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Par Camille Loty Malebranche
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Le légal est le champ du social et de l’institution, le légitime, celui de l’être et de la valeur. La seule loi de l’homme par rapport à son être est celle qui, légitimement, lui sert d’outil de construction digne et idoine de soi. Le légal touche à l’action en sa portée logique et morale alors que le légitime sied à l’être de l’homme évalué selon l’action, selon l’harmonie du sujet humain agissant avec la justesse des valeurs assumées. Ce sont les valeurs justes qui légitiment le légal, authentifient toute loi affectant la vie des humains en interaction sociale nationale ou internationale, et sans ces valeurs, la légalité même est une imposture.
Le légal est le domaine du permis comme limite de la liberté selon l’autorisation décrite, édictée par les lois sociales, nationales ou internationales alors que le légitime est l’empan de la valeur authentique et digne, l’auréole de justice et d’humanité qu’imprime la justesse logique et morale de l’action que mène un homme ou une institution en toute souveraineté de choix. Le légitime est la pierre de touche de la loi sans quoi, celle-ci n’est que diktat oppressive abjectement motivée par des intentions exclusives du pouvoir de domination et de la volition de conservation des privilèges des classes dominantes au détriment de leurs victimes...
Quand le légal est légitime, inscrit dans la noblesse des valeurs de justice et d’équité au service de l’élévation globale de l’homme, la loi devient principe d’humanité que toute conscience humaine équilibrée approuve et proclame louable en poursuivant son application pour le meilleur et pour la gloire des humains. Toutefois, souvent, très souvent, dans le monde sordide des injustices infâmes que sont fréquemment les sociétés dites humaines, le légal est juste la voie institutionnelle des structures du pouvoir pour asseoir et systématiser la prépondérance et l’égoïsme de classe, imposer la bassesse inique des élites abjectes du social et du monde par la force structurelle et doctrinale des lois pour continuer à séquestrer les États afin de régner en asservissant les peuples. Plus qu'un droit naturel classique, désormais indéfini voire indéfinissable car galvaudé par toutes sortes de transformations extrêmes du corps humain, cette dimension ultranaturelle de l'être-au-monde humain redéfinie, manipulée, déformée, désignifiée selon les lubies propres à la nouvelle idéologie des genres de l'espèce, la légitimité est avant tout, une conception transcendante pour fixer par les lois et leur imposition, les limites de l'idéologie et désigner légalement ce qui reste immuable de l'homme comme nature et donc doit être inviolable. Là, par rapport à l'humanité profonde intouchable, il faut une inclusion forte du spirituel dans la légalité pour affirmer l'essence de cet être qu'on désigne humain et qu'on reconnaît comme manifestation exclusive, en tout temps inattaquable et immuable de l'humanité.
Dans les occurrences d’inhumanité courantes au cœur de notre monde de hiérarchisation des horreurs de la domination, il est indispensable que tout système de soi disant légalité au service des forces de la prédation de l’homme par l’homme soit rasé de l’échiquier social national ou international au nom du légitime, la légitime primauté humaine libérant les opprimés et instituant légalement leur libération actée dans de nouvelles lois justes et équitables dûment instituées et défendues par les forces publiques nationales et internationales.
Pour le reste, le combat de la justice n’est en fait que la résolution irrépressible des hommes de dignité et de bonté à exiger que les règles que prétendent fixer les lois soient dignes de leur prétention à l’équité. Le droit de succession, par exemple, au-delà d’une certaine limite, est-il oui ou non digne dans une société? Quand on sait que le mérite ne peut être affaire de sang ou de génétique mais d’action et d’engagement personnel pour le bien! Au plan international, les lois immondes de la Cpi sont-elles légitimes quand ses lurons de magistrats, en tristes hurluberlus de service, que dis-je, de servilité, n’osent même pas citer une seule fois, ni Georges Bush ni Netannyahou à comparaître pour leurs crimes au vu et su de tous? Certaines lois ou institutions légalistes, même si elles sont acceptées indolemment par quasiment tous, tiennent de la plus macabre partition principielle que jouent les coryphées de l’injustice et de l’horreur d’iniquité sur la scène de l’illégitimité!
Une illégitimité abyssale qu’exalte sinistrement l’idéologie socioéconomique par ses institutions, imposée par le pouvoir politique d’État à l’heure des crises du vivre ensemble distendu de haines et de stigmatisations!
Pour un monde plus juste, il faut en toute conscience poser la question de la légitimité du système légal pour corriger les maux familiers, si familiers qu’ils semblent normaux, qui perdurent depuis la création de l’État en considérant la légitimité ou l’illégitimité du principe des droits et du mode des privilèges au cœur des sociétés pouvant être globales, nationales, internationales ou spécifiques comme un corps professionnel, une religion.
Toujours poser la question à qui profitent les lois, est un exercice simple pour savoir si oui ou non elles sont légitimes et doivent être considérées comme préambule transcendant de toute action particulière, comme référent digne de l’obéissance de la volonté individuelle et collective. Car le légalisme édicte des lois pouvant autant être légitimes que monstrueusement illégitimes au nom de la puissance des profiteurs de l’humanité. La légitimité est la seule vraie autorité des humains par delà le pouvoir politique qui peut être et de fait, souvent, est de l’abomination inique, de la domination voire de la réification immonde de l’homme par l’homme à travers la force institutionnelle et ses violences autant dissuasives qu’exterminatrices en leur règne tyrannique, liberticide. La légitimité est la pierre de touche de la pureté équitable de l’action de toute autorité dans un monde qui empoigne d’innombrables humains dans l’étau de la légalité patibulaire de son ordre inhumain, illégitime. Ordre férocement, sinistrement, monstrueusement légal.
Tout pouvoir qui s’impose par la force sans que ce soit pour garantir la justice véritable dans la totale équité pour l’élévation globale de tous les membres de la société voire de toutes les nations s’il s’agit de contexte international, est illégitime même s’il bénéficie du légalisme et de la légalité mondiale, onusienne, ou même de la popularité des masses désinformées; car certaines popularités sont précisément conçues selon des passions nationalistes, néocolonialistes ou impérialistes motivées par des projets hégémoniques, des délires racistes et orchestrées à travers des manipulations idéologiques des masses agitées pour des haines irrationnelles par des élites haineuses, sans scrupule et criminellement volontaristes, obsédés de règne dans leur délire de domination.
Le légal trône le pouvoir d’abord en y subordonnant froidement les hommes alors que le légitime intronise l’homme avant tout, en veillant à ce que les lois soient au service premier de l’humain en toute chose de la légalité que formalise le pouvoir, pour que toute gouvernance sociale soit par et pour l’humain.
Le légitime et le légal sont le socle de la justice et de l’exigence d’équité qui orchestre la prééminence de l’homme sur toute puissance systémique qui pourrait brimer les droits et les libertés, saper la primauté du bien individuel et collectif des hommes et des sociétés humaines.
Dans un monde où les lois sont l’arme des classes et castes du pouvoir social, la seule légitimité de l’action des majorités innombrables, opprimées par le légalisme, c’est la révolte et la non collaboration avec l’infamie qui les écrase.
Dans un monde où les colonialistes, les impérialistes, les monstres financiers (bancaires) dévorent les masses, le légal est rarement légitime et la violence légaliste est une trique contondante qui écrase, égruge l’humanité grugée par les arguties pseudomorales du droit officiel.
À l’intérieur des États et dans la jungle interétatique, la violence juridique et le bellicisme nous disent respectivement la salissure puante de certaines lois nationales et l’insanité méphitique inhumaine de l’illégitimité extrême des institutions internationales complaisantes avec des puissances mondiales chosifiant lesdites institutions pour faire de l’humanité un paillasson de soumission aux pieds de quelques-uns, quelques surhommes inhumains eux-mêmes déshumanisés au lasso de leur sordidité légaliste qui instrumentalise même la détresse humaine par la finance et la guerre en se moquant de l’univers entier sans souci d’aucune équité sinon que l’apparence de justice cachant leur manière brute et sylvestre d’oligarchie prédatrice nationale ou planétaire...
Je parlerais, en terminant provisoirement ce texte, de la légitimité métaphysique du soi, celle de la permanente élévation spirituelle qui fait vivre la vérité d’esprit au sommet de cette existence où la voix divine en nous, nous rappelle que nous sommes esprit, nous appelle à nous construire selon les vraies valeurs transcendantes, à poursuivre et à peaufiner encore et toujours. Car seule la prépondérance de l’esprit dûment assumée en sa vérité assure la prégnance de l’humanité en l’Homme!
Sur le plan de la légitimité en rapport à l’être, nul, jamais, ne brûle les étapes; l’homme assume la vérité espécielle ou ne fait que se rabougrir soi-même, s’il refuse la voie spirituelle, sacrée de l’accomplissement! De toute manière, en quelque domaine que ce soit, on ne brûle pas les étapes, on parcourt la juste voie du but à atteindre ou bien l’on se fourvoie en se perdant ou en galvaudant la destination souhaitée.
CAMILLE LOTY MALEBRANCHE
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