'occurrence, les protagonistes majeurs de l'action publique tels Fidel sont des hommes-mythes, inspirateurs hors du temps de l'humanité:

Adieu Fidel! Hasta siempre Comandante!

CAMILLE LOTY MALEBRANCHE

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